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ROAD TRIP – Les voyages de la communauté

OLIVE TOUR 2019 ► BRUNO DE SÉRÉ ►PARTIE 2 ► Roadtrip Voyageurs

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OLIVE TOUR 2019 ► BRUNO DE SÉRÉ ►PARTIE 2 ► Roadtrip Voyageurs

Distance : 9 301 KM

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Difficulté : 3/5

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Beauté des paysages : 3/5

INTRODUCTION

Ceci est la deuxième partie du voyage Olive Tour de Bruno de Séré. Pour tout savoir sur la préparation de son voyage, les étapes 1 à 10, ne rien rater de ses bons plans, lieux et pistes/routes à ne pas manquer, je te donne rendez-vous à la partie 1 de ce voyage en suivant ce lien : Olive Tour partie 1

En attendant, place à la suite de cette incroyable aventure qui va te conduire vers des paysages aussi merveilleux que dépaysants.  

Illustration du voyage

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

Les bons moments du voyage : juste s’imprégner de la température d’une ville, être en contact avec des gens, les observer dans leurs activités, saisir une discussion entre deux amis qui parlent du poisson ramené du marché, capter des bribes de vie qui s’offrent à toi et s’en réjouir.

EN CHIFFRES

Autre

34 jours de voyage du 25.05.2019 au 27.06.2019

Autre

28 jours de roulage ou 127h14

Autre

9301.7 kilomètres de route

Ferry

2000 kilomètres sur mer et 5 nuits sur les ferries

Carburant

585,17 litres de carburant soit une consommation moyenne de 6.29 l/100Km

Moto

19 jours de roulage soit 90h23 en selle

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

SECTIONS 1 À 21 // PITCH DU VOYAGE COMPLET

  • Distance : 9 301 KM

  • Difficulté : 3/5

  • ROUTE

  • À droite de cette case, un visu de l’intégralité de la trace de Bruno de Séré, trace téléchargeable via le lien ci-dessous “télécharger la trace GPS”  

  • En dessous de cette case, chaque autre case vient raconter une journée de ce voyage exceptionnel.  

  • Cette trace est une aide mais n’est une garantie, ni une assurance de rien. Les pistes peuvent avoir souffert.  

  • Bon voyage.  

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SECTION 11 // SAN MENAIO – CASTELLABATE

  • Distance : 358 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Le petit-déjeuner dans le jardin de l’hôtel, avec la vue sur l’Adriatique est un instant qui n’incite pas à l’hyperactivité. Allonger le temps en devient essentiel. La plage est séparée de la route par une voie de chemin de fer. La halte à « Bella Riva » laisse supposer une voie ferrée, plaisante, qui musarde au gré du rivage. J’imagine une expérience ferrée, exotique, en haute saison, entre plagistes et utilisateurs réguliers.  

  • Le début de la route se fera par la route côtière en direction de Manfredonia. Une fois les villages-camping et les « resorts » privés passés, le paysage devient plus sauvage. Les criques, les virages et les pauses photos s’enchaînent. C’est un ravissant coin des Pouilles qui mérite d’être connu. La halte à Manfredonia au bord de la plage sera la bienvenue. Aussi belle soit la route, le temps tourne plus vite que je ne croyais.  

  • La plaine des Pouilles est aussi plate qu’une limande. Ici le service des voiries est joueur. Au bout d’une ligne droite de 12 kilomètres, ils trouvent le moyen de mettre un rond-point sans connexion latérale. Si tu es un adepte du bowling, de nuit, le strike est presque assuré. L’heure avance et j’ai l’impression de ne pas progresser. Je pensais finir ma journée par la traversée du parc régional « Parco Nazionale del Cilento, Vallo di Diano e Alburni » (c’est aussi long à lire qu’à traverser). J’abandonne l’idée et à 100 kilomètres de l’arrivée je fais une route plus directe. J’arrive tard et fatigué.  

  • La récompense de la journée est que le balcon de la chambre offre une vue sur la baie de Salerne unique. Au loin se distingue l’île de Capri. Je suis orienté plein ouest et le coucher de soleil est face à moi. Je contemple, je médite, je relaxe devant ce jour qui s’évanouit.  

