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ROAD TRIP – Les voyages de la communauté

L’ISLANDE ► BRUNO DE SÉRÉ ► PART 2 ► Roadtrip Voyageurs

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L’ISLANDE ► BRUNO DE SÉRÉ ► PART 2 ► Roadtrip Voyageurs

Distance : 6 560 KM

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Difficulté : 2/5

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Beauté des paysages : 3/5

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Budget : 6 500€

LE HASARD D’UNE RENCONTRE

Ceci est la deuxième partie du voyage en Islande de Bruno de Séré. Pour tout savoir sur la préparation de son voyage, les étapes 1 à 16, ne rien rater de ses bons plans, lieux et pistes/routes à ne pas manquer, je te donne rendez-vous à la partie 1 de ce voyage en suivant ce lien: l’Islande partie 1.

En attendant, place à la suite de cette incroyable aventure qui va te conduire vers les sublimes péninsules de l’ouest islandais mais aussi sur les pistes de plus ardues des hautes terres du centre, les désertiques Highlands.  

Illustration du voyage

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

manquant

EN CHIFFRES

Autre

Manqaunt

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

SECTIONS 1 À 32 // PITCH DU VOYAGE COMPLET

  • Distance : 6 300 KM

  • Difficulté : 4/5

  • NEIGE, GLACE, ROUTE, FROID, PISTES, SABLE, CHAUD.

  •  à droite de cette case, un visu de l’intégralité de la trace de Bruno de Séré, trace téléchargeable via le lien ci-dessous “télécharger la trace GPS”  

  • En dessous de cette case, chaque autre case vient raconter une journée de ce voyage exceptionnel.  

  • Cette trace est une aide mais n’est une garantie, ni une assurance de rien. Les pistes peuvent avoir souffert.  

  • Bon voyage.  

télécharger la trace gps

SECTION 17 //REYKHOLT – ILLUGASTADIR – 233 KM

  • Distance : 233 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE

  • La nuit fut évidemment bonne. Les serveuses dans cet hôtel sont superbes. La fille qui s’affaire au jardin, a l’anatomie athlétique, pas athlétique comme les filles du fitness, athlétique comme dans l’art : svelte, les muscles secs et la puissance gracieuse. Il y aussi une top-modèle toute fine qui s’occupe du petit-déjeuner, qui ferait un beau sujet de shooting en studio. Donc cette journée démarre sous les plus beaux auspices. Je débute par la visite des cascades de Hraunfoss et Barnafoss. Comme je le disais précédemment, toutes ces cascades ont de la splendeur, différentes et sublimes. Une autre attraction à proximité est une grotte naturelle, avec ses stalactites de glace, qui se trouve sous l’immense coulée de lave qui recouvre la vallée. La visite a lieu toutes les deux heures et dure 90 minutes, ce qui va me faire arriver tard à destination. Je décide de continuer mon chemin.  

  • Cela fait deux jours que je vois des saleuses épandre du sel ou un produit sur la route. Je trouve cela étrange par ces belles journées. Aujourd’hui, le même scénario se répète. Je m’arrête pour dénouer ce mystère et ramasse un des cristaux épandus par le camion. Cela ressemble à des cristaux de sel brut. Je goûte c’est bien du sel ! Soit, ils épandent du sel pour absorber l’humidité avant de re-surfacer la chaussée, soit il y a un vieux stock dont il faut se débarrasser avant l’hiver. Je vais passer toute la journée sur la F578, qui me conduira sur la côte nord. Sur cette F-road, il est possible de visiter, par soi-même, des cavités et des affaissements de cette dalle de lave. J’effectue des kilomètres sur cette piste caillouteuse dans des paysages où tout semble démesuré.  

  • Le pique-nique est avalé dans la voiture, car, au moindre arrêt, une nuée de mouchettes entoure la voiture. Je poursuis ma route sur ce plateau volcanique tartiné de lacs. Le sable de la piste est parfois rosé. Plus je me rapproche de l’océan et plus la vallée verdit et devient agricole. Je décide de faire le tour d’une péninsule et arrêterai ma journée dans le camping qui me paraîtra le mieux. Je trouve un camping dans une ferme, où la pâture, a une vue imprenable sur la mer. J’installe mon campement. En regardant droit devant, il n’y a rien entre le pôle nord et moi. L’air que je respire a peut-être caressé le sommet de notre terre. Non loin de la ferme réside un banc de phoques. Ils sont allongés sur un bout de terre dégagé par la marée et un peu éloigné du rivage. Deux phoques, barbotent bruyamment, dans le chenal formé entre cet îlot central et la rive. Le va-et-vient incessant des sternes, le bec chargé de petits poissons pour nourrir la nichée, est fascinant à regarder.  

  • Le repas prévu ce soir est « Poulet riz curry » lyophilisé. C’est un désastre. Autant le couscous dans cette série était correct, autant là c’est immonde ! Le meilleur dans ce plat était le poivre que j’ai ajouté. Heureusement que la salade de tomates et pois chiches a relevé le niveau. Demain sera un autre jour, aujourd’hui pour la gastronomie c’est un zéro pointé. Je rédige mon journal au soleil couchant. Il est 20h30 et le soleil est haut comme à 4 heures de l’après-midi chez nous. Le fermier vient me rendre visite pour régler mon camping. Il a le bras dans un énorme bandage. On discute de la beauté, des lieux, de la faune, du microclimat autour de sa ferme qui est peu enneigée l’hiver. Un moment simple et vrai.  

  • Cachée derrière une haie, se trouve une pompe. Le camping n’est pas loin. Je cherche une place, et note qu’il y a beaucoup de mouchettes. J’essaye un autre endroit et c’est pire. Ces mouchettes ne piquent pas, sont inoffensives, mais très agaçantes. Elles restent sur la peau et ne déguerpissent pas quand on s’agite. Ce n’est pas un caprice de citadin heurté dans son confort aseptisé, mais c’est inconfortable de rester dehors. Je n’ai pas d’envie de me laisser taquiner par ces bestioles et souhaite prendre mon repas installé confortablement au calme. Comme je n’ai pas de voilette pour me protéger, je lève le camp. Ma quête pour trouver un autre camping est sans succès. Le camping sauvage risque d’apporter les mêmes inconvénients. Je me rabats vers un hôtel dans les environs. L’hôtel est situé dans une zone géothermale et je profiterai des bains chauds situés dans le jardin. Ce qui a été esquivé le matin a été fait le soir, la boucle et bouclée.  

SECTION 18 //ILLUGASTADIR – DJUPAVIK

  • Distance : 281 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE

  • Après une excellente nuit, je savoure mon café en admirant la mer. Je décide de retourner sur la grève. A marée haute, la mer offre une autre perspective. Peut-être que les phoques seront plus proches ce matin. Il n’y a pas un souffle de vent ; calme et sérénité dominent. Seuls les oiseaux brisent le silence des lieux. Même sous un ciel gris et une bonne visibilité, nul n’échappe au règne du zen qui s’est posé ici en ce matin. Les phoques sont toujours sur leur îlot central. C’est un peu loin du rivage pour profiter de leur spectacle. Le spectacle est assez simple. Ils sont vautrés sur les galets, sur le dos ou le flanc. Parfois, ils se retournent de manière pataude et attendent que les heures s’égrènent. La vie du phoque est différente de celle du morse, car il met un point d’honneur à mettre des traits entre des points.  

