DISTANCE : 20.000 km
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DIFFICULTÉ : 6/5
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BEAUTÉ DES PAYSAGES : 3/5
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BUDGET : 4500€
Autant, je n’étais pas super fier de te présenter les pays précédents (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin) autant je suis super heureux de t’inviter au Nigéria. Rien que le nom, je sais que tu en frissonnes… de peur. Le pays souffre d’une sulfureuse réputation. Toute la cote est rigoureusement déconseillée sauf raisons impératives. La frontière avec le Cameroun, le long de l’Océan pour cause de guerre, de l’autre côté entre le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone. Vu le tableau, ça donne pas envie. On y est même allés à reculons. On en est ressortis charmés, époustouflés par tant de pauvreté, de misère mais de gentillesse, de partage et de beauté. Le Nigéria est réellement notre deuxième coup de cœur de ce voyage avec des pistes… époustouflantes.
LE BUDGET
L’incontournable carnet de passage en douanes (obligatoire dans certains pays) à faire remplir à l’entrée et à la sortie.
2.600 euros de visas à deux, aïe, ça pique ! Et encore il manque la Mauritanie (55 euros) et les bakchichs sur place !
LES INDISPENSABLES
On est bien d’accord, ce que je te propose là, c’est un peu le voyage de toute une vie. Alors prends ton temps pour bien étudier de trip et réfléchir à ton projet.
Si comme nous, tu souhaites tout faire d’une traite, tu vas devoir planifier un minimum ton avancement pour réaliser à l’avance tes visas et donc, tes entrées et sorties de chaque pays.
Sachant que tu ne peux pas sortir en retard d’un pays, c’est une gymnastique un peu compliquée.
Certes, certains visas peuvent se faire sur place mais j’ai aussi vu des voyageurs devoir se payer un aller-retour dans leur pays d’origine pour réaliser le visa suivant.
Maintenant, certains font ce voyage en plusieurs fois. Laissant leur moto sur place pour revenir l’année suivante et poursuivre leur voyage.
Pense à faire la demande d’un passeport « grand voyageur » qui comporte 48 pages, soit 16 de plus qu’un passeport classique. Tu vas en avoir besoin.
Pour les visas, si tu souhaites faire toutes les démarches toi-même, bon courage ! Perso, j’ai opté pour la société Visa-Connect qui maîtrise bien toute l’Afrique.
De même, tu vas devoir faire la demande d’un CPD, un carnet de passage en douane. C’est un document officiel qui va te permettre de couvrir l’admission temporaire de ta moto dans certains pays. Sans lui, impossible d’entrer au Ghana par exemple.
Le CPD te permet de gagner beaucoup de temps aux douanes. Pas besoin de faire la demande d’un passavant, quelques écritures et un coup de tampon à l’entrée et à la sortie de chaque pays. Ça évite aussi les bakchichs.
Le CPD nécessite le dépôt d’une caution. Celle-ci s’élève à 100% de la valeur vénale (cote Argus) du véhicule avec un minimum de 2.500 € pour un véhicule dont la valeur ne dépasse pas 2.500 € (oui je sais, ça pique mais tu les récupères). Pour toute demande de CPD, adresse toi à l’Automobile Club.
De nombreux pays demandent à ce que tu sois vacciné contre la fièvre jaune, n’oublie pas.
Tu ne pourras pas faire ce voyage sans changer de pneus. Tu peux les emporter avec toi mais là où je te propose de passer, je te suggère de limiter au maximum le surpoids.
Il existe une solution moins encombrante: envoyer tes pneus à l’avance, vers Dakar puis Libreville par exemple. A ce sujet, je te recommande l’excellent site colis-gp qui propose à des personnes voyageant vers l’Afrique d’amortir leurs frais de voyage (billet d’avion) en transportant les marchandises de personnes de confiance (toi et tes pneus par exemple).
Prends un bon GPS, pas ton téléphone que tu risques de casser ou qui va s’éteindre parce qu’il surchauffe en plein soleil.
Mets un filtre à essence à l’entrée de ton réservoir. Tu vas souvent le remplir avec de l’essence en bouteille dont tu auras parfois l’impression qu’elle est douteuse.
De même, soigne bien la protection de ton filtre à air.
BON À SAVOIR
Les traces GPS que je te donne sont très exactement celles du parcours que nous avons réalisé, avec leurs échecs et leurs risques. Et leurs demi-tours pour faire des prises de vues. Elles ne sont en aucun cas une garantie de sécurité, de succès ou autre.
