DISTANCE : 7000 km
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DIFFICULTÉ : 5/5
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BEAUTÉ DES PAYSAGES : 4/5
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BUDGET : 2500€
Parfois, faut savoir faire son coming-out ! Tu veux savoir ce que je pense, enfin ce que je pensais, de la Honda 600 Transalp ? Mouais, bof ! Pourquoi pas ? Il en faut pour tous les goûts hein ! C’était au début des années 90 et je venais de rentrer à Moto Journal en tant que journaliste essayeur. Faut pas m’en vouloir, j’étais jeune et con, je ne jurais que par la performance. Et puis, un jour, enfin 30 ans plus tard, mon pote Amaury m’a dit : « j’ai acheté deux Transalp 600 sur le Bon Coin, 1.500 euros chaque. On pourrait aller faire un tour au Maroc cet hiver, ça serait cool ! » Va savoir pourquoi mais 30 ans plus tard, la Transalp, je l’ai vue complètement différemment ! Ça consomme pas ? Idéal si les pompes à essence se font rares ! Son moteur, un V2 placide et insipide ? Génial, ce sera un précieux allié dans les moments de fatigue ou dans les passages techniques ! Ça freine pas ? On s’en fout, en tout-terrain, tant que tu peux choper l’arrière, y’a de l’espoir ! La Transalp m’a même donné envie de voir grand et… de proposer à Amaury un vrai Paris-Dakar. Tout à l’arrache, à l’impro, sans assistance, que par des pistes. Un truc à l’ancienne, façon Nice Abidjan (l’ancêtre du Dakar), celui où Thierry Sabine se perdit deux jours sans eau ! Un vrai Dakar quoi. Celui des bonhommes qui a façonné mes rêves de gosse… dans le lobe de l’impossible. Et pourtant, aujourd’hui, avec mon pote Amaury Baratin, c’est notre tour et je vais te raconter ça en détails car je sais que tu en rêves aussi.

LE BUDGET
LES INDISPENSABLES
Prends un bon GPS, pas ton téléphone que tu risques de casser ou qui va s’éteindre parce qu’il va surchauffer en plein soleil.
7.000 kilomètres, c’est beaucoup pour un train de pneus off-road. Nous avions donc arrimé un train de rechange sur nos motos.
Ça reste difficile à arrimer et ça déséquilibre souvent la moto (même si ça la protège en cas de chute).
Il existe une solution moins encombrante: envoyer tes pneus à l’avance vers Agadir par exemple. A ce sujet, je te recommande l’excellent site colis-gp qui propose à des personnes voyageant vers l’Afrique d’amortir leurs frais de voyage (billet d’avion) en transportant les marchandises de personnes de confiance (toi et tes pneus).
Fais ton visa pour la Mauritanie en France (50 euros). Ça te fera gagner beaucoup de temps à la frontière et ça t’évitera un refus pour je ne sais quelle raison.
Sois le plus autonome possible en matière de pièces de rechange (crevaison, embrayage qui souffre dans le sable, filtres à air), d’essence et d’eau car la Mauritanie est vraiment très exigeante.
Il te faut 500 kilomètres d’autonomie en essence pour affronter la piste qui va vers Choum « le long » de la voie de chemin de fer. Pareil, emporte au moins 10 litres d’eau avec toi.
Nos motos étaient équipées d’un filtre à essence Guglatech à l’entrée de nos réservoirs et nous n’avons connu aucun souci d’essence.
En revanche, côté filtre à air, nous avons connu l’enfer. Il faut absolument les protéger du sable.

Le fameux filtre à essence à mettre à l’entrée de ton réservoir. Guglatech

Prends un bon GPS et on est d’accord, un GPS, ça se protège aussi ;-)
BON À SAVOIR
Soyons clairs ! Les traces GPX que je te donne sont très exactement celles du parcours que nous avons réalisé, avec leurs échecs et leurs risques. Elles ne sont en aucun cas une garantie de sécurité, de succès ou autre.