  • J’achève le tour de la péninsule, que j’avais entamé hier. Sur ma route, un panneau indique une pente à 18%. Pour résumer, le service des ponts et chaussées islandais fait dans l’efficace – droit dans la pente et éventuellement une légère courbe pour alléger l’effort. Les pentes entre 12% et 14% sont très courantes. Vive le vélo en Islande – si c’est pas pentu, c’est « ventu »! La route qui mène à Djupavik suit les contours de la côte. Elle s’enroule nonchalamment entre mer et montagne. Plus je vais vers le nord, plus le bleu et le soleil se font présents. Chaque pointe ou fin de fjord offre son spectacle – beau se décline et se conjugue à toutes ses formes. Djupavik m’accueille avec une imposante épave de navire échouée à l’entrée du hameau. Tout le charme de Djupavik réside dans son exclusivité. Être ici, dans cet écrin maritime, blotti au fond de ce fjord, est un privilège. Le temps ici ne passe pas, il se savoure. Le rien, la nature nue révèle ici sa pure beauté ; une forme de candeur s’offre à moi.  

  • La nuit et le repas se feront au seul hôtel du hameau. L’hôtel a le charme de ces vieux cottages anglais. Le plafond est bas, le sol est fait de plancher et la décoration faite avec un peu de tout. C’est simple. L’atmosphère fait se sentir bien. La particularité de l’hôtel est que les serviettes de bain sont moelleuses comme des râpes à fromage. Les sanitaires sont partagés parmi les 8 chambres situées à l’étage du cottage. Tous les petits défauts donnent aussi du charme. J’aime ces différences entre hôtels confortables, camping et des endroits plus simple. J’y attrape ce qu’ils me donnent. Je profite du soir pour glaner quelques photos autour du village. Une cascade se détache de la falaise et se jette au-dessus du hameau. En cette saison, les sternes nichent et s’affairent à nourrir les petits. Quand on approche un peu trop du chemin, elles se montrent particulièrement vindicatives. Le repas du soir sera savouré autour d’un plat de saumon fumé et d’agneau. C’est absolument succulent.  

SECTION 19 // DJUPAVIK – FLATEYRI

  • Distance : 384 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE

  • Journée de transition pour traverser la presqu’île située au grand nord-ouest de l’Islande. Avant d’effectuer la traversée, je pousse une pointe vers le nord pour passer une dernière fois au cours du voyage le 66° parallèle et voir la piscine d’eau chaude naturelle de Krossneslaug. La vue sur la mer est imprenable. Même la piscine sur le port de Monaco ne joue pas dans la même catégorie – distancée ! La route 60 suit le contour des fjords sur des kilomètres. Cela devient presque ennuyeux. Le spectacle de neige et mer reste beau, mais, par rapport à ce que j’ai vu, mon niveau d’exigence a monté. L’islandais est arrivé à creuser un tunnel sous la montagne avec une bifurcation à l’intérieur, du jamais vu même en Suisse – ils sont très forts ces islandais!  

  • Arrivée à la Guesthouse à Flateyri où je passe la nuit. Je suis le seul occupant. Je me hâte de relire mes notes avant de les publier. Cela fait 4 jours que mes fidèles lecteurs ont été sevrés de nouvelles. La propriétaire de la guesthouse me suggère de prendre mon repas dans une ferme, située à 5km. La proposition me paraît intéressante. Après explication où me rendre, me voilà en route. De l’extérieur, il n’est pas évident de savoir si une table se cache là. Je deviens maintenant habitué à la situation et je suis peu surpris. Une dame m’ouvre la porte et m’accueille dans une véranda. La table est déjà dressée sur une toile cirée. La vue donne directement sur le fjord. J’ai l’impression d’être invité chez quelqu’un. Mon étonnement est que je ne connais ni la composition du repas qui me sera servi, ni les tarifs. Cela relèvera de l’effet de surprise. Le plat unique sera composé d’une brandade de morue. C’est très bon. Trois morceaux de mangue donneront une touche d’exotisme. La compote de rhubarbe maison fera office de dessert. Je trouve que c’est frugal, mais c’est très bon. L’affaire est pliée en moins d’une heure. J’ai l’impression d’avoir passé mon repas dans un Epahd. Retour un soupçon frustré à l’hôtel car j’avais une faim de loup à calmer.  

SECTION 20 // FLATEYRI – BRJANSLAEKUR

  • Distance : 327 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE

  • Après une excellente nuit, la propriétaire s’affaire à composer un petit déjeuner sur-mesure, très complet et très bon. Les confitures maison égayent la table et me régalent. La route se décomposera en deux volets. La première partie est très semblable à celle d’hier. J’enroule les fjords, les uns derrière les autres. Le paysage est agréable mais répétitif. La lumière est plate. Comme hier, la moisson de photos est pauvre. Il manque une touche de bleu, une lumière plus chaude, plus de contraste – quelque chose s’est évaporé. Pour la deuxième partie, à partir de Phingeyri, tout devient différent. La magie opère à nouveau. Le premier arrêt se fera à Dynjandifoss. Magistrale cascade de 100 mètres de haut et de 30 à 60 mètres de large. C’est simplement impressionnant et photogénique. Plus loin, à la jonction de la 617 et de la 63, se trouve un bateau échoué qui est un bon candidat pour saisir quelques photos originales  

  • Je poursuis ma route vers la pointe de Bjargtangar qui serait le point le plus à l’ouest de d’Europe. La route à flanc de falaise, sans rempart, domine une eau d’une transparence cristalline aux reflets verts-turquoises dignes des caraïbes. Sur cette piste de terre, la conduite nécessite application et modestie, car une simple erreur de pilotage aurait de fâcheuses conséquences. J’atteins la longitude de 24°32’ ouest. Seules les Açores sont plus à l’ouest, mais la définition de zone Europe est abstraite. Outre que le point est occidental, c’est une réserve d’oiseaux. Sur des falaises de plus de 120 mètres de haut, des milliers d’oiseaux nichent là sur la paroi. Les macareux et les jeunes goélands forment la majorité des troupes. L’endroit permet de faire de la photo animalière facilement, car les oiseaux ne semblent pas trop effrayés par les badauds. La route du retour, qui me conduit de la pointe de Bjargtangar jusqu’au camping, abandonne un univers rocailleux pour laisser la place à des plages de sable clair. C’est un paysage singulier pour l’Islande. Demain, je prendrai le ferry pour traverser un morceau de la mer du Groenland entre Brjanslaekur et Stykkisholmur. Ceci évite un grand détour par la route pour atteindre la péninsule de Snaefellsnes.  

SECTION 21 // BRJANSLAEKUR – HELLISSANDUR

  • Distance : 98 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE ET FERRY

  • La nuit aurait pu être très paisible, pas un souffle de vent et une douce température extérieure de 12°. Tout était en place pour un repos réparateur. En revanche, j’ai garé la voiture en pente. J’ai mal dormi, sans cesse poussé dans le sens de la pente. Je me réveille fatigué. La possibilité de prendre le ferry pour Stykkisholmur a été le petit feuilleton qui m’a occupé depuis lundi dernier. La liaison était interrompue. Le navire qui effectue la liaison avait subi une avarie mécanique. La pièce devait arriver du Danemark le 9 juillet. Le 10, le site de la compagnie annonçait que des essais techniques devaient être effectués. Les liaisons pourraient éventuellement reprendre dans la soirée. Ce qui était amusant, c’est qu’à chaque nouvel évènement l’armateur publiait l’information sur son site web. Puis plus rien, ce qui ne présageait rien de bon. Toutefois les réservations étaient à nouveau ouvertes depuis hier soir.  

