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ROAD TRIP – Les voyages de la communauté

OLIVE TOUR 2019 ► BRUNO DE SÉRÉ ► PARTIE 1 ► Roadtrip Voyageurs

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OLIVE TOUR 2019 ► BRUNO DE SÉRÉ ► PARTIE 1 ► Roadtrip Voyageurs

Distance : 9 301 KM

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Difficulté : 3/5

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Beauté des paysages : 3/5

INTRODUCTION

Journal de voyage de l'”Olive Tour 2019“, qui sera réalisé, à moto, du 25 mai au 27 juin 2019. Le départ est fixé au Luxembourg pour atteindre la Crète. La descente vers le sud sera effectuée par la France, la Suisse et l’Italie afin de prendre le ferry à Gênes. Le voyage se poursuivra par la Sardaigne, la Campanie, les Pouilles, le Péloponnèse pour atteindre la Crète. Le retour, haut en couleur, traversera la Macédoine du Nord, la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie, la Hongrie, la Croatie, la Slovénie, l’Autriche et l’Allemagne.​ Quatorze pays sont donc au programme.

Avant de vous conter mon périple, je dois vous parler en préambule d’Ermeline. Sans elle rien ne serait possible. Ermeline est une petite rouquine autrichienne à l’allure élégante, svelte et racée. Elle est sportive et athlétique à la fois. Parfois son caractère fougueux s’exprime avec panache, mais tout est équilibre et agilité. C’est une beauté couchée dans un écrin de plaisir. Ermeline, elle ne se meut pas elle survole. Elle ne bouge pas, elle dessine d’élégantes arabesques quand elle se déplace. Ermeline c’est ma moto!

Illustration du voyage

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

Après le tour en moto des îles Canaries en 2018, l’ivresse de la moto m’a conduit à élaborer un nouveau projet. L’idée première fut l’Islande mais ma gourmandise d’off-road et la traversée de nombreux gués, en solo, m’a amené à réviser mon plan faute de support logistique notamment en cas de cascades ou cabrioles. Le Kazakhstan fut ma deuxième idée, mais il s’avère difficile, en un mois, d’apprécier cet immense territoire. De plus, une fois arrivé aux portes de l’Asie, poursuivre en Mongolie s’impose. La faisabilité du Kazakhstan fut donc abandonnée. De fil en aiguille, l’idée de revenir en Sardaigne a germé, puis retourner dans la région de Naples fut une option séduisante. Cela permet de poursuivre le projet, sous-jacent à mes voyages, de trouver un havre de paix pour mes vieux jours. Ce voyage permet aussi de savourer le plaisir de prendre le bateau et de s’imprégner du rythme lent de la mer comme pour les Canaries. Les options sicilienne, calabraise et apulienne ont été envisagées, mais le Péloponnèse devenait la destination de choix avec la Crète comme but de ce périple.

Pour le retour, “la remontada”, deux options étaient envisageables: le ferry jusqu’à Venise et une classique traversée des Alpes, ou un retour continental par l’est de l’Europe, qui permet de découvrir l’ouest de la Bulgarie, la Transylvanie et ainsi achever le périple par l’Autriche pour revenir à la mère patrie de ma moto. Regarder des cartes, c’est un infini plaisir de s’évader et d’explorer encore et encore. Hélas les jours manquent pour bifurquer vers l’Ukraine et pourquoi pas ne jamais revenir et être citoyen du monde. C’est après d’inutiles tergiversations mentales que j’ai décidé que la remontada serait raisonnablement continentale pour savourer, entre autres, la “Transfăgărășan” monument des routes européennes que tout motard se doit d’accrocher à son palmarès.

EN CHIFFRES

Autre

34 jours de voyage

du 25.05.2019 au 27.06.2019

Autre

28 jours de roulage

ou 127h14

Autre

 9301.7 kilomètres de route

Ferry

2000 kilomètres sur mer

et 5 nuits sur les ferries

Carburant

585,17 litres de carburant

soit une consommation moyenne de 6.29 l/100Km

Moto

19 jours de roulage

soit 90h23 en selle

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

SECTIONS 1 À 21 // PITCH DU VOYAGE COMPLET

  • Distance : 9 301 KM

  • Difficulté : 3/5

  • ROUTE

  • À droite de cette case, un visu de l’intégralité de la trace de Bruno de Séré, trace téléchargeable via le lien ci-dessous “télécharger la trace GPS”  

  • En dessous de cette case, chaque autre case vient raconter une journée de ce voyage exceptionnel.  

  • Cette trace est une aide mais n’est une garantie, ni une assurance de rien. Les pistes peuvent avoir souffert.  

  • Bon voyage.  

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SECTION 1 // LUXEMBOURG – SUISSE – HERGISWIL (LUCERNE)

  • Distance : 454 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Il est très tôt en ce jour de départ, un Gremlin, dans la tête, a dégoupillé la grenade à bonheur, et « – boum ! Tout le monde debout on est en vacances – « ride on ! » ». Je le connais bien ce Gremlin, il me rappelle un surveillant de l’internat que j’appelais gentiment ”Herr Müller”. Il aimait ça – gueuler dans les couloirs, puis ça lui passait, il n’était pas méchant, juste un peu con – militaire quoi ! Je me rassure cela aurait pu être pire, il aurait pu être séminariste.  

  • Devant ce dictat, je m’ébroue de mon sommeil, Luxembourg semble encore endormi. Je me laisse progressivement envahir par le frisson du départ, j’aime apprivoiser cet instant particulier cette excitation inspirante, ce frisson, cette savoureuse vibration positive qui conduit à s’abandonner aux joies de la route.  

