L’Islande par les pistes ► Lolo

A droite de cette case, un visu de l’intégralité de ma trace, également téléchargeable via le lien ci-dessous “télécharger la trace GPS”.

En dessous de cette case, chaque autre case vient découper mon voyage en 16 sections qui détaillent très précisément les choses à savoir, les paysages ou les difficultés que tu vas rencontrer + la trace GPS de la section en question. Une section peut représenter un, deux ou trois jours de voyage, je te laisse t’organiser.

Pour constituer cette trace, j’ai réalisé 6.000 kilomètres, soit 4,5 fois le tour de l’île.

Bien évidemment, en Islande, tout est fonction de la météo et de l’ouverture des pistes. Il se peut donc que certaines pistes de cette trace soient fermées car impraticables au moment de ton passage. Surtout si tu pars tôt, en juin.

Ce voyage a été fait en juillet 2020, les prix et autres indications données peuvent donc varier.

Bonne route (piste), ce voyage a été l’un des plus magiques qu’il m’ait été donné de faire.

Faire le plein d’essence environ 80 kilomètres après la sortie du ferry (une station toute rose sur votre droite) car ensuite on entre sur la piste et il te faudra bien 350 kilomètres d’autonomie avant de trouver à nouveau de l’essence.

La piste est très roulante au début.

Tu vas rencontrer tes deux premiers gués (repère les à pied et prends le temps de t’habituer à cet exercice) puis une piste un peu sablonneuse au milieu d’une coulée de lave.

La piste passe sur un pont au-dessus d’une tumultueuse rivière et serpente ensuite entre roches et sable jusqu’à Dreki Hut.

Camping à Dreki Hut sur un lit de cailloux ;-)

L’idéal reste de se lever très tôt pour parcourir la dizaine de kilomètres qui te mènera au parking du cratère de Viti.

Si tu le souhaites, tu peux laisser ta tente et ton paquetage au campement de Dreki Hut car tu vas repasser par là au retour.

La piste est absolument somptueuse. Balisée par des piquets jaunes, elle s’élève dans une coulée de lave.

Ensuite, ce sont ¾ d’heure de marche qui t’attendent pour découvrir au dernier moment les eaux turquoises et les fumerolles de souffre du cratère de Viti. En cas de pluie récente, la descente peut être glissante et déconseillée … mais pas interdite.

Se baigner seul dans ce cratère reste un moment lunaire, magique et très impressionnant.

Depuis Viti ou après avoir refait ton paquetage à Dreki Hut, reprendre la piste plein nord pour se diriger vers Thorsteinsskáli hut.

La piste est d’abord sablonneuse pour ensuite rejoindre une superbe piste aux méandres incessants dans une coulée de lave.

La piste débouche sur une oasis de verdure et d’eau à Thorsteinsskáli Hut.

Juste après t’attend un premier gué facile puis un deuxième où il faut longer au plus près la corde installée en travers. Sa profondeur dépend des époques. Je l’ai passé deux fois : une fois à côté de la moto en la poussant et une fois sur la moto, debout sur les repose-pieds sans poser un pied à terre car le niveau avait franchement baissé.

La piste suit ensuite la rivière puis s’élargit pour devenir facile et carrément très roulante avec quelques petits passage sablonneux pour finalement rejoindre le bitume et la route circulaire de l’île.

Pense à bien surveiller ta consommation d’essence et à réduire ton rythme en cas de doute.

Les rangers passent assez régulièrement sur ces pistes et pourront toujours te dépanner d’un peu d’essence. Mais perso, je trouve que ça manque d’anticipation et de responsabilisation ;-) De plus, cette essence te sera facturée très cher.

Il existe pas mal de B&B ou d’hôtels à Reykjahlíð. C’est aussi un bon point de départ pour visiter l’immense lac volcanique de Mývatn, ses sources d’eaux chaudes naturelles ou encore le site géothermique de Hverir  (sur ta gauche sur la route en arrivant à Rykjahlíð). Ce sont d’impressionnantes sources chaudes où des mares de boue en ébullition et des fumerolles peuvent être observées.

Tu fais comme tu veux mais une fois de plus, si j’étais à ta place, je me lèverais de bonne heure pour profiter de cette incroyable journée. Direction plein ouest sur la route circulaire 1 pour une cinquantaine de kilomètres.

Stop incontournable aux chutes de Goðafoss où tu pourras (devras) faire le plein d’essence.

Après Godafoss, plein sud par une piste au départ très roulante. Attention, la trace GPS que je te propose ici tient compte d’une fermeture de piste (la F881) au moment où je suis passé qui, si elle est ouverte, te permettra de “couper le fromage” et de gagner pas mal de temps.