  • Le repas se fera au premier restaurant conseillé par la réceptionniste, près du port. Les vacances sont faites parfois de situations cocasses. Je demande une bouteille d’eau et le serveur revient avec une carafe. Je lui indique que je préfère une eau minérale en bouteille. Il m’explique que c’est de l’eau minérale et que, pour l’environnement et moins de plastique, ils servent de l’eau minérale en carafe. J’entrevois l’entourloupe de facturer de l’eau du robinet au prix de la bouteille. Il m’explique avec la gestuelle que c’est un système à pression. Vu que son anglais est au niveau de mon coréen, les choses deviennent compliquées. Il m’invite à voir au bar la machine, j’accepte cette invitation et regrette de ne pas avoir pris ma clef de 12 pour démonter l’installation. Effectivement, sous le bar, il y a un système de pression et des tubes mais la provenance de l’eau reste incertaine. Même si je soupçonne un système d’osmose inverse, j’abandonne. Comme je ne vais pas passer la nuit à tergiverser sur une histoire d’H2O, je passe commande et profite de la nuit qui tombe sur le petit port de San Marco. Le sommeil me gagne, la nuit m’offrira un repos mérité.  

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SECTION 12 // AMALFI

  • Distance : 184 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • La côte d’Amalfi, l’été dernier, m’avait laissé de savoureux souvenirs. Quelque chose d’unique qui rend les moments particuliers. Des instants qui s’assoient en vous et vous nourrissent de plaisir. Je me réjouissais à l’idée de parcourir cette route côtière à moto et de m’arrêter à Amalfi. Avant ces réjouissances, j’emprunte la route côtière qui va vers Salerno. Cette route offre un autre visage du tourisme de plage, plus simple ; c’est un peu le « back-office » du tourisme. C’est aussi intéressant de s’immerger dans cette atmosphère et de voir qu’ici aussi, la mer est aussi douce que dans des endroits plus huppés.  

  • A partir de Salerno jusqu’à Sorrento, la route est sublime. Des maisons accrochées à la falaise, des criques nichées au fond d’une faille, des citronniers suspendus admirant l’horizon et des courbes de la route qui conjuguent l’indigo de la mer et le turquoise des cieux, ici tout est éthéré.  

  • Parcourir la route dans les deux sens est une délicieuse gourmandise qui offre des perspectives différentes. La moto est probablement le moyen le plus adapté, car le trafic y est dense et les surprises nombreuses. Les surprises varient : une voiture et un bus qui se croisent et barrent subitement la route, la voiture garée sur la chaussée à la sortie d’un virage aveugle, le piéton hypnotisé par son smartphone… Moi, j’ai un rêve, refaire cette route de nuit par jour de tempête.  

  • A Amalfi, je connais le restaurant « Lo Smeraldino » au bout du port. C’est probablement la meilleure perspective sur Amalfi et la table y est excellente. L’appel du ventre me guidera à déguster leur soupe de poisson qui est un « must ». Le retour se fera par la côte et route directe à partir de Salerno. Le soir, le restaurant « K » est une belle surprise du jour et, après cette journée touristico-gastronomique, mon sommeil sera apprécié.  

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SECTION 13 // SAN MARCO – REPOS

  • Distance : 0 KM

  • Difficulté : 1/5

  • FERRY

  • Aujourd’hui sera calme avant de rejoindre Bari demain et d’entamer dans deux jours le Péloponnèse. Ma mission du jour est : opération lavage. Je file à Agropoli pour jouer la lavandière. Malgré les instructions simples pour effectuer le lavage, une « mamma » italienne décide de me prendre en charge. Elle décidera du type de lessive, du programme et de la machine à laver. Je me laisse guider, car cela semble lui faire plaisir de m’aider. Je mets mon billet de 5€ dans le système et rien … La machine ne démarre pas. Les personnes présentes y vont toutes de leur bon vouloir pour m’aider. Le boss arrive, il file dans l’arrière-boutique et, ô miracle, tout rentre dans l’ordre. C’est aussi ça, les bons moments du voyage : juste s’imprégner de la température d’une ville, être en contact avec des gens, les observer dans leurs activités, saisir une discussion entre deux amis qui parlent du poisson ramené du marché, capter des bribes de vie qui s’offrent à toi et s’en réjouir.  

  • Retour au bercail et opération séchage sur le balcon. Sous ce soleil ardent, tu étends le linge à 13h06 il est sec à 13h09 ! Je descends au port de San Marco prendre une simple tomate mozzarella et quand Mozart est là, tout va bien.  

  • Au bout de deux jours, San Marco délivre son charme. C’est un petit village, paisible, avec son petit port blotti dans sa crique, ses maisons basses. Ici le temps semble plus lent. Certes, il y a quelques hôtels, mais tout semble préservé, un esprit de grande douceur demeure.  

  • Après avoir profité de la piscine de l’hôtel, je retourne au restaurant « K » qui m’avait bien plu hier. Ambiance simple, tout est bon, je me régale. Le repas d’achève par une degustation de figues séchées au fenouil et citron – une pure merveille. Il est temps d’aller dormir, car demain sera une belle journée.  