  • Le voyage à moto revêt un aspect singulier, il faut oublier la dimension “ego” ou la quête de la performance. Il faut lâcher prise pour jouir des instants offerts. C’est une symphonie de bonheur dont toi seul diriges la partition. Partir c’est impérativement se préparer, s’entraîner, ne pas se disperser en amont et savoir tout donner avec passion à l’instant juste. Un départ c’est ta finale, Guy Noves disait “une finale ne se joue pas – elle se gagne” et il faut comprendre dans ce contexte “gagner” par “s’élever vers la plénitude”.  

  • Après des années de pratiques et d’entraînement, j’estime que la dynamique de la pensée positive et la projection mentale d’accomplissement permet de mieux savourer l’essentiel d’un voyage. C’est cette rencontre avec l’inconnu, la nature, la vibration qui permet de forger des souvenirs inoubliables. C’est bien là, la quête ultime du voyage et peu importe où tu vas, voyager c’est rechercher ce qui va te nourrir, te faire grandir et t’inonder de joie jusqu’à la prochaine rencontre.  

  • L’autoroute, ce grand ruban anthracite synonyme d’ennui, ne durera pas longtemps. Malgré le plaisir de rouler, l’autoroute m’a toujours semblé incompatible avec la moto, ce rythme lancinant, ce ronron n’use pas que les pneus : il anesthésie, hypnotise et déconcentre. La narcose n’aura pas le temps de me gagner, car à Metz, je plonge par les départementales pour regagner le ballon d’Alsace. Des camaïeux de verts tapissent les paysages entrecoupés de patchs jaunes formés par les champs de colza. Les premiers virages me donnent du baume au cœur et sous mon casque je ris de bonheur.  

  • La forêt du ballon d’Alsace dévoile ses paysages comme une promise qui vous offre son âme. Au loin de merveilleuses volutes de brume s’accrochent à la cime des arbres comme des fils d’argent. À la descente d’un col, les ruines d’un château blotties au fond d’un vallon livrent encore bataille contre le temps. Quelques murs de pierre se dressent bravement, fiers de combattre ce sournois adversaire. Puis je m’offre la route des crêtes et le grand ballon comme une friandise pure gourmandise. Enchaîner des courbes, dessiner de belles arabesques capter de sublimes images, c’est ce que m’a offert le ballon d’Alsace.  

  • La pause déjeuner se fera au Markstein; la suite fut plus aquatique. De Bâle à Lucerne ce furent des trombes d’eau et la belle pataugeoire. J’ai pu expérimenter mes dernières trouvailles de tenue à moto sous la pluie. Des idées prometteuses. Je développerai ultérieurement mes trouvailles dans une rubrique « le coin du motard ». Après 454Km, je réside à l’hôtel Pilatus qui jouit d’une magnifique vue sur le lac de Lucerne (Nidwalden). Face à l’hôtel, dans la marina, baigne un sous-marin entouré d’hydravions ce qui n’est pas un spectacle commun. Je vais profiter de la carte du restaurant et me reposer avant une traversée des Alpes qui sera conditionnée par la météo. J’hésite encore entre le Gothard ou les cols et les lacs italiens pour fondre après sur Genova pour prendre le bateau dont le départ est prévu à 20h30 (check-in 18h30).  

  • Par coquetterie, j’ai apposé sur mes valises latérales la carte de mon périple en format A3. C’est un vinyle que j’ai fait imprimer et que j’ai collé moi-même. Certes l’idée est bonne, mais l’implémentation a été compliquée et, loin d’être parfaite, compte tenu des formes tarabiscotées de la valise. Néanmoins, cela a son petit effet. Sur l’autoroute une voiture que j’avais dépassée m’a redoublé et la passagère a photographié la valise. Puis, à la station-service un homme m’a souhaité bon courage et était étonné par l’ampleur du voyage, mais c’était touchant de voir son sourire et un peu de rêverie dans ses yeux.  

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SECTION 2 // HERGISWIL (SUISSE – LUCERNE) – GÊNES (ITALIE)

  • Distance : 463 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Une publicité avait pour slogan « Moi j’aime ma banque », moi je dirais « Moi j’aime la Suisse » (et ma banque en Suisse), non là je plaisante ! La Suisse est un délice par ses paysages, les subtiles différences entre les régions, ses bonnes tables et la tranquillité. C’est propre, c’est net, c’est exclusif, c’est bon ! Le paysage est tellement beau qu’il t’en décollerait presque la rétine et si tu regardes trop tu deviens aveugle ou ton œil tombe. Il paraîtrait que les borgnes seraient des touristes qui auraient abusé des paysages suisses. Alors ami lecteur si tu vas en Suisse, regarde surtout avec noblesse et délicatesse.  

  • Neptune, hier, s’est délecté de déverser la moitié de l’océan sur ma tête. Ce matin le temps est gris, certes, mais la masse nuageuse semble stable. C’est ma conclusion après une étude météorologique approfondie. Mon analyse est confirmée par le bulletin météo aéronautique affiché dans le lobby de l’hôtel. Les hydravions qui mouillaient devant l’hôtel étaient la conséquence du colloque de l’association des pilotes d’hydravion suisses qui se tenait à l’hôtel. Ça vaut bien l’amicale accordéoniste des veuves de guerre ! Donc pas d’eau sur ma tête même si le plafond nuageux semble bas et me laisse penser que j’aurai la tête dans le coton en haut des cols. Mon programme de la journée est fixé : je contournerai le tunnel du Gothard en passant par Andermatt, le Col de l’Oberalp et le Col du Lukmanier.  