  • Sans nouvelles informations, je décide de me diriger vers l’embarcadère situé à 8 km du camping. L’embarcadère se trouve planté au bord de la route, sur un bout de côte désert. Je suis là à 11h et le départ est prévu à 12h. Je ne vois pas de bateau, ni à quai ni à l’horizon. Un Allemand qui trainait là me demande si je pensais prendre le ferry. Je lui rétorque que, s’il est possible de prendre les billets, alors la liaison devrait être ouverte. Nous regardons l’horizon et nous faisons une moue dubitative. Finalement, le ferry arrive. Il débarque sa volée de voitures. J’embarque. A peine le temps de me trouver une place à bord, nous sommes déjà repartis pour 3 heures de navigation sur la mer du Groenland.  

  • Une dame, qui n’a apparemment pas la lumière à tous les étages, surtout le dernier étage qui semble câblé aléatoirement, parle toute seule et très fort. Il y a visiblement une vie intérieure très intense. J’imagine un conflit de voisinage dans sa tête, entre les locataires du 3ème et du 4ème étage. Comme l’islandais est une belle langue, surtout pour être comprise par temps de brouillard ou par jour de grand vent, tout le monde en profite. Je tire parti de cette traversée pour rédiger mon journal de la veille. La traversée est calme avec une halte à l’île de Flatey. Une fois les problèmes de voisinage terminés, je pionce un peu.  

  • Arrivé à Stykkisholmur, bourgade colorée et sympathique, j’emprunte la route 54, qui va vers le parc naturel situé à la pointe de la presqu’ile de Snaefellness. Je bifurque sur la F575 qui me conduira au pied du glacier Snaelfelljökull. Le contraste entre la côte et ce glacier qui culmine à 1446m d’altitude est étonnant. Les capacités de Justine pour se hisser sur ces chemins tortueux sont stupéfiantes.  

  • Je m’installe au camping d’Hellissandur. Cette fois, je gare cette la voiture bien à plat. Le vent est soutenu. Il commence maintenant à pleuvoir. Je m’abrite et suis protégé du vent par la voiture et de la pluie par le rabat de la tente, qui me sert de toit. Mes pâtes au thon sauce tomate seront prises emmitouflé dans ma couverture. J’observe le temps qui se dégrade. Je me trouve très privilégié surtout si je me compare au cyclotouriste qui vient d’installer sa tente. Le vent forcit de plus en plus. Les bourrasques sont maintenant fréquentes et tempétueuses. J’entends la pluie qui se fracasse avec force contre la coque de la tente. Je suis bien protégé dans mon petit cocon que je trouve de plus en plus confortable. De plus, la voiture est bien lestée, elle ne risque pas de s’envoler. Le lest, c’est moi : je dors sur le toit !  

SECTION 22 // HELLISSANDUR – LANGAHOLT

  • Distance : 111 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTE ET FERRY

  • Dimanche, la météo indique un vent fort de sud-ouest, établi à 32 kilomètres par heure et des pointes à 47. Le ciel est bas. Le crachin bat la lande. Une merveilleuse journée de novembre s’offre à moi pour aller vadrouiller sur ces chemins bretons. Il fait déjà 11°, quelle aubaine ! Mon calendrier indique mi-juillet et je ne suis pas en Bretagne – ça alors ! Il y a de l’entourloupe dans l’air ! Je vais m’aérer et me brumiser à la pointe de cette terre. Je glane quelques photos entre phares orange pétants, falaises torturées, vestiges vikings et douces plages  

  • La pointe, qui fait la séparation entre la mer du Groenland et l’océan atlantique, délimite deux mondes. Les nuages semblent y mener des batailles féériques. Le temps plus clair, parfois tâché de bleu épars, et une brume sombre se fondent. Le glacier semble être l’arbitre de ces puissances ouraniennes en action. La roche volcanique renforce ce spectacle de nature austère. Des roches acérées se soulèvent vers les cieux ; elles font penser à des œuvres jaillies des ténèbres, dessinées par de vils Klingons.  

  • Au hasard, je m’arrête à Hellnavegur pour me restaurer. Une ancienne maison de pêcheurs est reconditionnée en café. Pas plus de 6 petites tables y prennent place. L’ambiance respire le bien-être et connote une atmosphère chaleureuse. La vue est merveilleuse. Elle se conjugue entre l’ancienne jetée et la falaise où nichent des dizaines d’oiseaux. La quiche aux légumes, le gâteau au chocolat sont fait maison et sont sublimes. La crème servie avec le gâteau est une tuerie. J’en recommande une deuxième portion. Un moment particulier arraché au temps. J’arrive à l’hôtel qui sera mon havre de paix pour les deux prochaines nuitées. La chambre en angle offre vue sur la mer, la montagne et le golf.  

SECTION 23 // LANGAHOLT – SELFOSS

  • Distance : 218 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • L’objectif de la journée est de se rapprocher de Reykjavik et de visiter la faille de Thingvellir. Cette faille délimite les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine. Jusqu’à Borganes, la route suit le bord de mer. J’en profite pour y faire un arrêt et organiser mon piquenique et mon repas du soir. Je tente en vain de trouver un coiffeur. Aucune disponibilité pour couper mes tifs. Ma tignasse attendra encore un peu avant de se faire ratiboiser. Comme lot de consolation, je dégotte une bouteille numérotée de single malt islandais de 3 ans d’âge. Le goût de prune boisée est distingué et assez dominant. L’arôme est plaisant et long en bouche. Ce petit nectar m’a conquis  

  • Pour me rendre à Thingvellir, la carte offre deux solutions. Je choisis la route sud et j’emprunte la 508. La route suit un lac étroit. J’ai l’impression de suivre un loch en Écosse. La végétation a changé radicalement. C’est la première fois du voyage que je vois une forêt avec des essences de bois différentes. Des maisons de vacances assez cossues se fondent dans cette végétation pour se mirer dans ce loch. Ce lieu de villégiature semble très exclusif et réservé à quelques privilégiés. La piste se poursuit en F-road. Plus loin, une belle cascade se trouve en contrebas. Elle n’est pas référencée sur la carte. Je la baptise « Brunofoss ». Plus j’avance, plus le chemin devient cahoteux et technique. Les capacités et le talent de Justine sont à l’œuvre. Quelques gués ponctuent mon trajet. Ce bout de route est tout simplement magnifique.  

  • Plus je me dirige vers le sud, plus l’aspect volcanique est remplacé par le vert. La végétation, la mousse ou une espèce de garrigue arctique a poussé sur la roche. L’aspect austère de la roche sombre est adouci. Le paysage revêt un aspect plus champêtre. Le site de Thingvellir est géologiquement spectaculaire. Ce site est calibré pour accueillir un tourisme de masse. Par chance, en ce milieu d’après-midi, il n’y a pas plus de cinquante personnes sur la totalité du domaine. Sans enlever le caractère unique à l’endroit, je trouve qu’il est très formaté, balisé et cadenassé. Cela me change de la grande liberté, flexibilité et responsabilité qui est accordée aux touristes dans le nord sur les sites naturels. Ma journée s’achève par la descente sur Selfoss. J’y établirai mon campement pour la nuit.  