Elles correspondent à un niveau correct de pilotage off road, avec des trails de plus de 260 kilos, une fois chargés. Et à une certaine acceptation de gérer le stress, la panne d’essence, mécanique, la blessure, etc. Penses-y bien avant de te lancer dans l’aventure.
Sur le site du ministère des affaires étrangères, la piste qui part de Nouadhibou pour filer plein est vers Choum puis Ouedane est clairement inscrite en zone orange, soit déconseillée sauf pour raisons impératives. Là-dessus, je n’ai aucun conseil à te donner. Mais sache quand même que sur la voie de chemin de fer qui traverse cette même piste, passe une fois par semaine un convoi ferroviaire transformé en « train touristique. »
Évite d’emporter avec toi une carte du Maroc où est inscrit « Sahara Occidental ». Elle te sera confisquée si les douaniers marocains la trouvent.
Nous pensions, avant le départ, qu’il valait mieux emporter de grosses coupures (billets de 50) en euros pour faire le change aux frontières. Il n’en est rien. Les « passeurs » préfèrent de petites coupures de 10 ou 20.
Fais ton change le plus vite possible, après avoir passé la douane en entrant dans le pays. Ça t’évitera de te retrouver sans thunes pour faire le plein 100 km plus loin. Et les taux sont corrects.
Il n’existe pas de période idéale pour faire ce voyage. L’hiver peut paraître mieux pour les pays d’Afrique du Nord, mais ça peut aussi correspondre à une période de pluie autour de l’Équateur. Notre voyage s’est déroulé en janvier/février/mars et nous n’avons eu énormément de chance avec une seule journée de pluie en tout.
La pratique du drone est rigoureusement interdite au Maroc, confiscation et peine d’emprisonnement à la clé. Cela dit, en Mauritanie, je te recommande aussi l’extrême prudence puisque tu vas longer des zones très sensibles (front Polisario). De manière générale, renseigne-toi bien sur la législation en vigueur dans chaque pays. Le transport du drone est par exemple autorisé au Cameroun, mais pas son utilisation.
Je te déconseille d’emporter un téléphone satellite, c’est par exemple un équipement militaire strictement interdit au Nigéria.
Sois le plus autonome possible en matière d’essence, d’eau, de pièces de rechange (crevaison, embrayage qui souffre dans le sable, filtres à air).
A part en Mauritanie, l’essence est partout sur ce trajet. Même lorsque tu vas te retrouver dans de petites pistes, tu trouveras partout de l’essence en bouteille. On a pas eu de problème avec (grâce à nos filtres ?)
DÉCOUVRIR KAP2CAP EN VIDÉO
KAP2CAP EP1: Du Cap Nord en plein hiver jusqu'au sud du Maroc
KAP2CAP EP2: après la Scandinavie et le Maroc, le ton se durcit très sérieusement en Mauritanie. A ce niveau là, c'est plus un voyage, c'est un crash test !!!
KAP2CAP EP3: bon, après nos aventures dans le chott mauritanien, tu serais en droit de te dire que tout ça a bien dû nous calmer. Ban non ! Débiles pour débiles, on a décidé d’aggraver notre cas en participant à une endurance d’enduro dans les dunes du mythique Lac Rose à Dakar. Une course improbable à l’issue de laquelle nous filons vers la Guinée qui marque notre entrée dans l’Afrique Noire profonde. Par 41 degrés et des chemins d’enduro dignes de la Lozère… ça sent le coup de chaud
KAP2CAP EP4: lorsque je t'ai quitté dans l'épisode 3, samedi dernier, j'étais en pleine détresse ... limite d'être rapatrié par Europ Assistance. Sauf que là où on était, bah personne en pouvait me venir en secours. Alors, j'ai repris le guidon pour nous enfoncer encore plus, non pas dans les emmerdes, mais au coeur des petits villages en moyenne Guinée (Conakry). Si je t'arrache pas une larme sur cet épisode incroyablement émouvant, c'est vraiment que tu ne l'as pas regardé jusqu'au bout !
KAP2CAP EP5: beaucoup me demandent si les zones que l'on traverse sont "safe", si nous n'avons pas rencontré de problèmes. Tu sais, ces choses là se jouent souvent (mais pas tout le temps) dans la tête ... la preuve avec un petit coup de pression au fin fond de la Guinée.
KAP2CAP EP6: trop court l’épisode précédent ? Tant mieux, ça te fait les pieds 😉 Mais note que tu n’as eu que 48 heures à attendre pour cet haletant nouvel opus ! De la sueur, sans l’odeur, du suspens (garanti sans Covid) avec une entrée illégale sur le territoire ivoirien et de l’émotion, avec nos premières rencontres avec des enfants opérés par Mécénat Chirurgie Cardiaque.