  • Je savoure mon petit déjeuner sur la terrasse sous un léger rayon de soleil. Je me délecte du paysage romantique du bord du lac. Ses abords sont tapissés de villas cossues, la sérénité du lieu inspire à la rêverie. Certes, le nombre de kilomètres à faire aujourd’hui n’est pas important, mais les douceurs et rêveries helvétiques doivent s’achever. Il est grand temps de se mettre en route. Jusqu’au pied du Gothard je ferai route directe. Les délices débutent avec la montée vers Andermatt. Sans fanfaronnade, j’aime mon nouveau style de conduite à la japonaise. Cela me procure un grand sentiment de bonheur et plus d’habileté. Je jubile sous mon casque. En revanche, les Japonaises vêtues en léopard à Andermatt et se photographiant avec les montagnes en arrière-plan est un spectacle assez déroutant. Je confirme que cela n’a aucun lien avec les techniques japonaises évoquées précédemment. L’air se fait plus mordant aux environs de l’Oberalppass qui sont encore bien enneigés. Les murs de neige, en haut du col, sculptés par la turbine du chasse neige, sont encore impressionnants en cette saison. L’Oberalp est un des rares cols de plus 2000m en Suisse qui manquait à mon palmarès – voilà qui est fait !  

  • Plus je m’enfonce dans le col du Lukmanier, plus des touches latines se font évidentes, jusqu’à ce que l’empreinte italienne devienne bien « encrée » aux abords du Lac Majeur. Les Grands Lacs de cette région incarnent, pour moi, l’essence de la dolce vita italienne. C’est à la fois une savante alchimie entre la douceur de la lumière florentine, les couleurs chatoyantes des habitations, la puissance majestueuse des Alpes environnantes qui conduit à ressentir bien-être et paix. Les rivages sont aussi teintés d’un fort romantisme, comme ces arbres qui avancent vers le rivage tels des bras tendus, ou ces saules pleureurs qui s’en vont caresser l’eau. Il y a une âme, telle une sirène venue des eaux, qui vous happe. La route rive gauche, virevolte à souhait, et parachève ce tableau enchanteur. Je profite du marché sur le débarcadère de Laveno-Monbello pour constituer mon piquenique. Le tout sera pris au bord de l’eau entre bateaux, canards et cygnes – un instant contemplatif simple.  

  • Juste avant Ispra, j’emprunterai l’autoroute jusqu’à Gênes par nécessité. C’est curieux que l’Italie qui a des ponts millénaires ait trouvé le moyen de vautrer un viaduc de quelques dizaines d’années. Ceci cause un joli petit foutoir à la fin de l’autoroute. J’avais en mémoire de mon dernier voyage, en moto, en Sardaigne (2007) que la direction vers l’embarcadère était correctement signalée, mais qu’entre l’autoroute superposée aux voies rapides et les rampes d’accès en tout genre cela relevait plus du plat de spaghetti que de l’engineering. Une fois le plein d’essence fait et les nœuds de spaghettis défaits, j’arrive à l’heure au ferry. Mon premier objectif de voyage qui conditionne le reste est donc atteint. Toutefois les rotations étant quotidiennes, la contrainte n’était pas si critique. Une cinquantaine de motards sont déjà dans la file dédiée aux motos. Quatre Allemands qui me précèdent trinquent autour d’une bière et m’en offrent une. La discussion s’engage sur ma moto et dérive sur le sujet fétiche du motard, les pneus. Après une dizaine de minutes de bavardage, il faut déjà embarquer. J’attache Ermeline et rejoins ma cabine.  

  • Le «Nuraghe» est un gros navire, une espèce d’immeuble flottant qui me fera voguer jusqu’à Porto Torres. Il est floqué sur ses flancs d’un immense dessin de Wonder Woman. Je suis rassuré à l’idée qu’une super héroïne est à bord et que, donc rien ne peut arriver. Dans les ponts d’embarquement, c’est l’effervescence; à la passerelle chacun s’attelle à sa tâche et dans les coursives l’agitation des passagers est visible pour que chacun trouve son siège ou sa cabine. Dans la rubrique anecdote, le personnel de bord dispose d’un uniforme qui est à la même taille pour tous. C’est assez cocasse de voir un petit avec les manches sur les mains et le pantalon en accordéon et un plus grand un peu engoncé dans son costume. Le repas est pris au restaurant à la carte. Je sais maintenant pourquoi le Titanic a percuté un iceberg. Si le Burger était de même qualité que celui que j’ai mangé, le capitaine du Titanic a dû s’effondrer sur la barre et a percuté l’iceberg qui était insubmersible. Je ne suis plus certain de savoir si c’est le Titanic qui était insubmersible ou l’iceberg, d’ailleurs, l’iceberg a-t-il été retrouvé ? Certes, je m’égare mais sur cette question hautement philosophique, il est temps d’aller dormir et de clôturer cet épisode avant d’entamer le sujet sarde.  

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SECTION 3 // PORTO TORRES – CALA GONONE (SARDAIGNE)

  • Distance : 311 KM

  • Difficulté : 1/5

  • FERRY

  • Réveil en douceur après une bonne nuit bercée par le rythme du bateau. L’avantage d’une cabine centrale c’est que vous êtes déconnecté du monde extérieur. C’est parfait pour une traversée d’une nuit, mais moins sympathique si c’est votre seule zone privative en cas de traversée plus longue. Mes choix de cabines oscillent en fonction de ce critère. J’estime, pour avoir expérimenté différentes formules, que le choix de voyager sur un siège ou dormir roulé dans une couverture sur le pont, option très tributaire de la météo, est assez incompatible, en termes de récupération et de fatigue, pour enchaîner une journée à moto par la suite. L’arrivée est prévue à 9h30, j’émerge sereinement vers 8h. Occupé à mes ablutions matinales, je suis surpris par l’annonce faite par le haut-parleur installé dans la cabine de douche. Le message indique que les manœuvres du navire dans le port ont débuté et que les clefs sont à rendre immédiatement à la réception. Vu ma tenue, l’aspect immédiat attendra quelques minutes. Je me presse. Les manœuvres dureront 40 minutes avant l’annonce qui m’invite à regagner mon véhicule. Le côté immédiat était donc relatif. Cela m’a largement laissé le temps de prendre mon café.  

