AFRICA ECO RACE 2025 – EP3

“Sur l’Africa eco race , il y a des bosses, des trous, des saignées, des ravines, des chotts, des pierriers, des dunes, du fesh fesh mais surtout, surtout, il y a un ascenseur. Dit émotionnel.

C’est pas très dur d’en trouver la porte. Par contre, ça fait bien trois jours que je suis coincé dedans. C’est un peu chiant car l’ascenseur s’arrête à chaque étage et c’est pas toi qui choisit ou tu veux t’arrêter. C’est un peu flippant.

Au premier étage il y a le service dédié au syndrome de l’imposteur. Curieux de nature, je suis entré. Ils y donnaient le départ de la spéciale. Y’avait Botturi, Tarrès, et plein de jeunes aux dents longues. Je me suis dit: “mais putain, qu’est-ce que je fous là?  Par politesse je suis resté et j’ai partagé une de leur journée. Longue, très longues les journées. 800 kilomètres avec au milieu une spéciale de 47 kilomètres au sable retourné comme si l’enduro du Touquet venait d’y passer. OK, j’ai fait un peu de Drone, mais j’y ai passé tout de même deux heures à essayer d’en sortir. Je me suis vraiment demandé ce que je foutais là.

J’ai décidé de ne pas me laisser envahir par tout ça. J’ai tourné  les talons et je suis remonté dans l’ascenseur pour visiter le deuxième étage, le bureau du kiff. Là, y’avait un hélicoptère. Avec un pilote et un caméraman. Les deux ont tourné autour de moi. J’ai pas trop compris pourquoi car normalement car normalement c’est plutôt les mecs du premier étage qu’ils filment. Ils sont restés trois minutes avec moi. D’abord il ont soulevé plein de poussière pour se stabiliser, j’ai traversé le nuage de poussière et je suis apparu sous l’œil de leur camera. Ils m’ont suivi. Me connaissant j’en ai pas rajouté pour faire le beau je suis juste resté concentré. Au bout de trois minutes, ils sont passés derrière moi, m’ont à nouveau doublé et ont pris au ras de la piste et ont filé pile devant moi. J’aime bien le bureau du kif. J’ai aussi rempli le cerfa 1255b pour dire ce que je pensais de la tenere GYTR. Et hier les piste étaient à sa mesure. Ultra stable, elle caisse tous les chocs sans broncher. Quand les réservoirs avant se vident de moitié, elle bascule dans un autre monde. Hyper joueuse, boost avec l’ecu et la ligne, un coup de gaz suffit à avaler les obstacles. C’était magique.

J’ai repris l’ascenseur et suis monté au troisième. Un service un peu plus compliqué où on accueille ceux qui sont victime de l’exigence de l’Africa eco race. J’y ai croisé le Youtuber Mat Adventure. Au pied de la première spéciale il était en pleurs. J’ai eu l’impression qu’il était plus au 25e sous sol qu’au troisième. J’ai rien a foutre ici. Je fais de la moto dans un pays où certaines personnes n’ont rien au bouffer. Je suis au milieu de compétiteurs. J’ai rien à foutre la. Sans doute le fait d’avoir préparé sa moto depuis tant de temps et d’avoir peut être un peu trop idéalisé cette épreuve. J’ai essayé de le rassurer. Je suis resté une journée de plus dans le service et j’ai à nouveau croisé Mat hyper enthousiaste. “La journée était magique à 110 sur les pistes. Par contre j’ai flingué un joint spi de sortie de boîte mais j’en ai trouvé un. On trouve de tout au troisième étage. Le lendemain, j’ai à nouveau  vu Mat encore hyper ému et au bord des larmes. En fait son moteur était mort. Game over. Je lui ai proposé une moto pour finir l’Africa eco taxe en mode raid. Mais il a finalement pris la KTM d’un autre concurrent blessé. On trouve de tout au troisième étage. Aussi Pol Tarrés, vainqueur potentiel. Il va bien mais il en a pris une grosse. Contusionné de partout il va rentrer chez lui laissant à Botturi la tâche de la victoire. Bon allez je te laisse. Car malgré les Up and down on y est bien dans l’ascenseur !