SECTION 14 // SAN MARCO – BARI

  • Distance : 268 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Départ tardif et après tergiversations, j’abandonne l’idée de flâner vers la côte sud de Castellabate. J’opte pour une route plus directe pour Bari via Matera, capitale culturelle européenne 2019. Mon amour pour les voies rapides est très modéré, mais j’avoue que ce morceau goudron de Romagno Al Monte jusqu’à Matera en passant par Tito est une merveille. De ces viaducs qui enjambent des vallées à ces tunnels qui se glissent sous la montagne, tous sont des ouvrages dignes des titanesques entreprises romaines. Au fond de la vallée, la ligne de chemin de fer se faufile et serpente au gré de la rivière. Cet écrin de verdure, même signé de la main de l’homme, est un superbe spectacle.  

  • Plus j’avance, plus la température grimpe. Déjà chaude au départ, 32°C, elle monte jusqu’à 39°C avant Matera. Le « camel bag », qui me permet de siroter de temps en temps pour m’hydrater, est une lumineuse idée. Vu la température, mon « Gatorade » se rapproche plus du thé tiède que de la boisson rafraîchissante, mais c’est ça ou s’évaporer en roulant ou finir en poudre. Malgré le vent brassé par la vitesse, je sens l’air qui chauffe mes pommettes comme quand on ouvre la porte du four.  

  • La pause se fera à Matera. Le vent donne une illusion de fraîcheur. Je me restaure au premier « salad bar » qui se présente. D’un coup, j’ai ruiné la moyenne d’âge de ce « green snack » qui devait se situer vers les 16-17 ans. J’avais l’espoir de visiter un peu cette ville qui, par sa triste image d’un passé de misère, est aujourd’hui sous les feux de la rampe. Avec 37°C et l’équipement de moto, visiter la ville est, pour moi, une mission impossible. Je vais vers Bari. La route devient insipide. Il me tarde d’embarquer et de prendre une douche.  

  • Je qualifierais la procédure pour prendre le ferry à Bari de « latine » (ami lecteur le terme ‘latine’ peut être remplacé par le synonyme qui te convient le mieux). L’entrée qui était indiquée sur le plan d’embarquement m’est refusée par l’énergumène dans son bocal. Il faudrait un badge pour passer sa barrière. Il me demande de me présenter à l’autre entrée située à 3km – soit ! Une fois-là, il y a deux guérites. Je prends celle de gauche. Le préposé m’indique qu’il faut faire demi-tour et passer par le parking à l’entrée – soit ! Arrivé sur le parking, le vigile me dit qu’il faut j’aille à un des deux postes de contrôle. J’explique que son collègue qui m’a dit de venir ici. Il m’explique que comme il est habillé en orange c’est lui qui a raison. Convaincu par cet impressionnant argumentaire, retour aux guérites. Prudemment, j’opte pour la guérite de droite. Le dialogue est simple « – Patras ? – Patras ! – Si » le geste indique tout droit et la barrière s’ouvre ! Pas de papier, pas de vérification, rien. Le plus drôle est que tu repasses derrière la guérite du premier gars qui ne t’a pas laissé passer. Je klaxonne à sa hauteur pour le narguer. Il n’y avait aucune différence de rentrer là ou pas, sauf faire 6km et deux demi-tours.  

  • Fier d’avoir passé ces procédures burlesques, les billets en main, comme à l’accoutumée, je vais directement au bateau. Ultime contrôle ! Patatras pour Patras, il faut faire un « check in – boarding » dans des bâtiments situés dans mon dos ! Re-demi-tour. Il ne fait plus que 30°C. Tout cela relève du folklore et me fait rire. On me donne, en 5 minutes, 2 kilomètres de papier et ma carte d’accès à la cabine. Je n’ai jamais été aussi près de la douche ! Je pense que c’est un entraînement pour travailler mon zen lors de mes futurs passages de frontières en Iran ou au Kazakhstan !  

  • Ma douche même tiède est un bonheur. Je saute dans des vêtements estivaux pour siroter une bière, très méritée, sur la plage arrière du bateau. Le repas me réconciliera avec les cafétérias des bateaux – c’était bon. Dernier coup d’œil sur la côte et j’aperçois Bari qui brille de tous feux – Bari ville lumière ? Comme dit le supporter du PSG enrhumé : « ici c’est Bari ! ». Après cette journée, un bon sommeil ne se refuse pas.  