SECTION 24 // SELFOSS – REYKJAVIK – VIK

  • Distance : 408 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • La nuit fut pluvieuse. Petit café à l’abri pour se réveiller en souplesse. Au moment de démonter mon campement, la pluie tombe dru. Plier l’auvent dans le vent et la pluie est un exercice matinal dont je me serais bien dispensé. Le ciel est gris, c’est moche. Je me dirige vers Reykjavik. J’emprunte, pour la première fois, une route à 4 voies en Islande. La route est monotone. C’est triste sous ce gris déprimant. La seule satisfaction est de voir d’énormes engins de chantier s’affairer à la construction d’une nouvelle route. Ces monstres, lourdement chargés, foncent sur la piste et font des éclaboussures géantes. C’est puissant et beau. C’est un peu l’enfance qui remonte, comme sauter à pieds joints dans les flaques pour éclabousser le plus loin. Un petit côté madeleine de Proust quoi  

  • Je profite de ma boucle à Reykjavik pour passer chez un disquaire de vinyles. J’essaye de dégoter, pour un ami, l’album des SuggarCubes qui contient le titre « Deus ». Pour les profanes, les SuggarCubes est le premier groupe de la chanteuse islandaise Bjork. À côté du disquaire se trouve une galerie. J’y trouve une reproduction du tableau naïf Aurora Borealis, peint par Haraldur Bilson, qui me plaît beaucoup. Ô miracle ! Dans la salle d’à côté se trouve l’original, hélas déjà vendu. Pour les tarifs, cela relève de l’art, de la passion. Je n’ai aucune envie de visiter des musées ou de battre le pavé sous la pluie de Reykjavik. Je décide d’aller manger chez Rok. Un excellent restaurant qui se trouve en face de la cathédrale de Reykjavik, et, que je recommande chaudement. Je passe au magasin de la marque 66°Nord. Je trouve leur collection outdoor excellente. La qualité des matériaux est excellente, les finitions irréprochables, les coutures soignées et, surtout, les vêtements sont fonctionnels et très bien étudiés pour se protéger du frimas local. La météo ne s’arrange pas. Après des jours d’immersion dans une nature forte et puissante, la ville me fatigue. Je décide d’entamer le tour de la péninsule de Reykjavik.  

  • La route qui mène vers Keflavik, où se situe l’aéroport international, est banale. Je n’y trouve rien d’intéressant. De toute manière, la visibilité figure au registre des abonnées absentes. Je me fais violence pour aller jusqu’au phare de Gardur, situé à la pointe de ladite péninsule. J’arrive à faire trois photos – un exploit ! Je continue mon tour par la route sud. Mon idée d’aller au « Blue Lagoon », haut lieu touristique islandais, se transforme en chimère. Le temps se dégrade sérieusement ; les qualificatifs sont passés de mauvais, à infects, puis maintenant exécrables.  

  • Après une journée horrible et inutile, je retourne à Selfoss. Je dois prendre les décisions les plus judicieuses, eu égard à la situation météorologique. Mon analyse météo conclut qu’un système dépressionnaire est situé sur le sud-ouest (Reykjavik) et un autre se situe sur le nord-est. Entre les deux se forme un « talweg ». Je pense que ce corridor devrait m’ouvrir une fenêtre météo convenable. Je décide de poursuivre ma route pour me rapprocher de la ville de Vik. Je contournerai la dépression de Rekjavik par le nord, entre les massifs du « Friðland að Fjallabakiet » et du « Vatnajökull ».  

  • Après le dîner, je remonte sur Vik dans des conditions pénibles (le qualificatif « pénible » peut être remplacé par d’autres à connotations scatologiques sans faire offense à ce texte). A l’approche de Vik, d’énormes cascades, comme celle de Skogarfoss, se jettent du haut d’immenses falaises dans le vide. Ça dégouline de partout. Le spectacle, dans ces conditions, est dément. Parfois, le vent est si puissant que, pour certaines cascades, le flot d’eau est vaporisé avant d’atteindre le sol. L’option camping, qui était au programme, est maintenant une solution déraisonnable. Je décide de dormir à l’hôtel. Demain est un autre jour et j’espère que mon analyse météo aura été judicieuse.  

SECTION 25 // VIK – GULLFOSS

  • Distance : 271 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Après la journée épuisante et sinistre d’hier, j’ai dormi comme un loir. En ce petit matin, la pluie frappe la vitre de ma chambre. Le vent est encore tempétueux. La journée s’annonce encore épique sur des f-roads qui devraient être musclées. Avec toute la pluie qui est tombée, la question sur la possibilité de franchir les gués se pose. Cependant, comme je vais en amont des rivières et que les précipitations sur ma route ont été plus faibles, cela devrait être franchissable. Le site de monitoring des routes m’informe qu’elles sont encore ouvertes.  

  • Le petit-déjeuner est avalé. Dans des conditions tempétueuses, mais acceptables par rapport à hier soir, je décide de prendre la route. Ma stratégie de contournement météo est, sur le papier, juste, mais cela ne semble pas évident de prime abord. Après 50km de route, bingo ! Le vent est tombé et la visibilité devient bonne. Il y a même des culottes de St Joseph dans le ciel (taches de ciel bleu). Mon analyse était bonne. Je suis fier de moi, d’avoir mis en pratique mon petit bagage météorologique. Je suis remonté comme une pendule !  

  • À l’entrée de la F208, je suis accueilli par une femme ranger qui est devant un gué. Je ne sais pas si c’est pour me dire que la route est fermée, que mon véhicule n’a pas la taille requise pour franchir le gué, ou tout autre chose. Je l’accueille avec mon plus beau sourire et un irrésistible « hello » charmeur à la George Clooney. Elle m’informe que je vais rentrer dans un parc national et que je ne dois pas faire de off-road. Les choses sont tellement évidentes dans cette belle nature que tout tombe sous le sens. Nous papotons et d’un geste auguste elle me fait signe de passer. Mon suave « goodbye and thank you » est une sérénade qui bercera ses prochaines nuits.  

  • L’essentiel de la journée se fera sur les F208 & F225. Le spectacle est merveilleux. Les couleurs, les roches, la topologie, tout est démesuré et beau. Le vert domine. Les mousses verts fluo sont étonnantes. Elles donnent l’impression qu’un rayon de soleil les éclaire. Finalement, les verts cèdent la place à la rocaille, puis aux sables volcaniques, clairs ou noirs. Les rivières, la neige, les lacs, tout est stupéfiant. Je ne compte pas le nombre de « Wahou » que je me suis lancé. Ce qui est remarquable, ce n’est pas la verticalité impressionnante comme dans les Andes ou l’Himalaya, c’est surtout l’aspect vaste qui domine. Ce morceau d’Islande est un présent. Il se refermera l’hiver venu, pour mieux se lover dans sa beauté et rouler son âme dans mes souvenirs  

  • Sur la piste, de nombreux gués doivent être franchis. Depuis le début du voyage, j’ai eu le temps de peaufiner ma technique de franchissement des gués. Maintenant, je suis satisfait de ma technique du couler et du glisser « up stream/down stream ». Dans une passe, un ruisseau doit être franchi. Il vient de dessous la montagne et roule sous une plaque de neige. Je m’arrête. J’ouvre ma porte. L’eau arrive juste au niveau du bas de caisse. J’ai juste à tendre le bras pour remplir ma gourde. L’eau est fraîche, douce et diurétique. Pour un demi-litre bu, c’est 3 arrêts et 2 litres restitués. Mes canalisations sont bien rincées. Le piquenique est pris à la jonction de la F255. Je croise quelques voitures. J’ai l’impression d’être à contresens. C’est toujours pareil dans des voyages moto ou auto. Je me fais rarement doubler. Je double modérément, mais je croise beaucoup de véhicules – un mystère !  

