Vous voilà au fin fond de la jungle congolaise. Votre Iphone 10 ne capte aucun réseau, votre compte Instagram est en décomposition depuis plusieurs jours. Tant pis, vous roulez. Quand soudain, la chute ! Vous voilà coincé, sous un arbre, menacé de vous faire bouffer par les serpents avant de vous vider de votre sang. Ou l’inverse. Il faut donc déclencher rapidement les secours pour qu’ils puissent vous récupérer avant la fin. C’est là qu’intervient ce petit objet qui trainait depuis huit jours au fond de votre sac : la balise GPS.
Balise GPS c’est quoi ?
La balise de localisation personnelle, communément appelée PLB, c’est un petit boitier résistant aux chocs,qui permet de balancer un signal SOS quand on le déclenche. La balise émet sur la fréquence internationale de détresse 406 MHz, qui permet une détection sur le réseau mondial satellitaire COSPAS-SARSAT. Certains appareils communiquent sur la fréquence plus basse de 121,5 Mhz pour plus de précision à courte portée afin de guider les secours. Bref, vous appuyez sur le bouton et on vient vous chercher.
Pour que la PLB fonctionne, il faut s’inscrire sur le Registre Français des Balises de Détresse et indiquer la zone dans laquelle vous évoluez avant de partir. Vous serez ainsi relié au système d’alerte GEOS, le centre international de coordination des sauvetages.
Ces PLB sont petits, ne coûtent qu’une centaine d’euros et ne nécessitent pas d’abonnement. Ils sont très fiables et la batterie dure longtemps. La plus connue étant le Fast Find Ranger.
Pour pousser le vice, j’ai cherché des appareils qui proposent plus qu’un simple bouton SOS, mais sans avoir à débourser 1000 euros pour un téléphone satellite encombrant. Ça tombe bien, les deux leaders du marché, Garmin et SPOT viennent de renouveler leur offre.
SPOT Gen 4 : le moins cher
C’est certainement la balise GPS la plus répandue, en dehors du monde marin. Elle vient tout juste de passer à la 4e génération. Un boitier simple, avec des fonctions basiques, mais intéressantes.
Le SPOT Gen4 possède un bouton pour déclencher un SOS vers le réseau GEOS. Mais il n’est pas seulement utile pour alerter la cavalerie. Il possède un bouton pour envoyer un message « OK » et signaler à vos proches que tout va bien régulièrement. Vous pouvez aussi personnaliser un message (au préalable) qui ajoutera vos coordonnées GPS et permettra de communiquer avec une organisation ou des proches susceptibles de vous aider, sans passer par GEOS. Enfin, il permettra de suivre votre progression régulièrement.
SPOT s’appuie sur le réseau satellite Globalstar, qui est l’un des plus denses (on en parle à la fin du papier), de ce fait il fonctionne presque partout sauf certains coins de l’Afrique.
Le SPOT Gen4 envoie un signal régulièrement dès que vous êtes en mouvement : 2min30, 5,10,30 minutes ou toutes les heures, afin de vous localiser rapidement en cas de besoin. L’autonomie est de 17 jours avec un tracking toutes les 10 minutes.
La balise SPOT Gen4 est moins chère que la balise Fast find Ranger (250 euros) qui ne propose qu’un simple bouton d’urgence. Elle conviendra donc aux petits budgets et à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête et vraiment se couper du monde au maximum.
Fiche technique :
- Taille (cm) :8,83×6,76×2,36
- Poids :142g
- Alimentation : 4 piles AAA / USB 5V
- Indice étanchéité : IP68
- Température fonctionnement : -30°c / + 60°c
- Altitude fonctionnement : -100m / + 6500m
- Prix : 150 euros environs
Garmin In Reach Mini 2 : la star
C’est la vedette du marché, et ce n’est pas par hasard puisque c’est un appareil fiable et de qualité. Surtout, il assure énormément de fonctions pour un encombrement minimum. Il est plus petit et plus léger que la balise SPOT Gen4. S’il sert aussi de balise de détresse GPS, connecté au centre de surveillance GEOS, c’est un vrai petit couteau-suisse.
Au niveau des fonctions, le Garmin permet de recevoir et passer des appels et SMS, notamment via un réseau cellulaire classique. Vous pouvez suivre un itinéraire si votre GPS principal a rendu l’âme à la précédente chute (si si, ça arrive). Il va aussi vous permettre de revenir sur vos pas si vous êtes perdu. Enfin, en passant par l’application Garmin Explore ou Earthmate, vous pouvez afficher votre position en temps réel, votre parcours et définir vos waypoints.
Par contre, il n’envoie un signal de suivi que toutes les 2 ou 10 minutes. L’autonomie annoncée est de 14 jours à un intervalle d’envoi de suivi de 10 minutes. Il s’appuie sur le réseau satellite (américain) Iridium, l’un des plus répandus autour du globe. Il fonctionne avec un abonnement. Il va de 14,99 euros à 74,99 euros par mois selon les fonctions activées.