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SECTION 15 // PATRAS – OLYMPIA – ZATOUNA

  • Distance : 164 KM

  • Difficulté : 1/5

  • ROUTE

  • Le débarquement est prévu à 13h30 (heure locale). J’ajuste mes pendules à ce nouveau fuseau horaire (+1). Je prends mon café, lézarde sur le pont et rédige mon journal. La belle vie ! Avant Patras, à une encablure du bateau, je vois un dauphin joueur qui fait de spectaculaires cabrioles au-dessus de l’eau. C’est un spectacle fait de grâce et de puissance. Je suis ravi de jouir de ce tableau en milieu naturel. C’est une grosse dose de bonheur pour commencer ma journée.  

  • Direction le site d’Olympie. La chaleur devient, comme hier, oppressante. Ça monte, ça grimpe et ça se hisse à 39°C. La fonction autocuiseur est enclenchée : je chauffe. Arrêt au hasard à Panopoulos dans une « taverna » bâtie en pierre de taille et décorée avec goût. Quelques locaux prennent leur repas dominical à l’ombre de la tonnelle. Je choisirai l’ombre des arcades en pierre pour cette halte. Bière (Alpha) en attendant l’omega, de l’eau (beaucoup), salade de tomates, concombres surmontés d’une énorme tranche de feta. L’assaisonnement fait d’huile d’olive qui est au fond du plat, c’est délicieux. Mon repas improvisé va se poursuivre avec des brochettes et des frites maison. Honnêtement, je n’avais pas tout capté lors de la commande. C’est simple, et très bon. Ce premier contact avec la Grèce est très prometteur. C’est me prendre par le bon côté des sentiments.  

  • Si Matera a été zappé par manque de courage face à une chaleur accablante, Olympie sera au programme. Il fait 39°C et je trouve que je résiste plutôt bien à la chaleur, mais franchement, ça cogne fort. J’ai déposé casque et veste aux dames affectées au guichet. Elles me confirment qu’il fait très chaud aujourd’hui. Ça me rassure que des locaux partagent mon sentiment. Il n’y a quasi personne sur le site et cela permet de profiter pleinement des lieux.  

  • Le site est superbe. Je suis surpris par le nombre et la densité des vestiges. J’imagine l’activité humaine fourmillante, les couleurs, les senteurs, l’exaltation des personnes à l’apogée de la gloire du site. Je déambule dans les ruines. Inlassablement, la chaleur m’assomme par ses coups de massue. Le soleil mord ma peau à travers le tee-shirt. Je me dirige vers le stade antique et passe sous l’arche. Je m’avance dans l’allée puis c’est un grand flash.  

  • Je cours, les murs de pierres défilent à mes côtés, je vois la lumière à la sortie du tunnel. J’entends les trompettes sonner. J’entre dans le stade. Dans tout l’anneau, la foule se dresse comme un seul homme. Les hourras fusent, les applaudissements, les cris deviennent assourdissants. Mes foulées claquent le sol, les impacts meurtrissent mon corps, les muscles brûlent, l’air se fait rare. Encore un tour. Puis le silence se fait, seul le bruit de mon cœur résonne dans mes tympans, la poussière rend ma bouche sèche, le souffle est court, ne pas céder, ne rien lâcher, expirer encore et encore. L’ultime virage; je ne vois plus que des formes qui s’agitent, des poings serrés qui haranguent, des étendards qui s’agitent; la chaleur est de plus en plus intense … oui, il fait chaud, il n’y a personne dans le stade, quelqu’un a rêvé ? Qui ? Oui – allo ?  

  • Pour rejoindre l’hôtel, la route s’enfonce dans le centre du Péloponnèse. Je pensais trouver un paysage desséché et désertique fait de cailloux. C’est tout l’inverse, c’est montagneux, vert et coloré. Les genêts inondent le paysage de leur jaune pétant, les oliviers inclinent leurs feuilles au vent pour illuminer l’horizon de leurs reflets argent. La chaude lumière du soleil couchant caresse la terre d’une teinte dorée. Le Péloponnèse m’offre un beau spectacle, un délice visuel étonnant, exquise surprise.  

  • Il ne fait plus que 32°C. Je trouve l’air supportable – on rêve ! Rejoindre Zatouna se mérite. La route est étroite et offre son lot de joyeusetés. J’ai eu dix fois l’impression que j’allais finir la route en mode « off-road », mais non ! Passé le col à 1180m, je bascule vers Zatouna heureux de ce spectacle éblouissant..  