KAP2CAP EP 7: risques terroristes, insécurité, délinquance, piraterie, nous avons abordé le Nigéria avec beaucoup d’appréhension et de vigilance. Pour poursuivre notre traversée du Cap Nord à Capetown et continuer à soutenir Mécénat Chirurgie Cardiaque, nous n’avions pourtant pas d’autres choix ... Un épisode pour très très gros cœur qui prouve que la traversée de l’Afrique n’a absolument rien d’anodin, ni d’un « road trip » !
KAP2CAP EP 8: t= t'étais inquiet pour nous ? Faut pas ! C'est pour la bonne cause: 40 minutes pour sortir de façon épique du Nigéria, traverser le Cameroun, se mettre les doigts de pieds en bouquet de violette au Congo, avant d’enchaîner sur un gros moment d'inquiétude pour entrer au Congo. Je te laisse à ces 40 minutes, non sans te remercier pour ton exceptionnelle/absolue/énormifiante/terrifroyable générosité pour la collecte Mécénat Chirurgie cardiaque !
KAP2CAP EP 9: à priori, renoncer n’était pas vraiment une option dans notre entreprise. Tel le K2, la Route Nationale 1 en République Démocratique du Congo se dressait là, devant nous. Plus de 2.000 kilomètres où, tout le monde le disait, nous allions brûler en enfer par + de 40 degrés. Au bout de cet enfer, Lubumbashi, porte d’entrée en Zambie. La réputation de la Nationale 1 n’a pas failli.
LE VOYAGE
Sections 1 à 32 // pitch du voyage complet
DISTANCE : 7.000 km
DIFFICULTÉ : 5/5
20% de route, 80% de pistes avec beaucoup de sable en Mauritanie.
A droite de cette case, un visu de l’intégralité de ma trace, également téléchargeable via le lien ci-dessous « télécharger la trace GPS »
En dessous de cette case, chaque autre case vient découper en 33 sections mon voyage (une section pouvant représenter deux jours de voyage). Chaque section détaille très précisément les choses à savoir, les paysages ou les difficultés que tu vas rencontrer + la trace GPS de la section en question à télécharger.
Cette trace est une aide (je suis forcément passé par là) mais n’est une garantie de rien. Les pistes peuvent avoir souffert. Sois conscient qu’il te faut avoir un peu de niveau et que tu dois être autonome en essence, en eau, en cas de panne ou d’incident.
Bon voyage !
Sections 20/21 // Cotonou-Ijebu Ode-Abakaliki
DISTANCE : 801 km
DIFFICULTÉ : 4/5
route, énormément de contrôles
Dès l’entrée, le Nigeria souffle le chaud et le froid.
Le chaud parce que la frontière Bénin/Nigéria est plutôt cool. C’est immense, nickel, les guichets de visas/douanes de la sortie du Bénin sont à gauche. Les guichets de visas/douanes d’entrée au Nigéria sont à droite, à deux mètres d’écart. Ça change !
Mieux, personne ne nous saute dessus dès les premiers mètres pour changer de l’argent ou prendre une carte Sim téléphone. Il y a même une banque. Personne ne semble faire attention à nous.
La trace file vers Lagos, la capitale. Et là, on prend une énorme baffe. On pensait avoir vu le pire à Nouakchott en Mauritanie, mais ici, tout est cassé. Tout, absolument tout : les maisons, les gens, l’air, la végétation ! Les routes sont jonchées d’épaves de camions et de voitures meurtries, blessées, éventrées, broyées, mâchées, cassées quoi !
Certains petits malins en profitent pour faire croire qu’ils viennent d’avoir un accident et attendent que vous vous arrêtiez…
Partout, on circule dans des nuages noirs de fumée et de pollution, d’odeurs improbables, le tout par 41 degrés ! Les routes sont pleines de crevasses et les villes interminables à traverser tant elles sont embouteillées.
Les barrages de contrôle sont partout, parfois trois en moins d’un kilomètre. Tous sont armés sans avoir vraiment l’air d’en connaître le maniement, ni l’utilité. Beaucoup ont l’air surexcités, les yeux rougis ou hagards…
À chaque contrôle, les billets circulent de main en main, allant de la main de l’usager routier à la poche du treillis des flics dont on ne sait pas s’ils en sont réellement.
Les altercations sont nombreuses entre les flics et les usagers excédés.
De notre côté, nous faisons mine de ne pas comprendre ce qu’ils veulent. Et ça fonctionne plutôt bien.
Il va te falloir énormément de patience et de résilience pour encaisser tout ça car c’est un vrai choc.
Pourtant, à chacun de nos arrêts, les gens sont d’une gentillesse extrême.