Elles correspondent à un bon niveau d’off road avec des trails de plus de 260 kilos une fois chargés. Et à une certaine acceptation de gérer le stress, la panne d’essence, etc. Penses-y bien avant de te lancer dans l’aventure.
Sur le site du ministère des affaires étrangères, la piste qui part de Nouadhibou pour filer plein est vers Choum puis Ouedane est clairement inscrite en zone orange, soit déconseillée sauf pour raisons impératives. Là-dessus, je n’ai aucun conseil à te donner.
Évite d’emporter avec toi une carte du Maroc où est inscrit « Sahara Occidental ». Elle te sera confisquée si les douaniers marocains la trouvent.
Ce raid est quasi impossible à réaliser en été, les températures au Marcoc et en Mauritanie sont suffocantes. Nous sommes partis en janvier et avons eu froid jusqu’à Agadir où nous avons enfin retrouvé des températures dignes de l’Afrique.
Pas de visa nécessaire pour le Maroc ni le Sénégal, juste un passeport dont la validité est supérieure à 3 mois.
La pratique du drone est rigoureusement interdite au Maroc, confiscation et peine d’emprisonnement à la clé. Cela dit, en Mauritanie, je te recommande aussi l’extrême prudence puisque tu vas longer des zones très sensibles (front polisario/frontière Maroc/Mauritanie)
De même, tu peux emporter un téléphone satellite avec toi. Attention, dans les endroits sensibles, c’est souvent considéré comme un équipement militaire donc sujet à confiscation. Avec un téléphone satellite et en cas de gros souci, tu pourras signaler ta position mais en aucun cas être secouru rapidement.
NOTRE PARIS DAKAR EN VIDÉO

DAKAR LE FILM. Deux Honda 600 transalp achetées 1.500 euros chacune sur le Bon Coin, pas vraiment de préparation, tel était notre plan d'action pour revivre un Paris-Dakar à l'ancienne, sans assistance, par les pistes, tout à l'arrache.
EPISODE 1 où nous avons pour de vrai, franchi la porte de nos rêves! L'occasion de te raconter l'origine de cette idée, la préparation des motos et nos premières galères au Maroc (erg Chebbi / erg Chegaga) ... avant l'enfer de la Mauritanie !
EPISODE 2 avec une découverte de la Mauritanie bien plus compliquée que prévue ! Après avoir pris le thé avec un chercheur d'or, nous cherchons à notre tour ...de l'or noir !
EPISODE 3 au fin fond de la Mauritanie (Chinguetti / Ouadane / cratère de Gel El Richat) dans un sable qui finit par empoisonner nos Transalp 600 !
EPISODE 4 avec une remise à zéro des motos à Atar avant d'attaquer la mythique et redoutable passe de Tifoujar !
EPISODE 5 où après avoir quasiment ouvert les entrailles de nos 600 Transalp, nous avons enfin réussi à reprendre la piste pour finir cette aventure en beauté sur le Banc d'Arguin et au mythique Lac Rose ! Dakar nous voilà !
LE VOYAGE
Sections 1 à 13 // pitch du voyage complet
DISTANCE : 7.000 km
DIFFICULTÉ : 5/5
20% de route, 80% de pistes avec beaucoup de sable en Mauritanie.
À droite de cette case, un visu de l’intégralité de ma trace, également téléchargeable via le lien ci-dessous « télécharger la trace GPS »
En dessous de cette case, chaque autre case vient découper en 13 sections mon voyage. Chaque section détaille très précisément les choses à savoir, les paysages ou les difficultés que tu vas rencontrer + la trace GPS de la section en question. Une section peut représenter ou être découpée en un, deux ou trois jours de voyage selon le rythme souhaité.
Cette trace est une aide (je suis forcément passé par là) mais n’est une garantie de rien. Les pistes peuvent avoir souffert. Sois conscient qu’il te faut avoir un peu de niveau et que tu dois être autonome en essence, en eau, en cas de panne ou d’incident.