  • L’hôtel est une ancienne maison de tisserands, récemment restaurée. La chambre est spacieuse, superbe et calme. Je me repose un instant et profite d’une douche fraîche salutaire. Je discute avec un Allemand de mon périple. Nous utilisons la carte que j’ai collée sur ma valise comme support de discussion. Lui et son épouse viennent de la frontière germano-tchèque. Ils ont déjà traversé, en voiture, la Croatie, le Monténégro et l’Albanie. Comme la lune, je m’éclipse, car Georges, le responsable de l’hôtel, m’a proposé de me descendre en voiture au village. Le restaurant de l’hôtel est fermé hors saison. Petit repas composé de feta grillée et d’un plat d’agneau. Le tout sera arrosé d’un excellent verre de vin blanc local. Simple et bon est un résumé certes sobre, mais sincère et juste. Retour à l’hôtel pour sauter dans les plumes et pioncer du sommeil du juste.  

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SECTION 16 // ZATOUNA – GEROLIMENAS

  • Distance : 214 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • Au matin, la découverte de la bâtisse est un plaisir. La décoration allie, avec raffinement, le design moderne et l’architecture traditionnelle en pierre des lieux. La salle voûtée pour le petit-déjeuner est splendide et aspire à un recueillement monacal. Georges est aux petits soins – « What else ? ». Le petit déjeuner est copieux et tout est frais, bon, sans luxe ostentatoire. Je sens de la bienveillance et l’esprit serein du lieu m’envahit. Petite discussion avec mon couple d’Allemands. Ils me demandent où je vais aujourd’hui. Je leur dis que je descends dans le deuxième doigt du Péloponnèse car je ne me souviens pas du nom de la ville. Ils me disent qu’ils vont à Gerolimenas. C’est incroyable! C’est là où je vais! Je leur dis que je vais dans un hôtel avec les pieds dans l’eau, ils me demandent si ce n’est pas le « Kyrimai hotel ». Je réponds « ja ! ». Ils me louent la beauté du lieu et nous nous souhaitons à ce soir. Ça ressemble à une incroyable coïncidence.  

  • Il fait 24°C au départ, je revis. L’air frais (oui, tout devient relatif maintenant) pour rouler dans ce paysage magnifique est un plaisir. Dimitsana, où j’étais hier soir, est un beau village accroché à la montagne. Les façades en pierres, les échoppes anciennes, l’esprit d’antan lui donnent un cachet unique. Les gens semblent paisibles, un peu hors de l’agitation du monde, un tempo différent. C’est un endroit idéal pour se recueillir ou randonner. Il y a un peu de l’esprit d’« El Hierro ».  

  • La route jusqu’à Megalopolis est étonnante par la beauté de son paysage. A Megalopolis, je m’attendais à trouver une ville à la hauteur de son nom, une entrée en ville digne d’un péplum, au moins une station-service avec des colonnes corinthiennes, des angelots dorés comme décoration et des dauphins argentés en guise de bec verseur. Rien, nenni, tout est sobre. J’enfile l’autoroute jusqu’à Kalamata qui traverse d’immenses étendues plantées d’oliviers.  

  • Pause à Kalamata. Une amie me conseille un restaurant qui sera fermé. Je me rabattrai sur un autre un peu plus loin avec une vue imprenable sur la mer. Salade et poisson frais grillé sont au programme. J’emprunte la route côtière pour rejoindre Gerolimenas. C’est un ravissement visuel. Le contraste avec les paysages du matin est flagrant. La terre est sèche, la roche présente, la garrigue, les chênes verts rabougris, les oliviers et la mer composent l’essentiel de la vue.  

  • Sur un bout de ligne droite, je distingue comme un bâton sur la route. Je me ravise promptement car c’est une longue couleuvre qui traverse. Elle fait facilement ses deux mètres de long car il y a peu de place pour l’évitement. Par principe, comme tout ce qui est inférieur au rayon de la roue peut-être enjambé, j’y passe dessus « full gas ». Demi-tour pour voir les conséquences de ma cruauté et pas très fier. La bête est en boule au milieu de la route. A mon approche, elle file à toute allure, dans le bas-côté. Plus de peur que de mal, mais je suppose quelques douleurs lombaires au matin et je n’ai pas sur moi de Dafalgan ophidien à lui prescrire. Mes idées de santiags en peau de serpent s’évanouissent aussi.  

  • Avant d’arriver à l’hôtel, je m’ébaudis dans la descente vers Néo Itilio et Limeni, deux petits villages dessinés dans l’arc d’un cirque rocheux. Gerolimenas est lové dans une crique. L’hôtel est esseulé à la pointe du village. Il consiste en un ensemble d’anciens entrepôts en pierre. L’architecture et la vue exclusive sur la mer sont somptueuses. L’accueil est personnalisé et à la hauteur du standing de l’hôtel. Une boisson au goût cerisé m’est offerte à mon arrivée, les bagages pris en charge, la chambre avec terrasse et vue sur la mer présentée. Tout est beau c’est un bonheur continu.  