Mais en même temps, le contour que j’ai fait (continuer au sud sur la F26 pour ensuite prendre à droite et remonter nord sur Laugafell par la F752) est juste somptueux. De sublimes langues de sable qui ondulent sur une très belle piste. Juste un petit gué qui impressionne un peu avant d’atteindre Laugafell.

Arrivée à Laugafell : des bains d’eaux chaudes naturelles avec très peu de monde car seuls les véhicules tout-terrain peuvent y accéder. L’endroit est juste somptueux, il serait dommage de ne pas y passer une nuit. Douches chaudes disponibles.

On est bien d’accord, il n’y a pas d’essence dans les Highlands, donc pas d’essence à Laugafell. Pas plus que de resto ou de quoi se nourrir. Donc sois intégralement autonome.

Tu vas pester car tu vas devoir franchir à nouveau le gué de la veille et tremper tes bottes et tes pieds pour la journée… alors que tu venais juste de tout sécher :-)

Juste après le gué, la piste part sur la droite (F752). Elle est plus encaissée que la veille et circule dans ce qui ressemble à des tourbières. C’était assez gras et boueux lorsque j’y suis passé mais largement faisable.

Ensuite, retour sur la route circulaire 1, direction Blönduós. Pour ma part, j’ai fait “marche arrière” vers Akureyri (100 kilomètres plein est à partir du moment où tu as rejoint la route) afin de faire changer mon pneu arrière qui avait déjà pas mal souffert après 3.000 km dans les coulées de lave hyper abrasives.

460 kilomètres pour cette section que je te conseille de découper au moins en deux parties.

Reprendre la circulaire 1, plein ouest, pour environ 35 kilomètres avant de bifurquer à droite, plein nord, vers la péninsule de Vatnsnes.

File jusqu’au rocher Hvítserkur, qui signifie en français « chemise de nuit blanche ». Un monolithe de basalte de 15 mètres de hauteur. Certains y voient un rhinocéros, d’autres un éléphant, la légende islandaise un troll pétrifié. Perso, je n’y ai vu qu’un impressionnant rocher aux formes étranges et recouvert de milliers d’oiseaux et de leur guano. Ce qui n’enlève rien à la beauté absolue du lieu.

Fais le tour de la péninsule pour tomber immanquablement sur des colonies de phoques dont on ne se lasse pas de regarder évoluer dans l’eau.

Il suffit ensuite de rejoindre la circulaire 1 en direction de la péninsule de Vestfirðir. La plus vaste mais aussi et surtout la plus sauvage et la plus déserte des péninsules d’Islande.

Attention, dans cette péninsule, les possibilités de logements se font aussi plus rares.

File sur Latrabjarg. Ha Latrabjarg ! Juste avant de m’y rendre, j’avais lu un commentaire d’une personne affirmant que c’était loin et que la route était sale. Exactement les raisons qui m’ont poussé à m’y rendre.

Certes s’il a plu, la piste est sale mais hyper facile. Et tu longeras d’impressionnants fjords abritant parmi les plus belles plages de sable fin et blanc au monde, bordées d’eaux turquoises.

Au bout du bout, Latrabjarg et ses impressionnantes falaises qui abritent la plus grosse colonie de macareux moines au monde. Un oiseau au regard désespéré mais terriblement attachant.

Retour par la même piste puis route magnifique (même si certaines portions étaient en travaux donc très sales lorsque je suis passé)

Direction le port de Brjanslaekur pour rejoindre au plus court Stikkysholmur et la péninsule de Snaefellsnes sans avoir à faire le tour complet. Un ferry le matin, un le soir, il te suffit de checker les horaires: https://www.seatours.is/our-ferries/baldur/sailing-schedule/

Attention, si tu prends le ferry du soir, tu vas arriver tard à Stikkysholmur et il sera difficile, à partir de 21 h, de trouver à te loger et à manger. J’en ai fait l’expérience.

De bon matin, je t’emmène voir le Snæfellsjökull, un impressionnant stratovolcan (visible depuis Reykjavik, distante de 120 km). Ma trace te propose de le longer au plus près par une piste un peu ardue s’il a beaucoup plu et s’il reste un peu de neige comme ce fut mon cas. Mais comme toujours, un moment incroyable.

Ensuite, ce fut pour moi essentiellement une étape de liaison avec de la route car je n’avais perso pas très envie d’aller me plonger dans la capitale Reykjavik ou de tester les eaux chaudes de Blue Lagoon, certes réputées mais surpeuplées.