  • Mon moment de respect arrivera dans l’après-midi. Je croise un cyclotouriste sur cette F255. Entre la piste, la pente, les gués et l’environnement, je suis admiratif. Je lui lance « Bravo ». Il me regarde et sourit. Ce qui m’épate, ce n’est pas tellement la performance physique, car bien entraîné c’est, certes, difficile, mais faisable. C’est surtout la solidité mentale qu’il faut pour ce type d’exploit. Il faudra coûte que coûte arriver au bivouac le soir, atteindre son but ou son objectif. Ce cyclotouriste est plus qu’un athlète, c’est un vrai guerrier qui mérite longanimité et admiration. Puis vient l’instant bon Samaritain : par deux fois, je croise des âmes dans le doute.  

  • Episode 1 : un jeune couple dans leur Ssangyong Tivoli sont arrêtés devant un gué. Le gué n’est pas spécialement impressionnant, mais avec leur véhicule, les choses peuvent être compliquées. Je double, fait signe de me suivre, mais ils restent sur la rive. Je fais demi-tour, repasse le gué et discutent avec eux. Ils n’osent pas passer, de peur de rester bloqués. Déjà, je ne sais pas comment ils sont arrivés jusque-là pour se mettre dans une telle galère. Je propose de les tracter pour les faire traverser. Toutefois, je ne sais pas, si sur le reste de la route, il y aura d’autres gués. Ils préfèrent faire demi-tour.  

  • Episode 2: je roule cinq kilomètres. A la sortie d’une rigole d’eau, un motard anglais en Bmw GS 1250 est en perdition. Je m’arrête par solidarité. Il vient me dire qu’il vient de tomber stupidement à la sortie de cette rigole d’eau. Il vient juste de relever la moto, après avoir enlevé ses valises latérales. De mon expérience à moto, je n’ai jamais fait de chutes intelligentes. C’est terrible ce réflexe d’apposer un qualificatif à ses actes ! Pour faire passer la frustration, on discute GS et KTM, Michelin Anake Wild Vs TKC80. Un rapide contrôle visuel ne montre rien de tordu, et il a un discours cohérent et semble aller bien. Je l’informe que, dans 5km, là où mes jeunes étaient bloqués, il va avoir plus qu’une rigole à franchir. C’est un peu sérieux à traverser en moto. Je lui indique la bonne trajectoire et espère qu’il saura en faire bon usage. Cet épisode m’a conforté que j’ai bien fait de ne pas faire ce road trip en moto dans le format qui m’aurait plu.  

  • Une fois les F-roads quittées, je file en direction du Gulfosshotel pour les trois prochaines nuitées. Les prochains jours permettront de visiter les sites aux alentours et d’étudier ma « remontada » par la F26 pour rejoindre le ferry.  

SECTION 26 // GULLFOSS – LAKI – GULLFOSS

  • Distance : 640 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTES

  • Aujourd’hui est une journée particulière. Je me concocte un programme exceptionnel. Moment causette avec « Lolo » au petit-déjeuner. On parle un peu de tout, des voyages et des rencontres. Je trouve le moment bon et doux. Je trouve un écho aux valeurs et choses que j’aime. Les charmes de l’Islande se dévoilent avec parcimonie. Il faut profiter des fenêtres météo qui s’offrent à toi, car demain est peut-être incertain. J’avoue que jusqu’à présent, j’ai eu une chance insolente. Sauf ces 3 matinées chagrines, et la journée autour de Reykjavik que je préfère oublier.  

  • En ce samedi, sur ces sites touristiques, je constate un frémissement de la fréquentation. Socialement, ça me va, c’est supportable ! Mais ça me surprend, car je suis souvent en dehors des sentiers battus. Deci delà, j’entends que la fréquentation a chuté entre 50% et 90%. C’est certain, le Covid aura frappé durement l’activité touristique. J’entame la journée par la redescente sur Vik par la N1 pour voir les cascades de Seljalandsfoss et Skogafoss, qui avaient été zappées tard l’autre soir, faute de temps. La cascade de Seljalandsfoss est spectaculaire et amusante, car on peut y passer derrière. C’est Tintin dans le temple du soleil. Avec les fortes rafales, la cascade ne brumise plus, elle douche. Comme l’eau est glacée, c’est revigorant ; le port du ciré est obligatoire. C’est un endroit très photogénique.  

  • La vitre arrière de ma voiture est poussiéreuse. J’y écris dessus, avec mon doigt, « You can go faster – I go everywhere ». À la station, je vois une jeune fille qui me fait signe avec le pouce en l’air et un grand sourire. Mon charme irrésistible doit sans doute opérer, mais, raisonnablement, je ne comprends pas. Le conducteur descend tout aussi jovial. Il est amusé par mon « slongan ». J’ai au moins amusé deux personnes aujourd’hui. Surtout qu’il me dit « fast and everywhere », car je l’avais doublé un peu avant. Je remonte pour attraper la boucle autour du lac Laki. Les lignes droites se succèdent. Elles n’en finissent pas. Elles sont “hypnotisantes”. Vivement la F-road pour enfin conduire. Depuis quelques kilomètres, je vois une grande barre d’une dizaine kilomètres de long qui ressemble à de la fumée ; elle va de la montagne jusqu’à la mer. Je pense à un incendie de broussaille, mais c’est peu probable, ou au sursaut d’une grosse marmite géothermique, ce qui n’est pas rassurant. Maintenant, je traverse ce mur de brouillard. C’est une immense tempête de sable et poussière qui s’est levée. Elle n’est pas très large, 3 à 4 kilomètres. Encore une nouvelle expérience islandaise.  

  • J’entame la boucle Laki à un bon rythme. La journée est déjà bien avancée. Cette boucle combine un peu de tous les paysages islandais que j’ai vus. C’est beau, c’est immense, c’est fort ! Pour rentrer à l’hôtel, je décide de rentrer par la F-232 et la F-210. Deux monuments du voyage. Le début de la F-232 est cassante et le paysage n’est pas remarquable. Puis vient l’arrivée sur le plateau volcanique. L’oasis de verdure, perdue au milieu de ce désert de cendres noires, est un moment éblouissant. Jusqu’à la jonction avec F-210 c’est sublime, enivrant, extraordinaire. Je ne regrette pas d’avoir ajouté cette route au tableau de chasse, ne pas la faire aurait été une erreur.  