  • Devine qui sont mes voisins de chambre avec qui nous partageons la vue sur la mer ? Mes Allemands du matin. C’est incroyable. Sven et Margueritte me demandent si la journée fut bonne. Nous papotons. Sven me recommande la baignade, car la température de l’eau de la mer est merveilleuse et que je ne risque pas l’électrochoc. Disons que l’eau est très baignable mais qu’une petite minute d’acclimatation m’est nécessaire. L’endroit est photogénique et je m’applique à prendre des photos. Encore une soirée très difficile en perspective. Manger sous la tonnelle les pieds au bord de l’eau, déguster du poulpe, boire un verre de rouge absolument délicieux et regarder un magnifique voilier d’environ 60 pieds jeter l’ancre. C’est après cette journée remplie de beauté que je vais caresser d’autres rêves.  

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SECTION 17 // GEROLIMENAS – POULITHRA

  • Distance : 254 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • Difficile de s’arracher à l’attraction de l’hôtel. Je suis aimanté et charmé par les lieux. J’étire le plaisir au maximum. A 12h j’arrive à mettre les voiles à contrecœur. Si vous allez dans le Péloponnèse, faites une halte au Kyrimai, impossible d’être déçu. Détour par le village pour me ravitailler en « Gatorade ». Deux italiens du club KTM de Rome sont garés là, pneus à crampons et palmes et harpon comme bagage. Je glisse Ermeline dans ce gang et immortalise ce moment orangé.  

  • Je ne vais pas y aller par quatre chemins. De toute ma vie de motard, j’ai fait des balades fabuleuses, des voyages fantastiques et usé des pneus sur des routes sublimes. Souvent, les moments les plus intenses, pilotage ou le panorama, étaient concentrés sur quelques dizaines de kilomètres. J’approche maintenant du demi-million de kilomètres à moto et aujourd’hui, c’est la première fois que je fais 254km où 85% du trajet est un émerveillement à chaque virage. J’écris ce paragraphe avec 24 heures de délai. J’ai eu le temps de dormir dessus pour confirmer mon ressenti. Mis bout à bout, de Kalamata à Anavalou, par les routes sud, c’est presque 400 kilomètres d’ivresse ininterrompue qui renverse de bonheur tant sur le plan du pilotage qu’émotionnellement et tant par la diversité que par la beauté des paysages.  

  • Ce bonheur est complété par un faisceau d’éléments qui contribuent à cet état de grâce. Les parfums de thym et les eucalyptus qui exhalent. Les papillons aux couleurs variées qui viennent batifoler autour de moi ou se poser pour faire de doux bisous à mon casque. Les fleurs aux couleurs bariolées, les chardons magenta en fleur et les lauriers roses et blancs qui enchantent le paysage. S’ajoutent les orangers qui exhibent leurs fruits colorés. Toute la nature est en communion, tout est osmose et harmonie.  

  • Ce Péloponnèse assure un dépaysement total. Au détour d’une pointe, une maison nichée dans une faille se mélange à l’ocre de la montagne et fait penser à l’Atlas. Le Péloponnèse, c’est plus qu’un patchwork de paysages méditerranéens, c’est une identité propre, une âme spécifique qui vous touche. Monemvasía est un petit bijou ; c’est une perle qui se savoure et qui est terriblement photogénique. Quitte à froisser tous les bouffeurs de crêpes et les producteurs de cidre, le site de Monemvasía par sa similitude vaut largement par sa beauté le mont Saint-Michel. Monembasía, c’est le mont Saint-Michel de la méditerranée avec l’avantage d’être débarrassé des bondieuseries. Seule la mère Poulard manque ici ! Le temps passe et je dois abandonner ces moments délicieux et avancer sur mon chemin.  

  • Au-dessus du village de Reichea se dresse un plateau, à 700m d’altitude, que j’ai rebaptisé « l’Atacama du Péloponnèse ». C’est absolument esseulé. Il n’y a rien. C’est un sentiment de solitude absolu qui s’empare de moi. Un sentiment où la nature est un étau qui se referme sur toi. Elle peut se jouer de toi à sa guise. « Humble rester tu dois » dirait maître Yoda. Ici, il ne faut pas penser au moindre incident. Tu ne peux échafauder qu’un seul scénario – catastrophe. Je me concentre sur mon objectif. Rejoindre l’hôtel et dormir, car les kilomètres, intensifs du jour, s’accumulent.  