Cela dit, cette étape s’est vite transformée en épreuve du fait d’un vent hallucinant (ne prends pas à la légère les alertes météo).

Tu peux aussi donner de l’intérêt à cette liaison en faisant un stop à la  source de Landbrotalaug. Tout près du croisement entre la route 54 et 55 se trouve une piste menant vers l’ouest (près de la ferme Skjálg) qu’il faut emprunter sur environ 1 km. Un petit parking à partir duquel on arrive, en quelques minutes, à un bassin de 2m de diamètre et d’une température supérieure à 40°.

Laugarvatn fait partie du « cercle d’Or » où sont regroupés les sites les plus visités de l’Islande. Þingvellir, la chute de Gullfoss et le champ géothermique de Geysir. N’hésite pas à aller jeter un œil mais pour ça, t’as pas vraiment besoin de moi, y’a plein de guides 😉

Perso, j’ai préféré faire une boucle off road un peu corsée. On m’avait dit le plus grand bien (en mal ) des pistes F210 et F208… que je me suis donc empressé d’aller découvrir.

Après 80 km de route, la piste débute pour longer de belles étendues d’eau sur une piste facile pour ensuite s’engager dans une très belle vallée.

50 kilomètres plus loin, deux gués sont à franchir. Ils peuvent être impressionnants à certains moments. Pas de panique, de nombreux 4×4 tentent leur chance, ils te serviront de repère. Et si leur passage te semble un peu chaud, c’est peut-être qu’il ne passent pas au bon endroit alors n’hésite pas à aller sonder toi-même.

On considère qu’au-delà d’un débit d’un mètre seconde ce n’est pas raisonnable de passer.

Ensuite la piste file vers un col sublime où il reste souvent de la neige avant de replonger dans le lit de la rivière avec des gués peu profonds.

On termine sur de vastes vallées de sable noir pour rejoindre la route

Bon après le précédent morceau de bravoure, je vais te ménager un peu.

Là encore, c’est une section que tu peux découper en deux étapes dont une première de 233 kilomètres de route.

Étape où tu pourras prendre le temps d’aller photographier le fameux Douglas DC3 qui s’est crashé le  21 novembre 1973 sur la plage de sable noir de Sólheimasandur. Il te faudra laisser ta moto sur un parking et prévoir une heure trente de marche aller-retour. Ambiance fin du monde sur place.

Tu passeras également devant l’incontournable chute de Skogafoss visible depuis la route.

Enfin, si la journée précédente a vraiment été épuisante, je te conseille un petit tour par les bains d’eau chaude de Seljavallaug pour te détendre.

C’est bon, t’es prêt à reprendre le rythme. File sur Hunkubakkar Guesthouse, située 5 kilomètres vers le nord, après avoir quitté la circulaire 1, juste avant le village de Skaftárhreppur.

Hunkubakkar Guesthouse propose des petits chalets dans une prairie en pente et un resto avec un agneau délicieux que les proprios élèvent eux-mêmes. Divin et ça change des burgers !

S’il te reste un peu de force, tu peux encore aller jeter un œil au canyon de Fjaðrárgljúfur, 2,5 kilomètres plus loin sur la piste.

Le lendemain, lever de bonne heure pour faire une boucle, vers le Lakagigar.

La piste est propre et vraiment facile avec sur la fin, une petite section de sable vraiment pas compliquée puis la plus impressionnante et magique coulée de lave dans laquelle il m’a été donné de rouler pendant ce voyage.

Arrivée au parking du Lakagigar où un (le plus souvent une) ranger viendra t’accueillir.

Une marche d’une demi-heure vers le sommet s’impose pour avoir vue sur pas moins de 115 cratères alignés sur 27 km. Stupéfaction et bouche ouverte garanties pendant deux bonnes heures.

Pour le retour, impossible de prendre la même piste à l’envers, elle est en sens unique. Il faut poursuivre la piste par laquelle tu es arrivé et faire une boucle.

Tu vas circuler entre les cratères pour monter vers un col par une piste de sable noir avant de redescendre vers une hallucinante oasis de verdure avec un gué plus impressionnant que difficile.

Fin de journée tout en douceur en serpentant dans une coulée de lave.

Pour cette section, je t’envoie vers le Langisjór, un grand lac de la région de Landmannalaugar, au sud ouest du Vatnajökull. Très peu fréquenté car en cul de sac, cet endroit m’a été conseillé par une ranger et offre l’un des plus beaux panoramas de l’Islande.

La F208 est une piste facile. Tu vas débarquer sur le Hólaskjól-Higlandcenter, le poste des rangers. N’hésite pas à toujours prendre un max d’infos sur les conditions de pistes qui suivent.