  • Je rencontre un Allemand avec qui j’avais trinqué la veille. Il m’annonce qu’il n’a pas pu dormir dehors et que la nuit fut courte pour lui. Je lui demande pourquoi. Il me dit, l’air défait, qu’il a plu et qu’il pleut toujours. C’est un autre avantage de la cabine aveugle c’est que tu ne gamberges pas sur la météo. De toute manière la météo, tu en es tributaire et tu la subis donc inutile d’épiloguer sur le sujet. Les gens piaffent pour regagner leurs véhicules, l’impatience et l’excitation sont palpables. Je ne me souviens plus à quel niveau la moto est garée ni si je suis à tribord ou bâbord. Après m’être faufilé dans les étroits couloirs formés par les lignes de voitures bien serrées, je vois Ermeline. Je m’équipe pour la pluie, quitte le navire et traverse la zone portuaire fissa. A la sortie de la ville, mamie en voiture « dans sa life totale » décide de quitter le parking et de couper la route. Je klaxonne, elle sursaute et s’arrête. Si le moteur d’Ermeline a une grosse voix, son klaxon relève de la voix fluette de jeune fille – ça tranche ! C’est une espèce de « tûûuût » étouffé. Autre remarque : le clignotant est une option pour les locaux.  

  • Je débute par la route côtière pour me dégourdir et m’échauffer. Le temps est gris et la route détrempée. Certains chemins latéraux sont bien inondés et les flaques nombreuses. C’est une bonne nouvelle en soi, car tout ce qui est déjà tombé n’est pas tombé sur ma tête ! En tout cas la pluie a dû dégringoler en abondance ces dernières heures. C’est un sentiment de fin d’automne même si la température reste douce (15-17°C). Par endroit, la route est bordée de pins et les racines ont défoncé le goudron, ce qui procure quelques petits ou grands sauts et rend la conduite sautillante. C’est amusant, mais seulement quelques kilomètres. Même sous ce temps tristounet, ce bord de mer hors saison est beau. Je bifurque dans les terres. La route devient plus sinueuse. Une première fois, la route est bloquée par des éboulements, une autre fois, un pont est impraticable ce qui me conduit à faire faire un détour improvisé. La Sardaigne a drapé par pudeur sa beauté dans un lit de nuages. Pour qu’elle se dévoile, il faut la mériter. J’emprunte des routes de plus en plus étroites et désertiques pour traverser les premiers contreforts montagneux. Je me retrouve dans le brouillard, puis dans un champ éolien. Les conditions de route et météorologiques se dégradent sérieusement – je subis !  

  • Je sens que cette histoire va finir en trail dans la boue; j’entrevois le plan foireux que j’aime me concocter parfois ! La raison me gagne et j’adapte ma route pour regagner des chemins plus carrossables. Mes efforts sont enfin récompensés. La route de d’Oschiri à Tempio Pausania est une beauté saisissante et un pur plaisir de conduite. Même sous la pluie avec une chaussée détrempée, c’est un délice de pilotage. Les virages s’enchaînent inlassablement entrecoupés d’arrêts photos. Rouler avec du rythme, conduire avec fluidité, enchaîner encore et encore ces virages sous cette pluie battante ces virages est jubilatoire. Le rythme s’apaise jusqu’à Olbia où je ferai ma pause. J’abandonne l’idée de faire une boucle de 200Km dans le nord et décide d’aller à l’hôtel m’installer. Le soleil commence à faire des apparitions, certes sporadiques, mais les choses s’améliorent de plus en plus et cela me donne du baume au cœur. Arrêt goûter à Osieri, au hasard, dans une « gelateria ». Je n’ai pas d’addiction pour la glace, mais il faut reconnaître que là c’était très bon. La descente vers Cala Gonone est faite de lacets : encore un moment savoureux. L’hôtel « Cala Luna » est confortable. Ma chambre donne sur mer et dispose d’un petit balcon, ce qui est parfait pour se reposer et profiter pleinement des vacances. Repas au restaurant de l’hôtel, verre de blanc délicieux en récompense et, pour bonne nouvelle finale de cette journée, le soleil sera au rendez-vous pour la semaine.  

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SECTION 4 // AUTOUR DE CALA GONONE (SARDAIGNE)

  • Distance : 268 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Le temps est beau et sec et la journée s’annonce sous les meilleurs auspices. Le balcon de la chambre est orienté plein est. Je me lève dès potron-minet (5h45) pour faire une photo du lever de soleil. Quelques nuages voilent ce jour naissant. Autant les couchers de soleil sont, certes beaux mais communs, autant le lever du jour est un moment particulier qui se mérite. Il y a pour moi quelque chose de délicieux dans l’aube, ce jour qui s’ébroue, l’air pur et frais du matin et ce silence serein qui dépure. La sortie de Cala Gonone se fait par un petit col avec quelques épingles. C’est magnifique de commencer sa journée par ce morceau de plaisir ou de la terminer par cet enroulement de virages.  

