BSA Gold Star 650, la renaissance d’une icône britannique
BSA, c’est un constructeur historique comme Royal Enfield et Triumph. Et dans la plus pure tradition des motos britanniques, son histoire est tumultueuse.
La Birmingham Small Arms Company est fondée en 1861 et comme son nom l’indique, c’est d’abord un fabriquant d’armes qui va ensuite fabriquer des motos au début du XXe siècle, avec une première moto en 1919. Dans les années 50, elle est rachetée par Triumph, une marque qu’elle détenait pourtant avant-guerre, puis elle passe sous perfusion du gouvernement britannique dans les années 70, avant de disparaître peu de temps avant … Triumph.
En 2016, le géant indien Mahindra rachète la marque BSA. Comme Royal Enfield, c’est une autre icône anglaise qui passe sous le contrôle de l’ancienne colonie britannique. 5 ans s’écoulent sans que rien ne se passe, et voilà que BSA annonce presque coup sur coup son retour et une nouvelle moto.
A star is (re-)born
BSA ne veut pas être une marque zombie qui ne sert que de prête-nom. Alors, comme Lazare ramené à la vie, ce sera une vrai constructeur made in England. Mahindra possède un centre de Recherche et développement en Angleterre, le « Mahindra Advanced Design Europe (M.A.D.E) ». Les BSA sont donc dessinées au Royaume-Uni mais seront construites en Inde. En tout cas pour le moment, le temps que Mahindra termine la nouvelle usine près de Small Heath, le site historique de Birmingham, d’ici l’année prochaine.
Alors, voilà une moto qui s’annonce délicieusement surannée. Un gros monocylindre de 650cm3 à refroidissement liquide qui va développer 45ch pour 55Nm de couple. Un châssis à double berceau en acier, une fourche télescopique de 41mm, un double-amortisseur à l’arrière et une moto qui annonce 213kg sur la balance. Voici qui promet une sensation de conduite « à l’ancienne », une moto simple et facile à vivre. Pas de révolution mais des évolutions parfaitement assumées.
« Nous avons évolué mais notre ADN reste le même »
Côté look, la Gold Star reprend tous les codes des néo-rétros. D’ailleurs, BSA s’est amusé à mettre côte à côte l’originale des années 50 et la nouvelle version pour un jeu des 7 différences bluffant : un phare rond, un grand guidon, un compte-tour à aiguille, des jantes à rayons, du chrome, un réservoir en goutte d’eau, tout y est.
Il faut prêter attention aux détails pour trouver la modernité. Le simple frein à disque de 320mm avec étrier 2-pistons Brembo et ABS, un petit écran LED, un port USB bien caché ou encore un embrayage anti-dribble.
Les twin anglais tremblent déjà
Dans les années 50, les BSA étaient des motos au prix abordable et à la fabrication de bonne facture. En 2022, les représentants de la marque annoncent que ce sera encore le cas avec un placement tarifaire intéressant, tout en proposant une qualité premium. Les journalistes britanniques parlent d’un prix autour de 7 000 euros, soit en concurrence direct avec Royal Enfield, l’autre marque anglo-indienne.
Rendez-vous au printemps-été prochain pour (re?)découvrir le plaisir de rouler une BSA !
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.