Cela faisait des années que les Canadiens de Can-Am avaient abandonné le 2-roues, au profit des engins de type SSV et des 3-Roues comme le Spyder. 50 ans plus tard, la firme qui appartient à Bombardier Recreational Products (BRP), fait machine arrière pour mieux aller de l’avant.
Faire fonctionner la nostalgie…
Dans la vidéo, les Canadiens nous refont l’histoire et nous rappellent qu’ils concevaient des motocross dans les années 70. Avec succès d’ailleurs, puisque la MX-1 à moteur 2-temps, a remporté dès la première année, les médailles d’or, d’argent et de bronze aux ISDE (International Six Days Enduro) de 1973, l’une des compétitions les plus prestigieuses en tout-terrain.
En 1974, Can-Am domine le championnat américain AMA motocross en se plaçant aux trois premières places. Et puis les Japonais ont débarqué en force, j’en parlais d’ailleurs avec l’histoire de la Honda CR. Et pour ceux qui veulent en savoir plus sur les Can-Am vintage, je les invite à visiter le site « Canned Ham ».
Can-Am va donc tirer parti de la nostalgie pour revenir sur 2-roues et mieux faire accepter l’électrique.
… Et se lancer dans un futur électrique
Can-Am prévoit de lancer toute une gamme à partir de 2024. On aperçoit, dans les images de la vidéo, les silhouettes d’engins qui ne sont pas tous dédiés au tout-terrain : un roadster, un trail et un power cruiser, mais pas de motocross, étonnamment. Les concepts semblent encore au stade de l’ébauche, mais Can-Am possède un atout dans sa manche.
BRP a racheté Alta en 2019. Si ce nom ne vous dit pas grand-chose, c’est normal, la marque californienne est restée confidentielle en Europe. Pour faire simple, Alta c’est une Start-Up qui a conçu des motocross électriques, qui ont été considérées à l’époque comme les meilleures motos électriques disponibles. D’ailleurs, Alta qui a commencé à participer à quelques courses, a fait sensation en écrasant ses concurrentes thermiques, avait de tomber en panne, n’ayant pas prévu assez de batterie par rapport au niveau de performance de la machine.
Sauf que Alta avait besoin d’argent. Harley-Davidson, spécialisé dans le rachat et l’absorption des petites marques montantes, a donc voulu racheter Alta, tout en faisant descendre le prix au maximum. Les négociations se passent mal, l’entreprise californienne est poussée à la faillite, H-D finit par aller voir ailleurs, et c’est le Canada qui vient récupérer ce qu’il reste d’Alta.
Aujourd’hui, grâce au savoir-faire d’Alta, Can-Am peut se lancer dans l’électrique sur de bonnes bases. D’ailleurs, les rumeurs sur des motos électriques canadiennes remontent à 2019, avec quelques dessins qui avaient été montré. Mais la pandémie mondiale a failli faire disparaitre le projet.
Avec tout ça, les ambitions de Can-Am sont grandes puisque le boss, José Boisjoli annonce que ce sera “ce qui se fait de mieux en termes de technologie électrique. Les motos seront adaptées à tous, que ce soit pour un usage quotidien ou une utilisation tournée vers l’amusement sur route et hors route. Le tout imprégné de l’ADN et l’héritage Can-Am des 70s”.
Avouez que ça donne quand même un peu envie, non ?
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.