La Mauritanie est un magnifique pays mais très exigeant en matière de pilotage.
Section 1 // Melilla-Midelt
DISTANCE : 560 km
DIFFICULTÉ : 2/5
route, cailloux
La traversée Paris-Malaga ne présentant aucun intérêt (1.800 km d’autoroute), c’est par fourgon que s’est faite la descente.
Ensuite, notre fidèle Jeff est descendu en avion à Malaga (vol vraiment pas cher) pour remonter le fourgon laissé à un parking payant de l’aéroport.
Perso, je n’ai jamais aimé débarquer à Tanger, la porte d’entrée principale vers le Maroc.
Je préfère arriver par Ceuta ou mieux, Melilla qui sont bien plus tranquilles.
Compte une à deux heures pour passer la douane et entrer au Maroc.
D’entrée de jeu, tu te fais un petit dej, tout le monde te proposera du change et des cartes sim de téléphone.
Tu peux y aller, les prix sont les mêmes partout.
On a filé sur Midelt par la route et quelques pistes qui ne présentent aucune difficulté.
Prévois du chaud, à cette époque (janvier), ça caille très franchement.
Section 2 // Midelt-Merzouga
DISTANCE : 335 km
DIFFICULTÉ : 3/5
Cailloux/sable
Un peu de route avant de retourner sur les pistes.
Quelques cols magnifiques, quelques gués faciles, des shots: rien d’insurmontable.
Puis le sable fait son apparition.
C’est le moment de ne pas t’emballer car c’est la première fois que tu vas prendre la mesure du comportement de ta moto dans le sable avec tous ses bagages.
Tu vas passer juste à côté des œuvres de Hannsjörg Voth, architecte allemand, qui a construit au milieu du désert un « escalier céleste » et une spirale qui s’enfonce dans le sol ainsi que la cité « d’Orion ».
Prends le temps de t’arrêter, c’est juste fou.
Arrivée à Merzouga, tu n’as que l’embarras du choix au niveau des hébergements.
Section 3 // Merzouga-Mhamid
DISTANCE : 335 km
DIFFICULTÉ : 3/5
Sable, cailloux
Si tu veux tenter ta chance de rouler un peu dans les dunes de l’Erg Chebbi, c’est au petit matin que ça se joue. Le sable est chargé d’humidité et plus porteur.
Vas-y sans tes bagages et surtout ne sois pas trop gourmand, il te reste encore quelques milliers de kilomètres à faire pour ne pas tout gâcher là.
Ensuite, 335 kilomètres de piste qui commence par un col tout en douceur.
Le paysage ressemble ensuite à une savane désertique.
Des pistes sablonneuses puis le lac Maider asséché sur des dizaines de kilomètres.
Ensuite, un col rocailleux qui s’ouvre sur d’immenses plaines. Attention, l’essence commence à se faire un peu plus rare.
Arrivée à Mhamid où tu trouveras de nombreuses possibilités pour dormir.
Section 4 // Mhamid-Imitek
DISTANCE : 354 km
DIFFICULTÉ : 3/5
Sable, cailloux, gués
Super important, la trace commence avec de nombreux allers-retours. N’en tiens pas compte, c’est juste que j’ai perdu mon pied vidéo et que je suis retourné à Mhamid.
Toi, tu ne fais pas ces demi-tours.
A Mhamid, fais un bon chekup de ta moto et remplis ton réservoir d’essence à ras bord. Ta moto va consommer dans le sable.
Alors : la piste qui longe l’erg Chegaga est facile avec une moto d’enduro. Elle est longue et difficile avec un trail chargé pour le voyage.
A Mhamid, de nombreux guides vont te décourager d’entreprendre seul cette traversée. Ils vont te proposer de passer tes motos et/ou tes bagages.
Là, je te laisse seul juge de ton niveau.