  • Pause dîner, à la jonction, champagne et saumon au milieu de nulle part, il est 21h ! Je n’ai pas vu une âme depuis plus de 5h et là, une voiture passe. Un couple d’Allemands. Ils me demandent quelle route j’ai empruntée. Je leur dis que celle que je viens de faire est superbe, mais qu’il est tard et elle est longue pour rejoindre une grande route. Je leur propose une coupe de champagne, ils déclinent et préfèrent rester sobres pour faire la F-232 – bon courage. Ils ont tort, ce champagne millésimé 2008 est comme le paysage, divin ! Il me reste la F-210 à faire et 200km pour rejoindre l’hôtel. La F-210 est hallucinante. Je vais pouvoir étaler tous les superlatifs disponibles et même en inventer, car cela dépasse l’entendement. Pour accéder au cœur, à l’essence de la F-210, il faut la mériter et s’employer à distiller un pilotage propre. La récompense est à la hauteur de l’effort. Premièrement, la F-210 longe d’assez près un énorme glacier en forme de dôme très étalé. C’est la caractéristique du pays – l’espace. Puis vient la double jubilation – beauté des paysages, et plaisir de conduire : les gués aveugles où tu dois dénicher la sortie, rouler dans le lit de la rivière, plonger dans des gués profonds avec un fort courant, contourner les plaques de neige, rouler sur des langues de lave vitrifiée, franchir des marches, éviter les gros cailloux, rouler dans le sable, te poser 100 fois la question « Suis-je sur la piste ou pas ? ». Tout est extase, mais le plus fort, c’est de chavirer dans l’admirable spectacle que la nature offre.  

  • La nature est sublimée, mais elle te rappelle que c’est elle qui dirige la partition. La température suit la même pente que le soleil, je pointe 2° au plus bas. Le tableau de bord de la voiture m’indique que je peux rencontrer des conditions hivernales ! Entre chien et loup, le crépuscule s’installe. La luminosité baisse, même s’il ne fait jamais nuit. J’avance, aidé par le faisceau des phares. Le jour se meurt. J’ai croisé peu de personnes dans la journée, mais rouler la « nuit », c’est sobre et zen ! Il est minuit et demi et je rejoins finalement une route « normale », gravier et goudron. Micro pause pour réaliser tout ce que je me suis mis dans les mirettes. Il me reste 100 kilomètres. La plaque d’immatriculation avant décide de jouer les filles de l’air. Elle pendouille. Les gués et les vibrations auront eu raison du support de plaque. Démontage et je la pose sur le tableau de bord. Si je me fais contrôler, ce ne serait pas de veine. Je rentre à l’hôtel avec le lever du soleil. Il est 1h35 du mat et 640 kilomètres absolument vertigineux, c’était une journée d’exception pour un jour spécial. Une journée de timbré comme je les aime!  

SECTION 27 // GULLFOSS – ASKIA

  • Distance : 346 KM

  • Difficulté : 4/5

  • PISTES

  • Après une journée mémorable, j’entame la « remontada ». C’est-à-dire regagner le nord puis le ferry. Je vais donc emprunter la fameuse F-26 et la F-910 qui vient d’ouvrir. L’arrêt pour la nuit se fera dans la nature, je ne sais pas encore où. Cela va dépendre de mon état de fatigue, de la beauté d’un site ou d’une autre opportunité. La route pour regagner la F26 n’apporte rien de palpitant. Je calcul mon autonomie de carburant, car il n’y a pas de station d’essence sur 350 kilomètres entre la dernière station située sur la 26 et la première à la fin de la F910, sur la N1. Dîner avalé, jerrican rempli et plein fait à ras bord, me voilà en route pour 200 kilomètres de plaisir. La F26 n’est pas palpitante, c’est roulant et le paysage, sans faire le blasé, a un air de déjà-vu – banal.  

  • Je bifurque sur la F-910. À nouveau, l’Islande étale de sa superbe comme sur la F-210 de la veille. Nouveauté du jour, le passage de gué se fait sur le haut d’une cascade. Surtout, ne pas trembler ! Je croise une équipe de secours avec un « big-foot » énorme. Les pneus arrivent à hauteur de mes yeux. Ils me demandent si j’ai vu un marcheur errer. Je balance tout, même sur la mort de JFK et de 2PAC. D’autant plus que je ne sais rien ! Enième passage de gué, tout en souplesse comme à l’accoutumée. Je me relance après ce passage de gué, touche un peu les freins, et la pédale s’enfonce inexorablement. Je suis surpris. Je refais un test et même phénomène. Je trouve l’équilibre de la voiture aussi très différent. Je regarde sous la voiture et l’amortisseur arrière gauche est tombé de son support et a tapé la durite de frein. Je n’ai presque plus de frein et 3 amortisseurs. J’hésite entre démonter l’amortisseur ou l’attacher pour ne pas qu’il tombe. J’ai pris tout l’équipement pour faire de la mécanique : autant se faire plaisir. J’opte pour la solution de l’arrimer, par fainéantise et déception.  

  • L’aspect positif de la situation : j’ai 3 jours de vivres, des vêtements chauds, un endroit confortable pour dormir et le bouton SOS en dernier ressort. Être préparé et équipé permet de gérer la situation en relative sérénité. Maintenant que les choses sont en sécurité, vient le temps de la réflexion. Il n’y a pas de réseau depuis des kilomètres, donc l’option d’appeler l’assistance ou un ami est exclue. Je peux déclencher ma balise SOS du satellite et attendre les secours, mais je trouve que c’est disproportionné. Je suis à 108km d’Askia et à mi-chemin de la piste. Avancer ou faire demi-tour représente le même effort. Je décide d’avancer. Comme je suis passé à Askia le 3 juillet, je sais qu’il y a un poste de secours, des rangers, un refuge et du réseau téléphonique. J’estime qu’il me faudra entre 5 et 6 heures pour rejoindre Askia au ralenti et sans frein. Avant de crier au fou, la voiture est équipée d’une boîte de réduction avec des vitesses lentes. C’est-à-dire qu’en première courte, je vais moins vite qu’à pied, même dans une grosse pente. J’ai le frein à main pour m’arrêter sur les derniers mètres en cas d’extrême urgence. C’est un grand classique des stages sur circuit : ne pas toucher les freins et rouler à vitesse constante. Tout est question d’anticipation et de doigté dans cet exercice. C’est comme passer les vitesses sans débrayer en moto, sans donner d’à coup. Du doigté, du doigté.  

  • Je croise un ranger femme. Je lui explique la situation de mon amortisseur et mon plan. Elle me demande d’informer le poste du ranger demain quand je suis à Askia. J’ai un peu zappé l’histoire du frein. Ce n’est pas un mensonge, c’est une légère omission. Elle m’informe que la F-910 est une piste exigeante et la plus difficile d’Islande. Parfait, autant la faire avec un handicap, je pense aussi la faire avec la main gauche dans le dos ! Je suis agacé par la situation. J’ai consommé beaucoup d’énergie dans la gestion de la situation. Je mange un morceau, refais mon stock de sucre. La machine est à nouveau en route. Le moral est au beau fixe, plus que 50 km!  