  • Ma route se poursuit, entourée d’une nature sauvage et terriblement fascinante. Surgie de nulle part, assise là au bord de la route, se repose à l’ombre d’un chêne vert une bergère. Elle semble jeune. Son visage est buriné par le soleil. Là, seule, à garder ses chèvres. La scène semble venue d’un autre temps. Elle sourit à mon passage, nos saluts se croisent, nos destins diverges (et ‘diverges’ c’est beaucoup !).  

  • Le paysage a encore changé, je parcours maintenant des forêts de résineux et autres essences. Je suis intrigué par ma route. Il reste 14 kilomètres avant l’hôtel et je suis toujours à 700m d’altitude. Je ne vois pas la mer, ni la sortie de la route de mon canyon pour rejoindre l’hôtel. Je pense un instant que n’ai pas mis la bonne direction dans le GPS et que je suis encore bien loin de mon objectif.  

  • Il se fait tard, la luminosité baisse, la fatigue me gagne après cette chaude journée (31-36°C). A 11,4Km, je suis à 678m d’altitude et je vois le village où est mon hôtel. La descente vers la mer relèvera plus de la chute que de la descente. Je jette mes dernières forces dans cette descente pentue et torturée. Je suis fatigué mais heureux d’arriver enfin à l’hôtel après, seulement, 244Km de route. J’aurais, certes, fait peu de kilomètres, mais ce fut intensif. Je profite sommairement de la vue sur la mer depuis la chambre. Le repas est vite expédié et bien dormir est mon souhait.  

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SECTION 18 // POULITHRA – ATHÈNES

  • Distance : 217 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • L’hôtel est de qualité moyenne. Je quitte l’établissement rapidement. La journée a un double objectif : visiter le théâtre d’Épidaure, et prendre le ferry au Pirée (Athènes) pour Héraklion, sans oublier de voir le canal de Corinthe. La journée se profile sous les meilleurs auspices. Une hirondelle est entrée dans le hall d’entrée de l’hôtel; elle tournoie au-dessus de ma tête, signe de chance, et s’en va. La route de Poulithra à Myloi est comme celle de la veille, étourdissante de beauté. Une route côtière qui fait rêver et se sentir simplement heureux.  

  • Le site d’Epidaure est impressionnant. Il y a quelque chose de solennel quand on entre sur la scène. La sérénité domine, un appel au calme et au recueillement s’installe en soi. Même si je ne suis pas en mesure de l’apprécier pleinement, le théâtre est réputé pour sa parfaite acoustique. Effectivement, en tendant bien l’oreille, du haut, j’entends les personnes parler sur la scène. Pour comparer, Olympie présente une empreinte mythique forte et amène son imaginaire dans le passé. Épidaure est une mémoire vivante de tout ce qui a été vécu et créé là mais, paradoxalement, c’est surtout un sentiment de grande modernité qui demeure.  

  • Après ce moment culturel, se présente un moment érotique. Des chèvres barrent la route comme tous les jours. Mais aujourd’hui, un bouc décide de trousser une chèvre au milieu de la route. Ma présence ne semble pas le déranger. Une fois le batifolage achevé, je passe. Je vous assure que l’odeur était à la hauteur de la taille des nobles parties de la bête !  

  • J’ai toujours souhaité voir le canal de Corinthe. J’ai en mémoire ce livre de géographie, au collège, avec cette photo en noir et blanc du canal de Corinthe. Quelque chose me fascinait dans cette photo. Sur la carte, je détecte un pont plus proche de l’embouchure qui semble moins touristique que le pont principal. Il paraît plus bas, ce qui pourrait offrir une perspective plus intéressante. C’est un pont basculant fait d’une armature métallique. Son tablier est fait de solives en bois. Il est complètement trempé. La prise de vue semble intéressante, je fais demi-tour. Il n’y a pas de trafic et je décide de m’arrêter au milieu du pont pour faire la photo. Je développe pendant ces vacances le concept du « View, U-Trun, Shoot and Go ». L’adhérence sur ce bois détrempé est nulle. Ça glisse au pays des merveilles. Je dose et emploie toute ma dextérité pour ne pas faire une fâcheuse cabriole. Une fois immobilisé dans un équilibre précaire, je fais la photo. Je réalise que, si une voiture arrive, le problème d’adhérence est identique et que le strike est possible. Je file tout doux et décide de faire des photos plus académiques sur le pont touristique.  