Le fait est que de nombreux 4×4 y passent et que le sable y est mou et profond.
La solution consiste, lorsque c’est possible, à ne pas rester dans cette trace et à plutôt surfer sur les petites dunes à côté, en gardant bien à l’œil ton GPS pour ne pas t’égarer.
Si vraiment tu es en galère, je ne doute pas un seul instant qu’un guide en 4×4 te trouvera une solution payante (normal).
Au bout de la piste, sur la trace, tu trouveras une petite échoppe avec de l’essence et de quoi te restaurer un peu.
Gaz jusqu’à Imitek
Section 5 // Imitek-Plage Blanche
DISTANCE : 405 km
DIFFICULTÉ : 2/5
Route, cailloux, plage
De très belles routes en lacets, un peu de piste.
Attention, tu vas consommer pas mal d’énergie car il fait extrêmement froid le matin. Tu vas souvent évoluer au dessus des 1.000 mètres d’altitude.
De même, ne prends pas cette liaison à la légère car les routes sont petites et ta moyenne horaire sera très faible.
Direction Foum Assak en bord de mer où je pensais pouvoir descendre plein sud par la plage.
Mais même à marée basse, les rochers ne sont pas franchissables .
Je vais donc te faire emprunter une piste très accidentée et rocailleuse le long de la côte. Je te déconseille de la faire de nuit, comme nous.
Après ce passage, tu vas pouvoir rejoindre la mer et rouler sur la plage.
La trace t’emmène jusqu’à un bivouac au milieu de cabanes de pêcheurs. Pas super sexy. Si tu trouves mieux …
Section 6// Plage Blanche-Dakhla
DISTANCE : 907 km
DIFFICULTÉ : 1/5
Goudron
Bon, du goudron, rien que du goudron.
Mais le paysage est juste superbe. On se rapproche de temps en temps de la mer pour franchir des ergs.
C’est une route où il m’ est souvent arrivé de prendre un vent de sable de travers, ce qui rend la route pénible avec un bon torticolis.
Dakhla (royaume des kite surfers) est un bon point de chute pour faire une remise à zéro du bonhomme, de ses affaires (lessive) et de sa moto (changement du pneu arrière si nécessaire).
Ce voyage n’est pas non plus une marche forcée alors profite de la mer et de la brise qui souffle pour… souffler un peu et t’accorder une bonne journée de repos.
Section 7// Dakhla-Frontière mauritanienne
DISTANCE : 471 km
DIFFICULTÉ : 1/5
Goudron
Attention, la trace GPS de cette section file jusqu’en Mauritanie mais tu peux faire un stop 80 km avant la frontière mauritanienne.
Je te conseille de partir milieu d’après-midi de Dakhla pour parcourir les 288 kilomètres qui te séparent de Bir Gandouz.
Bir Gandouz est l’ultime ville qui te sépare de Guergerat, 80 kilomètres avant frontière Maroc/Mauritanie.
Tu y trouveras de l’essence, de quoi manger et un hôtel à 10 euros la nuit.
De là, lever très très tôt le matin pour parcourir les 80 km pour la frontière.
Arrivé à la frontière. Primo, refais le plein à l’immense station sur la droite.
Secundo, tu vas tomber sur une impressionnante file de camions/voitures qui patientent pour passer la frontière.
Bon, c’est pas super classe ce que je vais te dire mais globalement, tout le monde accepte que les motos remontent la file pour se placer en tête. Un petit signe merci, une petite explication, un peu de discussion, ça excuse tout.
Vers 9h00, d’impressionnantes portes s’ouvrent. Contrôle pour la sortie du Maroc.
Tu vas ensuite pénétrer dans l’impressionnant « No Man’s Land », une bande de 3 kilomètres qui n’appartient ni au Maroc, ni à la Mauritanie. C’était autrefois une piste dangereuse, minée.
Il n’en est plus rien. Le Maroc en a goudronné les 2/3, il n’existe plus aucune difficulté même si toutes sortes de trafics semblent y régner avec de nombreux laissés pour compte.