  • La SS125 offre une vue spectaculaire sur ce paysage méditerranéen fait de calcaire et de chênes-lièges. La route aussi est divine à parcourir, car son profil bien tourmenté offre un grand plaisir de conduite. Il faut néanmoins rester vigilant, car il y a un peu de trafic même en cette pré-saison. Les camping-cars mangent allégrement sur les deux voies de circulation, les automobilistes ont des changements d’allures fréquents en fonction de la beauté du paysage. Au plus fort de la saison, le plaisir doit être bien différent. J’emmanche la SP-37 jusqu’à Talana. Là, il n’y a plus personne sur la route. C’est un petit bijou de solitude. Elle me rappelle sa cousine la TF-28 de Tenerife par l’arythmie de son cardiographe. Un petit arrêt au pied d’un chêne me fera apprécier le privilège de l’instant. Mes pensées vont à ceux, qui me sont chers et qui mériteraient de partager ces instants.  

  • Je vois du bord de la route (SS389) une rivière (Riu Bau Mandara), son rivage me ferait un endroit idéal pour piqueniquer. J’emprunte au hasard une piste qui y descend entre chênes verts, vaches et petit ruisseau. Je conduis Ermeline jusqu’au lit de la rivière et nous nous arrêtons là ; moi, assis sur une souche, je me restaure; elle sur sa béquille se repose sereine. Je traverse un petit gué pour regagner la route. Là, avec 20 cm d’eau à peine, la vague passe par-dessus mes bottines et me voilà trempé des pieds ! Je peste ! Je me suis bien protégé des éléments pour rester sec malgré les déluges de ces jours derniers, et là, en une seconde c’est la noyade des arpions ! Rien de bien grave. Je regagne la route sans encombre. Je sécherai en roulant. Je passe la journée à monter et descendre. La Sardaigne ce n’est pas les hauts plateaux andins, mais les routes de montagne se situent entre 800 et 1000 mètres et les routes intermédiaires sont aux environs des 400 mètres. C’est la journée « yoyo de l’altitude », entre mer et montagne. Les derniers kilomètres de la descente vers Arbatax se fera derrière les carabiniers. Je crois que l’exemplarité de conduite n’était pas au programme : dépassement sur doubles lignes blanches, bifurcations sans clignotant sans parler de la vitesse qui était … au-delà de la limite. Et j’en oublie encore. Ça tranche avec le Luxembourg !  

  • La SS125 offre une vue spectaculaire sur ce paysage méditerranéen fait de calcaire et de chênes-lièges. La route aussi est divine à parcourir, car son profil bien tourmenté offre un grand plaisir de conduite. Il faut néanmoins rester vigilant, car il y a un peu de trafic même en cette pré-saison. Les camping-cars mangent allégrement sur les deux voies de circulation, les automobilistes ont des changements d’allures fréquents en fonction de la beauté du paysage. Au plus fort de la saison, le plaisir doit être bien différent. J’emmanche la SP-37 jusqu’à Talana. Là, il n’y a plus personne sur la route. C’est un petit bijou de solitude. Elle me rappelle sa cousine la TF-28 de Tenerife par l’arythmie de son cardiographe. Un petit arrêt au pied d’un chêne me fera apprécier le privilège de l’instant. Mes pensées vont à ceux, qui me sont chers et qui mériteraient de partager ces instants.  

  • Passage à la pompe « rebelle » de la station-service d’Arbatax. En ce moment, l’essence SP95 est entre 1,60€ et 1,69€. J’ai vu du SP98 à 2,02€ ! Au vu des kilomètres que je parcours, il vaut mieux ne rien faire et boire du bon rouge à ce tarif-là! Revenons à ma pompe rebelle. Première carte, je suis les instructions : appuyez sur 1, allez-vous servir et rien – transaction rejetée. Deuxième carte idem. Je mets un billet de 20€, le cash est avalé, je vais me servir à la pompe 1 et rien ! J’ai, d’un coup, des pulsions « zens » qui traversent l’esprit ; un plan entre Bruce Willis dans « Die Hard » et Terminator ! La bougresse me résiste ! Avant de prendre la clef de 12 et tout démonter, je remarque sur l’affichage indiqué en petit « Close ». Mais tu penses que le terminal l’aurait indiqué ? Bref, je prends la pompe 2, et la délivrance fut.  

  • Je remonte sur Orgosolo. La ville est un incontournable des séjours sardes pour ses maisons peintes. C’est un plaisir graphique et certaines ont des connotations fortement engagées politiquement. Je suis heureux de revoir certaines fresques que j’avais vues il y a 12 ans et d’en découvrir de nouvelles. Après avoir tournicoté dans Orgosolo, cap sur l’hôtel. Sur ma route un panneau indique que la route est barrée à 14km, mais selon le GPS, je tourne à 8km. Je suppose donc que je peux m’engager et que je devrai bifurquer avant lesdits travaux. Les 14 kilomètres devaient s’entendre avec TVA et surtaxe, je présume ! En plus, si tu espères trouver un panneau «déviation », c’est un concept de touriste. La déviation, tu dois te la bricoler toi-même. Pour achever la journée, deux excités du grelot, l’un en pick-up et l’autre en camion plateau, se tirent la bourre version goret : le 112 semble au programme !  

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SECTION 5 // COSTA SMERALDA

  • Distance : 412 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • La boucle vers la côte Smeralda, qui a été zappée le premier jour, est maintenant au programme – cap au Nord ! Dans un premier temps, je m’enfonce dans les terres. La qualité des routes est dans la très grande majorité excellente. Néanmoins, j’ai trouvé quelques kilomètres dignes d’un jeu vidéo. Il faut slalomer entre le tarmac qui a disparu et l’ancien revêtement : c’est un peu une danse. Amusant pour exercer sa dextérité, mais seulement un moment. Tout est beau autour de moi. La partie montagneuse par la SS389 entre Bitti et Boddusò est splendide.  