  • J’avais oublié : il faut ajouter, à toutes les difficultés que j’ai déjà énumérées, rouler pour éviter la neige, passer un gué dans des plaques de glace. Et j’oubliais les 10 kilomètres de sable profond à la fin. Si tu lâches les gaz, la voiture s’enfonce et tu restes planté là. Ici, c’est gaz dans les tours. Je fais mon Dakar à moi au fond de la Mauritanie. Sans assistance (à cause des freins), le pilotage devient subtil. J’ai consommé 4 fois plus sur cette portion de sable mou. Comme cela ne suffisait pas, les visuels pour trouver les repères sur cette F-910 sont parfois compliqués ! Heureusement qu’un Explorer (camion) était passé avant. Ses traces m’ont beaucoup aidé. À 23h30 j’arrive à Askia, saint et sauf. Honnêtement, je pense qu’avec une voiture en parfait état de marche, je n’aurais mis qu’une heure de moins au grand maximum. Je suis content de ce que j’ai réalisé en toute sécurité avec du doigté et une bonne dose de sang-froid. Super Bruno ! Ami lecteur, si tu penses que je suis dans l’autosatisfaction, expérimente un jour le truc, partage et on en rediscute ! Demain est un autre jour pour réparer les bobos de la voiture.  

SECTION 28 // ASKIA

  • Distance : 1 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Journée réparation

  • Il est huit heures. Je vais chez les rangers me signaler et les informer de ma situation. Le responsable du site monte le drapeau islandais au mat. L’instant est solennel. Je chante la marseillaise – il s’en fout ! Je me renseigne sur les modalités pour l’assistance en montagne. Il me dit que mon assistance peut tout gérer. Il n’y a pas de procédure particulière. Analyse de la panne : l’axe supérieur de l’amortisseur a rompu ou s’est desserré avec le temps. En s’affaissant, il a percé la durite de frein. Je téléphone au service d’Axa, mon assureur. La personne m’indique que l’Islande n’est pas couverte dans mon contrat d’assistance. Seules l’Union et la Norvège seraient couvertes. J’insiste un peu, car j’ai vérifié avant de partir auprès de mon courtier et ami assureur. 15 minutes plus tard, elle me confirme que l’Islande est comprise dans mon contrat. Heureusement que je n’étais pas en apnée pendant le temps d’attente.  

  • L’assistance me rappelle. Elle ne trouve pas où je suis avec les coordonnées fournies. Je serais dans l’océan. Je confirme que je suis à terre. Palabre une deuxième fois avec le support pour trouver mon adresse et alléluia ! J’existe ! Les Islandais me rappellent et m’informent que l’assistance devrait être là vers 15-16h pour réparer. Je fais confiance au pragmatisme et à la débrouille islandais pour me dépanner. Je suis positif et optimiste. Je me repose. Attendre à Askia, dans un refuge, au chaud, en rédigeant mon journal, je n’appelle pas ça un problème, mais une belle expérience. Tout va donc bien et est sous contrôle. Il est 15 heures, le dépanneur débarque. Sa monture est composée d’un énorme Dodge Ram, complétée d’une remorque grande comme un porte-avions. Un Dodge Ram, c’est un pick up américain version XXL, avec d’énormes roues de 37 pouces. C’est un monstre. À l’intérieur, c’est grand comme une cathédrale et confortable. Notre sauveur polonais, Piotr, vient de faire 4 heures de pistes depuis Myvatn. Pause-café pour lui. La voiture est montée sur le plateau. Nous voilà en route pour Myvatn. Il y a 150 kilomètres à faire, dont 100 kilomètres de piste sur la F88.  

  • Je suis heureux comme un gamin d’être dans ce gros pick up. Pour donner quelques spasmes hystériques à Greta, ça consomme 26 litres aux cent kilomètres et 32 avec la remorque chargée. Mais c’est tellement cool, costaud et puissant. C’est chill, j’adore ! Je me souviens assez bien de la piste F88. J’attends le moment de franchir le premier gué avec notre attelage. Piotr est un excellent pilote. Il a, certes, une monture qui est d’une redoutable efficacité, mais toutes les difficultés sont avalées avec souplesse. Tout semble hyper simple. Arrive le fameux gué. Plouf, on plonge, un filet de gaz, Piotr rase la corde qui indique la trajectoire au plus près. Avec presque 5 tonnes en mouvement, ça passe comme dans du beurre – hallucinant. En l’observant, j’améliore ma technique de franchissement de gué. Son anglais est un peu hésitant, mais nous arrivons à parler un peu de tout et à rigoler.  

  • Pendant le trajet, l’assistance m’indique que je dormirai à la guesthouse Elda. C’est très modeste, mais après cette journée je suis bien content d’avoir un hébergement en dur avec toutes les commodités à portée de main. Cerise sur le gâteau, le petit-déjeuner est offert. Je retourne au restaurant de l’hôtel Icelandair où je résidais il y a trois semaines. La serveuse me reconnaît. Je lui demande de refaire le délicieux cocktail à la rhubarbe qui n’est plus à la carte. Le temps de siroter ce nectar, le restaurant m’appelle pour me dire que ma table est prête. La serveuse slovène, qui parle un français impeccable, me reconnaît aussi. Ça fait bizarre de parler français au restaurant, j’ai l’impression d’être à la maison. Petit repas simple et arrosé d’un petit blanc italien très sympathique. Retour chez Elda pour m’endormir du sommeil du juste.  

SECTION 29// MYVATN

  • Distance : 1 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Journée réparation

  • L’assistance me réveille à 8h pour me demander si tout va bien. Je suis ravi de cette délicatesse. Pendant le petit-déjeuner, le garagiste m’appelle pour me dire que la durite de frein n’est pas disponible. Je dois passer au garage pour aviser. Marcin, le chef mécanicien polonais, très cool, fait un topo assez simple. L’amortisseur va bien, mais la durite de frein est morte ; elle est percée. Néanmoins, il existe la même référence qui provient d’un autre modèle de voiture. À la bonne heure ! Tous les constructeurs automobiles ont des tonnes de pièces identiques. J’aime ce côté pratique. Il peut me prêter une voiture vers 12h30 pour aller à Akureyri chercher la pièce.  

  • Il est 13 heures. Je saute dans un Dacia pour Akureyri. Marcin me donne une liste d’adresses où je pourrais trouver la pièce. Il me donne la durite originale afin de vérifier la compatibilité. Avant de partir, Marcin m’informe que le tableau de bord de la Dacia est un peu comme un sapin de Noël ! Mais tout va bien. En ce moment, je trouve qu’une voiture avec des freins c’est super bien. Je devrais bien arriver à faire assez rapidement les 200 kilomètres aller-retour jusqu’à Akureyri. En plus, grâce à une fortuite erreur de navigation, j’arrive à emprunter des routes que je n’avais pas encore faites. Je profite du paysage sous un bon 18° et un beau ciel bleu, c’est l’été – Youpi !  

  • Je visite la zone industrielle d’Akureyri, ce qui est une forme originale de tourisme. La première adresse n’est pas correcte. Le préposé, très serviable, m’informe que la société a déménagé de l’autre côté du rond-point. C’est aussi une constante en Islande, les gens sont très serviables. 15 minutes plus tard, je ressors du magasin avec la pièce. L’affaire est maintenant close. Je rentre au garage, la voiture sera prête à 17h.  