Section 22// Abakaliki- Zongo Mata
DISTANCE : 465 km
DIFFICULTÉ : 5/5
route, piste large puis défoncée
Encore un peu de route mais la circulation se calme. On discute avec les forces de l’ordre. Cette route a été le théâtre de graves attaques il y a un an mais serait conséquemment devenue la plus sûre et la plus surveillée du pays.
Un ultime contrôle à la kalachnikov nous affirme que la piste que nous suivons, ne va pas à Gembu (la dernière ville avant la frontière avec le Cameroun). On insiste, on nous laisse passer. Fais-en de même puisque je sais aujourd’hui que cette piste va à Gembu puisque nous l’avons empruntée.
La piste est large, mais ravagée par la saison des pluies, composée d’immenses ornières et du fesh-fesh de latérite. Puis ellepiste se resserre sans aucun contrôle de police, la piste devient monotrace.
La piste est difficile mais ça passe… jusqu’à devenir juste infernale, voire complètement impraticable. Je te conseille de t’arrêter bivouaquer au village de Zongo Mata car ensuite la piste est encore plus dure et rien ne sert de s’y engager tardivement.
Les habitants t’indiqueront la source d’eau pour te laver et prendront soin de toi.
Section 23// Zongo Mata-Gembu
DISTANCE : 88 km
DIFFICULTÉ : 6/5
un sentier ultra trialisant et compliqué mais ça passe
Bon, prends de l’eau fraîche et arme toi de patience, ça va être très costaud. Les habitants de Zongo Mata vont t’affirmer que ça ne passe pas. Le fait est que sentier s’engage dans une zone ultra trialisante avec de grosses marches et des pierres roulantes. C’est en fait le lit d’un ruisseau.
Sorti de cette zone, ça s’améliore un peu. Le sentier est réellement étroit et bourré de grosses pierres roulantes. Il s’engage parfois dans des ravines où nous avons peine à faire passer la largeur de nos motos.
Prends ton temps, ne t’énerve pas, grâce à cette trace, tu sais que ça passe et que ça débouche sur quelque chose (nous ne le savions pas de notre côté et tout le monde nous disait que nous n’y arriverions pas).
Tu vas croiser en sens inverse des types qui déboulent au guidon de leurs motos chinoises 100 cm3 chargées avec des bidons remplis d’essence (jusqu’à 250 litres). Des artistes du pilotage.
Insiste, tu vas être récompensé. La piste débouche sur un plateau avec un village, c’est la fin de tes souffrances. Direction la ville de Gembu.
Perchée sur une colline, la ville est plutôt agréable avec beaucoup de vie et de quoi te ravitailler.
La trace te mène aux autorités pour effectuer la sortie du territoire. N’y va pas la veille pour le lendemain car tu es censé sortir le jour où ton passeport est tamponné. On a fait cette erreur, ce qui a compliqué énormément notre entrée au Cameroun. Donc, fais ta sortie de territoire le matin de ton départ ;-)
Section 24// Gembu-Bafoussam
DISTANCE : 295 km
DIFFICULTÉ : 2/5
piste, passage de rivière en barque
Départ pour le Cameroun.
En quittant Gembu, la piste est grandiose. Elle s’élève sur des hauts plateaux et se veut désormais plus facile. Les paysages sont incroyables. Tous les gens vont te saluer dans les villages, n’oublie pas d’en faire de même.
À un moment, la terre laisse place à un fesh fesh dans une piste tout en descente où les femmes peinent à remonter les marchandises qu’elles portent sur la tête.
Cet endroit est absolument « biblique » et m’a beaucoup fait penser au mont Sinaï en Égypte que j’ai aussi eu la chance de traverser.
En bas ce col, coule une rivière. Pas de panique, la trace te mène vers un passeur et sa barque qui ne fait que ça toute la journée.
La piste remonte de l’autre côté traverse ensuite de nombreux villages jusqu’à rejoindre le poste frontière camerounais puis la ville de Mayo Darlé. Félicitations, tu viens de t’avaler un très gros morceau. C’était magique non ?
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT PAR LOLO: « Après avoir consacré 23 années de ma vie au journalisme, j’ai décidé de n’en garder que les 5 passions qui m’animent : la moto, la prise de vue, les voyages, les rencontres et te transmettre toutes ces émotions, ces instants sous forme de récits vidéo ou écrit. Ce site est ainsi et désormais le prolongement de ma chaîne You Tube. J’espère qu’il saura satisfaire ta soif d’aventure, que celle-ci débute sur le pas de ta porte ou à des milliers de kilomètres, peu importe ! »