Arrivée au poste frontière de la Mauritanie. Validation du visa, et passavant (inscription de ta moto sur ton passeport).
Encore une fois, fais confiance aux locaux. Change tes dirhams ou euros pour des ouguiyas (attention les mauritaniens parlent en anciens Ouguyas, 100 fois moins chers) et prends une carte Sim locale pour ton téléphone.
Section 8// Frontière mauritanienne-Arraha-Choum-Atar
DISTANCE : 630 km
DIFFICULTÉ : 5/5
Du sable, rien que du sable
Voici ce que l’entrée en Mauritanie nous a coûtée. 55 euros de visa à prendre en France, 10 euros de bakchich pour le tampon sur le passeport, 10 euros de tampon pour le passavant (entrée de la moto), 15 euros d’assurance pour 10 jours et 20 euros pour un passeur qui s’occupe de tout.
Prends la direction de Nouakchott pour seulement 60 kilomètres.
Si tu trouves une solution, refais le plein à Arraha juste avant de filer sur la piste de la voie de chemin de fer.
La piste est un peu compliquée à trouver d’où nos errements sur la trace GPS.
La zone est inscrite en orange sur le site des affaires étrangères. Il te faut au moins 450 kilomètres d’autonomie. Il y a bien quelques campements le long de la voie de chemin de fer et le train qui passe chaque jour mais globalement, c’est désert. Et l’essence est quasi introuvable, tout fonctionne au diesel.
Il ne faut surtout pas rester le long de la voie de chemin de fer au risque de crever ou de percuter une traverse et un objet métallique abandonné et recouvert par le sable. Eloigne-toi de la voie et de la piste pour couper par les dunes.
Prends au minimum 10 litres d’eau au cas où… tu l’auras compris, là, c’est toi qui choisis, je ne t’incite à rien.
Attention, ma trace passe par un poste de garnison mauritanien où je suis entré par erreur, croyant trouver de l’essence.
Ça nous a valu une sorte de garde à vue à la Gendarmerie avant d’être relâchés.
Si tu prends l’option de cette piste, tu vas vivre tes vraies premières aventures de désert. Le Maroc est une autoroute à côté. Les paysages sont somptueux, incroyables.
Au village de Choum, tu pourras refaire de l’essence. Non pas dans une station. Mais dans l’arrière cour d’une échoppe où sont stockés des futs. Elle te sera vendue très cher mais tu verras que ça restera ta meilleure affaire du voyage.
A Choum, reprends tes esprits. Direction Atar pour 130 kilomètres de bon bitume.
Section 9// Atar-Chinguetti-Ouadane-Œil de l’Afrique-Chinguetti
DISTANCE : 450 km
DIFFICULTÉ : 6/5
130 km de route puis du sable, du sable, du sable
C’est une nouvelle section mais tu poursuis sur la trace GPS précédemment téléchargée que tu peux aussi recharger ci-dessous.
Là encore, je te livre ma trace brute qui comporte ses erreurs, ses hésitations, ses demi-tours.
Elle file sur Chinguetti par des pistes faciles en tôle ondulée.
Plein de choses à voir à Chinguetti, je te laisse fouiller sur le net et faire un peu ton boulot quand même 😉
De là, nous souhaitions rejoindre l’incroyable structure de Richat, dit « l’œil de l’Afrique ». Une structure géologique en forme de tourbillon, de 50 km de diamètre, qui sert même de repère depuis l’espace. Nous pensions pouvoir couper par les dunes. Ça se fait par des pistes qui existent, paraît-il.
Seul problème, ces pistes sont souvent effacées par les barkanes, ces dunes qui se déplacent dans le désert. On a fini par renoncer mais si tu suis notre trace, tu trouveras un superbe lieu de bivouac. Seul au Monde.
Retour à Chinguetti pour filer plein est vers Ouadane et la structure de Richat par une piste facile.