  • Après la procédure loufoque d’embarquement à Bari, je me demandais à quelle sauce j’allais être cuisiné aujourd’hui au Pirée. Ici, c’est « open bar » : pas de guérite, pas de contrôle, rien. Tu vas sur le quai et tu embarques directement dans le bateau. Les papiers sont vérifiés à bord. Simple et pratique. Zéro pièce d’identité demandée. En 5 minutes, je prends possession d’une grande cabine à la literie confortable. Je pense que les responsables des procédures d’embarquement à Bari seraient bien inspirés de faire un stage de pragmatisme ici. Je prends une douche salutaire et je vais flâner sur le pont. Le « Kriti II » est un navire où il fait bon vivre. Il dispose d’un large pont ouvert sur la poupe et d’une vue panoramique à bâbord et tribord. Ce bel espace se partage entre les passagers dans une bonne convivialité. Le repas sera élémentaire et expédié. Je sombre rapidement dans le sommeil, car demain le débarquement est prévu à 6h30.  

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SECTION 19 // HERAKLION – KERATOKAMPOS – HERAKLION

  • Distance : 144 KM

  • Difficulté : 2/5

  • ROUTE ET PISTE

  • Il est 5h30, Héraklion s’éveille, je n’ai plus sommeil. À 6h40, je suis déjà sur le quai. Je décide de déposer les bagages à l’hôtel. Secrètement, j’espérais que la chambre serait prête pour faire un temps calme. Je décide toutefois de prendre le petit déjeuner à l’hôtel. Le buffet est somptueux. Il est varié, raffiné, complet. Il met en valeur les recettes et produits traditionnels crétois. La serveuse « Agapy » (ce qui veut dire « love » en grec) à une façon de dire un « kalimera » qui est chargé d’une rare bienveillance. Cela me rappelle la scène du « Bonjour » entre Belmondo et Anconina dans le film « Itinéraire d’un enfant gâté ». Il y a une sincérité et une onde de bonheur extraordinaire quand elle le dit, c’est un éclat de joie qui te traverse.  

  • Sur ce pétillant petit-déjeuner, j’entame une petite boucle pour voir la côte au sud. Le côté mer libyenne. Le début de la route est parsemé de champs d’oliviers bien rangés sur leurs collines. Ce qui me fait penser un peu à l’Andalousie pour l’aspect bien ordonné. La descente sur Keratokampos est ahurissante. C’est un festival, une percussion de camaïeux de bleus, turquoises et indigos, c’est du Wagner, ça claque, ça fouette les yeux, c’est beau à pleurer. Arrêt pour un petit café en front de mer. Ici, l’eau est cristalline, limpide ou transparente. Elle me rappelle l’eau des lacs de montagne de mon Ariège natale. Tout est beau, je crawl dans une grande félicité !  

  • Retour à l’hôtel, je suis surclassé dans une suite. On pourrait être 4 sans problème. J’ai un coin salon, un espace bar, une grande chambre, un dressing et salle de bain. Le balcon a une vue sur la mer et le port. Le grand luxe. Petit tour dans Héraklion et ré-acclimatation à l’agitation de la ville. La soirée s’annonce simple.  

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SECTION 20 // HERAKLION

  • Distance : 0 KM

  • Difficulté : 1/5

  • A PIED

  • Journée de repos à Héraklion. Rapide apparition au petit-déjeuner, toujours aussi succulent. Complément de sommeil et « lézardage » au bord de la piscine. En milieu d’après-midi, je prends le bus pour aller visiter le palais de Cnossos. J’ai trouvé ce site moins puissant qu’Olympie ou Épidaure. Il est difficile d’imaginer le palais dans sa globalité à son apogée. Il y a beaucoup de béton et je pense qu’il y a eu une très libre interprétation ou reconstruction du site. Autant au XIXe siècle, Viollet-le-Duc a œuvré pour sauver le patrimoine français, quitte parfois à y mettre une dose d’arbitraire, ici, tout semble un peu artificiel, un peu comme un décor de théâtre. Retour à l’hôtel, un peu déçu.  

  • J’entreprends une grande promenade pour aller jusqu’au bout de la jetée. Huit kilomètres, aller-retour, qui permettent de mettre de belles photos dans la musette. Le repas du soir est pris dans un restaurant de poisson en face de l’hôtel. La qualité est magnifique, c’est un vrai régal. Pour t’achever, le patron te propose un raki. Pour faire simple, c’est une gnôle « d’homme ! ». La scène, dans la cuisine, du film « Les tontons flingueurs » me revient en mémoire. Je lâche le grisbi et retourne à l’hôtel.  

  • Pour continuer à suivre les aventures de Bruno sur l’Olive Tour, je te donne rendez-vous à la partie 3 de ce voyage 

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