  • Plutôt que d’attendre presque 2 heures au garage, le temps de la réparation, je vais célébrer la fin de cet incident au « Blue Lagoon » de Myvatn. Aujourd’hui, c’est 50% discount sur l’accès au complexe : Youpi ! C’est une immense piscine naturelle d’eau chaude à la couleur turquoise légèrement laiteuse. Moment de décontraction et de relâchement. Il y a un peu de monde, mais c’est supportable. Le concept de barboter, avec accès au bar, et siroter des cocktails ou des bières, fait un peu trop cliché. Moi je barbote et admire la vue sur la vallée avec le lac en point de mire. C’est un bel endroit, mais, personnellement, le charme du « secret lagoon » à Fludir tient ma préférence. 17h, de retour au garage, j’aide Marcin à faire la purge des freins. Marcin me fait un prix très doux pour les travaux – re-Youpi ! C’est assez payant d’être cool et flexible. Je lui offre ma dernière bouteille de blanc en remerciement.  

  • Je décide de passer la nuit à « la ferme » Vogafjos. L’endroit est baigné de calme. La vue sur le lac, les vaches en arrière-plan dans les pâtures, quelques arbustes brisant la ligne d’horizon, les nuages qui se reflètent dans l’eau du lac me font penser à un tableau de Vermeer. J’ai hâte de retourner au restaurant que j’avais trouvé très bon la dernière fois. La chambre dans cette ferme auberge est spacieuse et conformable. La nuit sera très bonne. La voiture étant retapée, demain j’attaquerai les dernières F-roads prévues à mon programme avant la dernière nuit en terre islandaise.  

SECTION 30// MYVATN – EGILSSTADIR

  • Distance : 398 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTES ET PISTES

  • Dernier jour de roulage. Je décide de faire la route sud pour regagner Egilsstadir. J’y dormirai avant de rejoindre le ferry demain matin. Cette boucle me permettra de faire mes dernières F-Roads. Je sais que je vais vers la fin de mon voyage. Je me dis, à chaque petit moment, que c’est mon dernier gué, ma dernière piste, ma dernière montée. J’essaye de savourer ces instants et d’oublier le retour à la routine. Carpe diem, me dis-je.  

  • Ma route se poursuit dans les environnements volcaniques de l’Islande. J’emprunte le petit pont de fer au-dessus de la rivière Jokla. Il enjambe un petit canyon. Les parois sont formées d’une belle structure géologique et l’eau est d’un vert turquoise éclatant. C’est mignon. La fin de la F923, jusqu’à sa jonction à la F910, est ponctuée d’un franchissement de col taillé droit dans la pente. La piste est faite de caillasse. C’est bondissant, cahoteux et raide.  

  • Mon pot d’échappement tape contre la carrosserie. Il est sorti de son support de silence bloc. Rien de grave, je le repositionne en une minute. Je remarque aussi que j’ai perdu une des vis qui fixe mon parechoc. J’arrive à Egilsstadir. Je passe par une carrosserie, où un ouvrier me donnera une vis pour mon parechoc. Bricolage d’une minute et voilà une Justine rafistolée.  

  • En arrivant à Egilsstadir, le premier jour, j’avais hésité à pousser ma route jusqu’à Borgafjordur. C’est un petit port de pêche isolé, dans un cirque rocheux. La route est en réfection et, comme d’habitude, il faut cohabiter avec les engins de chantier qui sont à l’œuvre. Les camions viennent juste de déverser une profonde couche de caillasse, grosse comme le poing, qui n’est pas tassée. Dans ce col, bien pentu, et bien déglingué sur 4 kilomètres, je redouble avec un petite jubilation les voitures qui m’avaient dépassé avec arrogance sur la piste auparavant. Chacun son domaine !  

  • Borgafjordur est un petit bonbon acidulé, coloré, au bord d’un large fjord. C’est frais et maritime. J’y prendrai un goûter autour d’un café et d’un gâteau tiède, chocolat, noix de pécan. Tiptop ! Sur le chemin du retour, une voiture roule au pas. Dans sa remorque, un gros renne, qui vient juste d’être chassé. De loin, je voyais de grands bois et trouvais ça cocasse, mais à l’approche le spectacle est assez cru. Repas simple dans une brasserie et retour à l’hôtel, pour une dernière nuit islandaise.  

SECTION 31// EGILSSTADIR – SEYDIFJORDUR

  • Distance : 28 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Quitter l’Islande, c’est un adieu à un amour. Adieu – quelques lettres qui pincent ton cœur, un claquement de fouet qui rudoie ton âme. En ce matin, mes sentiments sont drapés par la mélancolie des jours d’automne. Par pudeur, elle voile son chagrin dans sa brume matinale. La pluie roule sur ses falaises comme des larmes sur une joue. J’entends ses vagues gémir à mes pieds. Je n’ai que quelques sanglots à offrir et des soleils de souvenirs à retenir.  

  • Ma main s’allonge une dernière fois pour caresser son rivage. Elle s’éloigne inexorablement. Je voudrais continuer de conjuguer aimer à toutes ses formes. Au gré d’un gué, ou d’un éclat de soleil, décliner encore des mots doux ; offrir une dernière étreinte, un dernier baiser d’adieu. Son vide masquera l’ombre du plaisir.  

  • Avant de refermer un écrin d’amour, j’y dépose de merveilleux paysages qui sont ses soyeuses caresses. Son hallucinante beauté où j’ai baissé les yeux d’humilité. Les souvenirs de danses ébouriffantes, dans la fougue de son vent tempétueux. Ses coquines morsures de froid. Son infinie bienveillance.  

  • J’y ajoute cascades et eaux bouillonnantes, qui sonnent comme des éclats de rire. Ses chemins ardus où les chevaux ont souffert, et qui ouvrent la porte à d’exquises joies. Je suis venu les mains vides, j’ai tout reçu. Je n’ai modestement offert en retour que mon plus simple et authentique moi.  

SECTION 32// FERRY – HIRTSHALS (DANEMARK) – LUXEMBOURG

  • Distance : 1 150 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Le voyage en ferry a la délicatesse d’offrir un temps de suspension afin de se réacclimater après 30 jours puissants, immersifs et dépaysants. Le navire est un peu plus peuplé qu’à l’aller, mais ce n’est pas la grande foule. Les buffets des petits déjeuners sont magnifiques – un régal. Je sens que, depuis le 20 juin, les équipes sont au complet et mieux rodées.  

  • Ces 48 heures de mer me permettront de me reposer, de peaufiner mon blog, et de retrouver « Lolo ». Nous partageons le premier soir un moment gastronomique très sympathique au restaurant du bateau. Le menu 5 services est de très bonne facture. Les moments causette avec « Lolo » ont toujours une saveur particulière. C’est la sagesse de ses propos qui crée la sérénité et entretient la rêverie.  

  • 25 juillet : Il est 13 heures, contact avec le vieux continent à Hirtshals au Danemark. Le chapitre islandais se referme. Dernières salutations avec « Lolo ». J’avale les 1150 kilomètres qui me séparent du Luxembourg d’une traite. Je redécouvre le trafic, l’agitation, le port du masque et la nuit. Il est 1h20, je suis au Luxembourg, le rideau tombe – « The End ». La « sainte » routine va à nouveau m’investir avant de rebondir pour de nouvelles aventures en 2021.  

Les plus beaux spots

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