Juste après un gué peu profond, la piste s’élève vers un col.

Parfois, le vent peut soulever le sable noir et provoquer d’étonnantes tempêtes de sable.

Juste avant le prochain gué, bifurquer à droite sur la piste F235 qui mène vers le Langisjór.
Tu y trouveras un lieu pour planter ta tente

Si tu aimes la difficulté, la vraie, plutôt que de suivre la 288 jusqu’au poste de rangers, je te conseille la  F210. Elle débute 9 kilomètres après avoir quitté la circulaire 1 et après avoir emprunté la 288. La F210 ne présente au départ pas de difficulté. Rouler dessus 25 km pour ensuite tourner à droite sur la F233. Il existe là, un gué dans lequel je n’ai pas osé m’aventurer. J’ai dû franchir la difficulté par un « amoncellement» d’énormes pierres, hyper trialisant, à un endroit où la rivière devient souterraine. C’est fun et sport mais je ne le conseille pas à tout le monde.

Depuis Langisjór, reprends la F235 à rebrousse-poil jusqu’à rejoindre la F208 en direction de Landmannalaugar.

Le Landmannalaugar est une sorte de camp de base pour de très très nombreuses randonnées pour observer des coulées de lave, des volcans, lacs, vallées, lacs, rivières et sources d’eau chaude naturelles.

Si la météo est clémente, c’est un endroit magique pour y passer plusieurs jours et couper un peu avec la moto.

De vieux bus aménagés te permettront aussi de te restaurer si tu n’as rien prévu. Attention, pour camper le sol est dur et vraiment plein de cailloux, bon matelas obligatoire.

Toute petite liaison de 41 kilomètres sans difficulté particulière.

Si la F208 est fermée faire le contour par l’ouest pour rejoindre la F26.

Le Hrauneyjar Highland Center est un bon point de chute pour dormir dans une vraie chambre avec un vrai lit, prendre une vraie douche et une cantine pour manger.

Bon, je ne recommande pas cette partie à tout le monde. Elle est longue, cassante, et très isolée. N’oublie surtout de partir avec un max d’essence.

Un peu de route sur la F26 qui longe d’immenses et impressionnants fjords.

La route se transforme ensuite en large piste très facile.

Juste avant un pont, un panneau indique 170 km sans essence. Il t’en faudra plus car tu vas bientôt quitter la F26 pour la F910 plein est.

C’est là que les choses se compliquent. Les temps de parcours affichés à l’entrée de la piste sont réels, inspire t’en. La piste alterne entre passages très cassants dans des coulées de lave, des gués, et parfois même de la neige si le mauvais temps a été récemment de la partie pour finir une immense étendue de sable noir où il faudra mettre du gaz pour rester à fleur de piste et ne pas se planter.

Cette piste et ses décors sont juste magiques, incroyables, surtout si comme moi, tu subis une tempête de sable.

À la fin de la piste, tu vas retomber sur Dreki Hut, le campement de ta toute première journée. Soit tu fais une halte, soit tu files vers Möðrudalur par un début de piste que tu connais déjà.

Après cette journée, tu auras vraiment et définitivement roulé sur mars.

Möðrudalur est un havre de paix. Un petit camping adossé à ce qui est considéré comme la ferme la plus isolée du pays … avant que le tourisme ne débarque avec un vrai resto et de l’essence stockée dans une grange mais ça reste un endroit vraiment cool.

S’il te reste un peu de courage, je te propose une ultime excursion off-road vers la source d’eau chaude de Laugavellir dont voici la localisation exacte : https://goo.gl/maps/JL86wxK8AFtG4Vnu9

Un peu de piste, un ou deux gués et une piste très difficile à trouver qui descend en pente raide vers un parking.

Laisse ta moto ici et laisse toi guider par le petit chemin qui descend le long du ruisseau pour découvrir une splendide cascade qui se jette dans trois bassins successifs d’une eau de moins en moins chaude. Après une bonne heure passée dans l’eau chaude, tu te jetteras sans hésiter dans la rivière à 5 degrés. L’endroit est vraiment divin.

Retour facile sur Seyðisfjörður, tu peux décompresser. Profite de ce moment agréable et facile pour laisser vagabonder ton esprit.

Tu viens juste de faire l’un des plus improbables voyage sur Mars.

Un immense camping à Seyðisfjörður te permettra de remettre un peu d’ordre dans tout ton barda avant de reprendre le ferry le lendemain matin.

C’est aussi un excellent endroit pour échanger et faire le point avec plein d’autres voyageurs.