Bon, pareil, sache qu’en quittant Ouadane direction est, tu quittes définitivement toute forme de civilisation et d’assistance.
Et là, je vais te raconter un truc de fou. On n’était pas vraiment sûrs de la piste qu’on a empruntée vers l’œil de l’Afrique. Elle est difficile, extrêmement sablonneuse et le sable a fini, à un moment, par avoir raison des filtres à air de nos Transalp.
Et on a du faire à nouveau demi tour… sans rien avoir vu. Sauf qu’en visionnant nos traces à nouveau sur Basecamp, je m’aperçois que nous étions… au cœur de l’œil de l’Afrique. Donc, si tu suis ma trace, tu seras au cœur de l’Œil !
Je t’invite donc, si tu le sens, à prendre une journée complète depuis Ouadane pour faire un aller-retour et visiter ce lieu incroyable. Là encore, pars avec le plus d’essence et d’eau possible.
Section 10// boucle Atar/Atar
DISTANCE : 130 km
DIFFICULTÉ : 6/5
30 km de goudron, puis du sable, énormément de sable
Je sais que tu vas avoir du mal à y croire mais on franchit encore un cran en difficulté.
Après avoir refait les pleins et remis en forme nos Transalp à l’auberge Bab Sahara à Atar, nous avons filé sud ouest avec pour objectif la célèbre passe de Tifoujar.
33 kilomètres plein sud et nous quittons la route à l’entrée d’une piste qui semble barrée. Nous comprenons rapidement pourquoi.
La piste s’engage dans d’impressionnantes marches dans la roche. Impossible de remonter et de faire demi-tour.
Puis la piste plonge entre une dune et un plateau. Le sable y est mou, presque impraticable.
C’est un peu plus loin que nos Transalp vont dire stop et que nous allons passer une nuit à tout démonter. La passe de Tifoujar, ce sera pour une autre fois.
Perso, si je devais refaire cet itinéraire et comme pour l’œil de l’Afrique, je choisirai de laisser mes bagages pour faire cette boucle au plus léger possible et avec de bonnes protections de filtres à air.
Là encore, un très grand moment de ce voyage que je te demande toutefois d’aborder avec prudence et organisation.
Retour à l’auberge Baba Sahara à Atar.
Section 11//Atar/Chami/Camping Arkeiss
DISTANCE : 690 km
DIFFICULTÉ : 2/5
640 km de bitume et 50 de sable
Il existe une piste pour rejoindre Chami et couper à travers le désert. Mais vu nos déboires précédents et faute de temps, nous avons repris le bitume pour 641 km, jusqu’à Chami donc.
En un rien de temps, Chami est passé du rang de bled perdu à immense cité dont la ruée vers l’or est à l’origine.
Tu devrais pouvoir y trouver enfin de l’essence. Fais le plein, on file plein ouest vers le banc d’Arguin et le camping PNBA d’Arkeiss, via une très belle piste sablonneuse d’une cinquantaine de kilomètres.
Le campement Arkeiss est hyper tranquille face à la mer.
Tu pourras loger sous une tente, déguster un poisson fraîchement pêché et prendre une douche rudimentaire. Divin.
Le Banc d’Arguin est une réserve naturelle payante. Le camping Arkeiss te réclamera sans doute de payer la taxe qu’on te réclamera à nouveau quand tu sortiras sur la piste (il suffira alors de montrer ton reçu).
Section 12// Camping Arkeiss/Nouakchott/Diama Barrage
DISTANCE : 474 km
DIFFICULTÉ : 2/5
route, piste défoncée, puis piste variable le long du fleuve
Tu vas quitter le Camping Arkeiss par l’ancienne piste (avant que le goudron passe plus à l’est).
Ensuite, nos traces s’enfoncent dans de très belles dunes : une coupe au cap.
Gaffe elles sont molles, le « par l’avant » n’est jamais très loin.
Ensuite, on rejoint la route pour filer sur Nouakchott.