  • Je tombe sur la réserve de carburant et le ravitaillement s’impose. La première station indiquée sur le GPS (pourtant à jour) n’existe plus, la seconde est en remplissage, elle est fermée pour les 30 prochaines minutes. Je décide toutefois de poursuivre ma route. Pour des raisons personnelles, la panne d’essence est évènement qui me stresse et que je refuse. La Sardaigne n’étant pas non plus un endroit reculé du désert de Namibie, mon inquiétude s’estompe et j’abreuve Ermeline.  

  • Les eaux émeraude « d’Esméralda » sont comme ses yeux charmeurs. Un philtre d’amour, un étourdissement, une étreinte qui vous happe. Des nuances de bleu et de turquoise qui vous font chavirer de bonheur. La mer y est simplement somptueuse. La route qui borde la côte, vous arrache hors du temps un instant en suspension, des pointillés dans une vie. La « costa Smeralda » a été bercée par la grâce de la nature. Toutefois, son urbanisation me laisse un sentiment amer. L’empreinte touristique y est à mon goût trop marquée. Les stations balnéaires sont assez standardisées mis à part les domaines privés ultras luxueux. A Capriccioli, je trouve un parking dans un domaine privé. Un chemin conduit à une plage magnifique. Autour, les ouvriers s’affairent à apprêter les jardins et effectuent les derniers ajustements avant la saison. Les bouts de villas que l’on distingue au hasard d’un portail ouvert ou d’un trou dans une haie laissent deviner un luxe ostentatoire.  

  • A Santa Teresa, le village semble plus authentique. De la plage on voit très distinctement la pointe sud de la Corse (Bonifacio). Le retour à l’hôtel se fera un trajet direct, après une journée variée qui laissera de beaux souvenirs. La route s’achève par la descente de Cala Gonone qui est une belle gourmandise.  

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SECTION 6 // CALA GONONE – CAGLIARI

  • Distance : 301 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • Aujourd’hui, c’est une journée de transition vers Cagliari. Je décide de passer par le centre de l’île. Les paysages sont éblouissants et deux tiers des kilomètres se feront sur des routes tournoyantes pour mon plus grand bonheur. Cette descente axiale n’est pas placée sous le signe culturel, c’est une dégustation visuelle – un régal. Certaines parties, en altitude, dans le centre de la Sardaigne ressemblent un peu à la Lozère ou au Cantal. Un des bonheurs à moto est la proximité avec la nature. Les senteurs de pin, le fenouil, la réglisse, le genêt et le jasmin accompagneront ma route. Cette fin de printemps offre aussi un panel de couleurs bariolés. Entre les fleurs, les champs, les forêts et la garrigue, les verts, les jaunes, les violets, les roses et les marrons délivrent un festin de de couleurs.  

  • À Tonara, je décide de prendre de l’essence afin d’arriver à Cagliari avec une marge de sécurité. Ce fut une inspiration lumineuse, car les stations-service sur le reste de la route s’avèrent fort rares. Je mets dans le GPS la station la plus proche. Le GPS me guide par le centre de l’ancienne ville. Comme beaucoup de villages sardes, Tonara est accroché à la montagne et son urbanisation y est très dense. Les ruelles y sont très pentues et étroites. Par endroits, la rue fait moins de 1,8m de large comme l’indiquent les panneaux. Ma route s’achève sur une impasse et le demi-tour en dévers est assez périlleux, mais il sera effectué proprement.  

  • Le village de Goni est un étonnement. Il est coincé entre deux cols, au fond d’une vallée et semble être coupé du monde. Vivre ici ressemble à une punition, un exil, un bagne à ciel ouvert ; un grand sentiment de désolation demeure. En se rapprochant de Cagliari, les essences de plantes changent et les cactus et yuccas deviennent légion. L’âme maritime méditerranéenne est plus présente. Une fois arrivé à l’hôtel à Cagliari, je prends possession de ma chambre. Elle est somptueuse. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas demeuré dans une aussi belle chambre.  

  • Le préposé à la réception, garçon très stylé, conseille un restaurant de spécialités sardes. Le restaurant est complet. Comme j’ai faim, la première pizzeria fera donc l’affaire – là c’est service minimum ! Tu commandes au guichet, tu vas chercher ta pizza, tu débarrasses et tu fais ton tri sélectif toi-même. C’est le principe du fast-food appliqué au restaurant. La pizza est bonne et les prix sont très mesurés. Retour à l’hôtel pour un repos mérité.  

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SECTION 7 // CAGLIARI – SANT’ANTIOCO

  • Distance : 217 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • En ce premier matin de juin, le ciel s’est habillé de son plus beau bleu et la température est idéale. Après un superbe petit déjeuner, où tout était raffiné et exquis, je mets cap sur la presqu’île de Sant’Antonico. La route tranche avec celle effectuée hier. La sortie de Cagliari s’effectue par de grandes lignes droites, les virages et belles courbes d’hier semblent loin. Une fois la zone industrielle, les campings et les zones balnéaires passés, je poursuis par la route côtière qui me conduira à Sant’Antioco. Il y a deux jours, la route était bloquée par un troupeau de vaches; aujourd’hui, ce sont les chèvres: voilà les aléas amusants des voyages.  

  • La SP71, sur la côte sud-ouest est un bijou. Elle n’a rien à jalouser à la « Costa Smeralda ». L’endroit tire sa puissance d’une nature préservée sans urbanisation oppressante. C’est juste l’essentiel : la mer, le paysage, la route et toi. Ajoute un zest d’odeur maritime et d’eucalyptus et c’est ton olive dans ton « Dry Classic » mélangé à la cuillère. C’est Mozart ou Queen, une grande symphonie de bonheur.  

