L’actu de l’aventure à moto

Combien de temps peut-on tenir debout en faisant quatorze à quinze heures de meule par jour, en roulant sur des pistes et dans des déserts inhospitaliers ? En dormant sous une tente à côté d'un compresseur en route et sur un matelas crevé ? Réveillé par un buggy en échappement libre, parti faire des essais ou par une tente ballottée par une tempête du désert . En bouffant des rations le midi ? En sauvegardant mes rushes tous les soirs. En me levant avant tout le monde pour être sûr de pouvoir tout filmer ? Et en me couchant tardivement en ayant bien pris soin de mettre tout mon matos vidéo à recharger? J’ai la réponse.

J'ai commencé à ressentir que j'étais au bout de moi-même, doublé d'un "à quoi bon, puisque de toute façon il est déjà 17 heures, qu'il nous reste encore 200 kilomètres à parcourir ". Là, normalement, tu sais que c'est plié. Mais là, une piste hyper roulante s'est présentée. On a mis un p..... de gaz avec Vincent pour parcourir 130 bornes en moins de deux heures. Dans l'ascenseur, je te jure que personne ne bronchait. C'était concentration et détermination absolues.

Plongé au cœur de l'Africa Eco Race, entre dunes traîtresses et entraide mécanique, chaque kilomètre est une bataille, parfois perdue, souvent gagnée de justesse. Au milieu du sable, des moteurs en surchauffe et des moments de doute, l'aventure prend toute sa saveur.

J'ai continué mon chemin sur cette Africa Eco Race 2025. Et la, au milieu de nulle part, je suis tombé sur Michel. Il venait de sauté une dune et avait le pif en sang, ouvert sur deux bons centimètres.

Étage 5 de l'ascenseur de l'AER 2025, l'étage des mecs qui ne prennent pas de douche (j'ai refusé d'y entrer)