Refaire le plein à Nouakchott. Gaffe les arnaques sur le nombre de litres délivrés et le prix facturé, sont nombreuses.
De là, il te reste 230 km pour rejoindre la frontière sénégalaise.
Sur cette section, difficile de te donner des infos fiables et pérennes.
La route était en travaux et ressemblait plus à une piste difficile et piégeuse lorsque nous y sommes passés de nuit.
Au niveau de Keur Macene, la piste part sur la droite pour longer le fleuve Sénégal jusqu’à Diama barrage.
Tu pourrais poursuivre jusqu’à Rosso pour passer le fleuve Sénégal sur le célèbre bac, mais Amaury et moi y avons vécu à chaque fois, de pénibles et douloureuses expériences d’arnaques au passage du bac et de la frontière. À proscrire !
Le passage à Diama Barrage est nettement plus cool.
En revanche, en fonction des saisons, la piste qui longe le fleuve et pénètre dans le superbe parc du Diawling est donnée pour facile ou… infernale. Perso, je n’ai connu que des passages faciles.
Mais bon, pour avoir bien observé les lieux, il existe deux pistes. Une en contrebas qui doit effectivement être difficile en saison des pluies. Une en haut avec un fond bien plus dur et à mon sens praticable à moto.
A mi piste, de nuit, nous avons décidé de planter notre tente un peu à l’écart de la piste. Sans savoir que nous étions au milieu des marécages et du parc qui recense une multitude d’oiseaux, mais aussi des crocos et des phacochères ! C’est toi qui vois.
En sortant du parc, juste avant Diama te sera demandée une taxe. Direction le barrage de Diama.
Section 13// Diama/Lac Rose/Dakar
DISTANCE : 330 km
DIFFICULTÉ : 1/5
route et un peu de sable à Lac Rose
Alors, à Diama, on va te demander : 10 euros pour tamponner ton passavant (la sortie de ta moto du territoire), 10 euros pour tamponner ton passepport et 6 euros pour traverser le pont-barrage.
Pour l’entrée au Sénégal, on nous a demandé : 5 euros de passavant, 15 euros d’assurance pour un mois et nous avons donné nos papiers à un passeur (10 euros) qui nous a réglé l’affaire plus vite.
Entrée au Sénégal, tout change. Les couleurs, l’habitat, le monde tout. C’est bon, tu l’as fait.
Tu passes par Saint-Louis et le célèbre Hôtel de La Poste, et aussi l’incontournable Lac Rose avant de filer vers le port de Dakar.
Pour le retour des motos, nous avons fait appel à la société Bolloré. Contacte les avant ton départ.
Une fois sur place, nous sommes allés à leurs bureaux. Compte deux jours pour remplir et valider les formalités de douane et emballer ta moto comme tu le veux ou peux (dans la zone portuaire, tout le monde sera ravi de t’aider à fabriquer en caisse ta moto et de t’aider à la transporter jusqu’à sa zone de départ.)
Ne sois pas impressionné, elle va être stockée dans un endroit qui ressemble plus à un foutoir qu’à un entrepôt.
Nous avons payé en 2019, 700 euros par moto en trichant un peu sur les dimensions de nos caisses (enfin plutôt des cartons car on avait pas autre chose.)
Vas manger un plat typique avec les dockers dans la zone portuaire, ambiance garantie. C’est fini :-(
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT PAR LOLO: « Après avoir consacré 23 années de ma vie au journalisme, j’ai décidé de n’en garder que les 5 passions qui m’animent : la moto, la prise de vue, les voyages, les rencontres et te transmettre toutes ces émotions, ces instants sous forme de récits vidéo ou écrit. Ce site est ainsi et désormais le prolongement de ma chaîne You Tube. J’espère qu’il saura satisfaire ta soif d’aventure, que celle-ci débute sur le pas de ta porte ou à des milliers de kilomètres, peu importe ! »