  • J’avais trouvé une route qui traversait une saline. J’aurais été entre sel et mer. Hélas la route était close par une barrière. J’ai dû battre retraite. Mes idées de photos en blanc et bleu se sont aussi évanouies. Le matin, en préparant ma route, il semblait impossible de faire, d’une traite, la route sur la côte est de la presqu’île de Sant’Antioco. Elle semblait coupée. J’allais découvrir ce grand mystère in situ. Effectivement, la route était coupée et remplacée par un gué. Une voiture à contresens semblait hésitante à le traverser alors que d’un coup de gaz, Ermeline tel un Moïse a fendu les eaux pour poursuivre mon chemin.  

  • Cette presqu’île est surprenante. Entre falaises, petit port de pêcheur, la route est parsemée de champs de blé et d’avoine. L’urbanisation balnéaire a épargné ce morceau de terre et il y fait bon cruiser. Le retour se fera par le château de Castello di Aquafredda. Une ruine perchée sur un rocher dominant la vallée de Cagliari. La lumière chaude de cette fin de journée donne du charme au lieu. L’heure avancée et mon courage ne me permettront pas d’essayer de le visiter. Je préfère me gaver de ces paysages qui me ravissent et rentrer à l’hôtel me relaxer. Si vous vois demandez comment le sarde mange à midi, c’est assez simple, le sarde dîne à l’huile. C’est sur cette note d’humour et la victoire de Liverpool en finale de la ligue des champions que je m’en vais visiter les bras de Morphée.  

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SECTION 8 // CAGLIARI – CÔTE SUD-EST

  • Distance : 181 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • En ce matin ensoleillé, je profite de la douceur du jardin. Je ne me lasse pas de ce petit-déjeuner absolument délicieux. Outre le raffinement des mets, la qualité de l’hôtel demeure aussi dans la personnalisation du service. Le matin, la serveuse (Vanessa) me demande si je prendrais, comme hier, un « double expresso » ou si je souhaitais autre chose. C’est ce petit détail qui fait te sentir un client particulier et pas un numéro de chambre. Le programme du jour est léger: 160 kilomètres. J’étire le temps pour savourer ces délices matinaux. Après avoir exploré le Sud-ouest, direction le Sud-est.  

  • La sortie de Cagliari ressemble à de nombreuses grandes villes. Elle est parsemée de zones industrielles et commerciales. Arrêt dans un supermarché « Euro Spin ». Rencontre avec de vrais gens qui font leurs courses dominicales à petit prix. C’est un peu comme un Aldi. J’effectue mon ravitaillement en eau et boissons sportives pour ne pas me déshydrater, car le soleil commence à taper fort.  

  • La SS-125 qui débute à Olbia s’achève ici avant de s’évanouir dans les faubourgs de Cagliari. Elle s’offre un dernier baroud d’honneur dans les gorges du « riu Picocca ». Le paysage est superbe, fait de roches de couleur brique, et émaillé de petits arbustes et de garrigue. La route est tarabiscotée et parfaite pour piloter. C’est un rabotage en règle de la béquille centrale et des repose-pieds. J’essaye de trouver les routes les plus proches du littoral pour explorer les recoins de la côte. La majorité des chemins pour regagner les plages ou les criques sont des pistes. Mes déambulations me conduisent à faire du « trail » et à mettre le programme de la moto et du pilote en mode « off-road ». Dans toutes les conditions, sur route ou hors-piste, le comportement d’Ermeline est souverain. Ces escapades hors route ont fait chuter ma moyenne horaire, augmenté ma consommation et rallongé de 20 kilomètres le programme, mais le plaisir visuel fut total.  

  • Au hasard, la pause se fera à Monte Nai au Jessy Beach. Un bar de plage où, bercé par le souffle du vent, contemplatif devant les eaux émeraude, regardant passivement l’activité des plagistes, j’y passerai 1h30. La « costa Rei » est constituée de nombreux « resorts » ou de lotissements privatifs. En dehors des zones sauvages off-road, les moindres espaces sont utilisés pour le business des parkings. Le retour se fait par la route côtière SP-17 qui est belle et sauvage.  

  • Cette journée m’a offert trois visages de la Sardaigne, la ville et son agitation, les stations balnéaires et leurs activités touristiques et celui que je préfère, la beauté dépouillée d’un paysage qu’il soit montagneux ou maritime. La soirée se termine au restaurant Sa Domu Sarda arrosé par un S’Antigu de 2017. Cette dernière soirée à Cagliari se termine par un sublime feu d’artifice gastronomique riche en goûts et saveurs.  

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SECTION 9 // VISITE DE CAGLIARI

  • Distance : 0 KM

  • Difficulté : 1/5

  • A PIED

  • Programme zen aujourd’hui, en attendant d’embarquer pour Naples en fin d’après-midi. Au matin, je me délecte de la quiétude de l’hôtel. Les affaires sont laissées à l’hôtel et je m’en vais visiter la ville. La brise galope sur la ville et donne une impression de douceur. La visite se fera de manière complètement imprévue en « tchouk tchouk ». C’est un Piaggio bleu indigo, un soupçon poussif dans les côtes, qui sera piloté par Luigi, mon guide du jour. Ce grand tour permettra de voir l’essentiel de la ville. Je n’ai pas un amour immodéré pour les bondieuseries mais les églises de Cagliari sont restaurées d’une manière impériale. Les différents panoramas sur la ville sont beaux. Je découvre les trésors insoupçonnés de Cagliari. Une belle surprise qui invite à revenir. Retour à l’hôtel pour se préparer à l’embarquement et ces derniers instants sardes me rendent à la fois nostalgique et heureux des moments à venir.  