Il conviendra à ceux qui ont un budget plus conséquent et qui veulent garder une ligne de communication ouverte pendant qu’ils sont perdus au fin fond de la Colombie britannique. Prenez-le en rouge, c’est beaucoup plus pratique pour le repérer au fond du sac quand on est en situation de stress.
Fiche technique :
- Taille (cm) :5,17 x 9,90 x 2,61
- Poids :100g
- Alimentation : USB C
- Indice étanchéité : IPX7
- Température fonctionnement : -30°c / + 60°c
- Altitude fonctionnement : n.c.
- Prix : 399,90 euros environs
SPOT X : un peu mieux, beaucoup plus cher
Le concurrent le plus sérieux du Garmin, c’est SPOT avec son X. Mais les quelques différences avec le SPOT Gen4 justifient-elles l’écart de prix ? Alors oui, on dirait un Blackberry relooké par Mike Horn, mais il faut reconnaitre qu’il est très séduisant, avec presque trop de fonctionnalités pour vraiment se déconnecter du vilain monde réel quand on part à l’aventure.
S’il n’assure pas les appels (et c’est dommage), le SPOTX propose une messagerie bidirectionnelle pour rester en contact avec vos proches, via SMS, avec ou sans réseau téléphone. Il assure l’inévitable suivi de votre position toutes les 2,5,10,30 ou 60 minutes. Avec un bouton SOS connecté au réseau GEOS, le centre de secours international. Il y a aussi un système de pointage « OK » pour signaler votre position quand tout va bien.
Là où il fait la différence par rapport au Garmin, c’est qu’il permet d’associer vos comptes réseaux sociaux pour que vos proches continuent à vous suivre et que vos followers soient rassurés ! Il s’appuie aussi sur un autre réseau satellite : Globalstar, qui possède une grosse couverture GPS, mais coince un peu si vous allez en Russie.
Fiche technique :
- Taille (cm) :7,37 x 7,37 x 2,39
- Poids :198,4g
- Alimentation : USB
- Indice étanchéité : IP67
- Température fonctionnement : -20°c / + 60°c
- Altitude fonctionnement : -100 m / + 6 500 m
- Prix : 299 euros environs
Quelques conseils pour bien choisir
Si vous pensiez que j’allais vous laisser partir dans la verte comme ça, vous vous trompez ! Voici quelques conseils indispensables pour choisir votre messager satellite et surtout quelques précautions à prendre avant de partir.
Choisissez un appareil qui s’appuie sur un réseau satellitaire efficace dans la zone où vous vous déplacez. Chacun disposant d’un réseau de satellites fonctionnant différemment : geo-stationnaires ou qui tournent autour du globe.
Iridium et Globalstar sont très performants aux Amériques et en Europe. Thuraya sera recommandé pour l’Afrique et l’Asie. Innmarsat reste une référence, très utilisé par les marins, car d’excellente qualité avec un gros débit qui permet même de faire de la vidéo. Par contre, ses satellites sont géostationnaires au-dessus de l’équateur, donc si vous partez pour une expédition proche des pôles, vous n’aurez pas une couverture adaptée.
Derniers conseils
Attention, les communications satellites coûtent un bras : 1 euro la minute. Il existe des abonnements mensuels ou annuels, mais ils ne sont pas donnés non plus. Si vous ne comptez faire qu’une aventure par an, les cartes prépayées existent.
N’oubliez pas de vous enregistrer sur le réseau au moment de l’acquisition de votre balise, vous y mettez vos infos et votre destination, votre parcours et vos contacts. Cela raccourcira le temps d’intervention. Enfin, comme pour tout voyage, il y a un formulaire “Fil d’Ariane” à remplir sur le ministère des Affaires Étrangères. Son but n’est pas de surveiller où vous aller, mais d’alerter l’ambassade la plus proche de vous. En plus, le site vous briefera sur la situation dans le pays de destination : sécurité, santé, etc.
N’hésitez pas à partager votre expérience et donner votre avis !
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.
Tres bon article , une petite précision : pensez à TOUJOURS le garder sur vous et surtout pas sur la moto au guidon ou dans un sac . En cas de grosse chute avec éjection et blessure , vous êtes potentiellement incapable de vous rapprocher de votre moto pour le récupérer et déclencher .
Merci pour cet article !
attention, le SPOT Gen 4 nécessite un abonnement (mensuel ou annuel), dont le coût n’est pas négligeable. Il reste cependant moins cher que le Garmin.
Perso j’ai opté pour le SPOT, bien pratique avec ses messages pré-enregistrés, je coupe l’abonnement pour l’hiver (utilisation parapente et road trip moto).
Faut penser à prendre de la batterie par contre. Je sais pas comment ils tiennent 17j … c’est sur le papier ça !! Ou éteint ? En tous cas avec le tracking toutes les 10min, je ne tiens jamais 17j.
Merci Yann pour ton retour sur la batterie. Effectivement, c’est la donnée constructeur.