  • La Sardaigne est une femme : ses yeux sont turquoise comme l’eau de sa mer; sa folle chevelure est comme sa végétation touffue, abondante et merveilleuse; ses monts sont justes généreux comme sa poitrine, ses pics, des tétons dressés vers les cieux; ses rivages, de longues jambes qui s’étirent dans la mer et ses plages secrètes, son temple sacré où seuls les initiés en connaissent les délices. « Ciao belle Sardinia – Chi sa vedere le cose belle è perché ha la bellezza dentro di sé »  

SECTION 10 // NAPOLI – SAN MENAIO

  • Distance : 306 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • Embarquement express à Cagliari. En deux temps trois mouvements, me voilà installé dans une large cabine face à la proue du navire. Le navire est truffé de soldat de la 152ème d’infanterie. Je me dispenserai de mes remarques oiseuses sur le militaire, car c’est trop facile de moquer quand on sait que toute l’intelligence du militaire est dans son clairon. Je flâne dans les coursives avant le départ et admire la ville côté mer. Dans le port mouille le yacht de M. Roman Abramovič. C’est une unité noire qui en impose au milieu du port avec son héliport et ses chromes clinquants. Cela respire l’ultra luxe, mais cela me laisse de marbre. Des dauphins musardent dans le port et donnent un peu de poésie et de grâce, à ce tableau.  

  • Le repas sur ces ferries est toujours aussi pauvre en qualité. Je pense que l’option piquenique est une meilleure approche. J’attendrai d’autres instants pour régaler mes papilles. Le coucher de soleil sur la côte sarde, depuis le ferry, est un spectacle simple qui ne se refuse pas. Bercé par le ronron du bateau et les doux coups de bélier de la mer sur la proue, je m’endors, sagement, malgré un matelas un peu meurtri par les ans. Le port de Naples et la ville me semblent familiers. En juillet dernier, j’y avais passé un merveilleux séjour avec des amies. J’ai un sentiment de bonheur. De bons souvenirs me reviennent en mémoire.  

  • Le navire fait une marche arrière millimétrique pour apponter. Je suis impressionné. C’est un peu comme si un éléphant dansait avec virtuosité dans un magasin de porcelaine. L’expérience de conduite à Naples, l’an dernier, en voiture, m’avait paru « virile ». Je me demandais si cette expérience en moto me procurerait le même sentiment. En fait, en moto tout semble plus facile et plus sûr.  

  • Ce début de matinée est contrariant. La connexion avec le GPS est récalcitrante. Après d’infructueux essais, je décide de quitter le navire et de recommencer ultérieurement. Je m’arrête à la première station pour planifier ma route sans succès et me décide pour une solution alternative. Je remarque que le système de communication n’est plus sur mon casque alors que je suis certain de l’avoir rebranché sur le bateau. Je peste et je râle, car je pense l’avoir perdu ! Mais des petits miracles de la vie surviennent parfois. En démarrant, je remarque mon système de communication est tombé dans la tête de fourche de la moto. Il est coincé près du klaxon. C’est un terrible coup de chance qu’il soit resté là pendant ces premiers kilomètres. Après cette entrée en matière chaotique, le reste de la journée sera serein.  

  • Le temps est couvert sur Naples. Les premiers kilomètres sont avalés par l’autoroute pour fuir ce temps tristounet. Je bifurque par les nationales pour rejoindre Foggia. Le temps se découvre progressivement pour devenir chaud. Le paysage change entre les contreforts montagneux de Naples et l’entrée dans les Pouilles. Les coquelicots, ces vagabonds des champs, sont à l’honneur et tapissent le paysage de leur rouge majestueux.  

  • La collation sera prise à Foggia, à l’ombre d’arcades, où la température semble plus clémente. Je quitte la plaine pour entrer dans le parc national « del Gargano ». C’est une belle surprise et un étonnement. La variété des paysages en quelques de kilomètres est stupéfiante. Avant Foggia, le paysage était agricole, puis l’aridité calcaire méditerranéenne se fait présente. En gagnant en altitude, le vert devient présent et ressemble à ces paysages vallonnés européens. Puis, les champs d’oliviers sont la norme. En plongeant dans une autre la vallée, la forêt se fait dense et ressemble fortement à la Toscane. Les senteurs de genêts, de tapenade d’olive, de feuilles, de tourbe et de champignons se conjuguent avec ces paysages. J’achève mon tourbillon d’images au bord de l’Adriatique qui m’offre un visage balnéaire.  

  • La route réservera son lot de surprise quotidien comme ces ouvriers indiquant, par sémaphore, de manière anarchique une zone de travaux, ou ces vaches squattant une épingle, ou encore cette route pentue (+/- 25°) pour regagner l’hôtel. Arrivé à l’hôtel, le réceptionniste demande si je préfère une chambre avec vue sur la mer, mais qui risque d’être bruyante, car il y a une réception à l’hôtel ce soir, ou une chambre sur l’arrière plus calme. La vue sur la mer aura ma préférence. La chambre est immense. Elle dispose de 3 lits et d’une terrasse aussi spacieuse que la chambre. La vue sur la mer en surplomb est superbe.  

  • Après un temps calme, je vais flâner en bord de plage. Le repas sera pris, à l’hôtel, sous la véranda. Mes papilles me guident vers une soupe de poisson que j’accompagne d’un magnifique vin blanc des Pouilles « Tufijano ». Face à moi, au-delà de l’horizon, c’est Dubrovnik et la côte croate. Sur cette rêverie, je vais dormir. Demain, je retraverserai la botte italienne et regagnerai le « Parco Nazionale del Cilento, Vallo di Diano e Alburni ».  

  • Pour continuer à suivre les aventures de Bruno sur l’Olive Tour, je te donne rendez-vous à la partie 2 de ce voyage

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Les plus beaux spots

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