MOMO AU DAKAR – SP 9 – ÇA M’A BAISÈ LE MORAL

« Ça a été j’ai roulé. Ce matin et jusqu’à, l’essence, c’était vraiment top avec d’incroyables sentiers ensablés avec de belles grimpettes. Il y en a une où je m’y suis repris à deux fois, fond de 5 mais j’ai échoué. Les mecs devant y sont passés, c’est que ça doit passer. Mais bon, j’ai pas retenté ma chance une troisième fois. J’ai contourné le truc, je suis pas là que pour m’amuser, à un moment faut avancer. Ensuite, après l’essence, c’était magnifique. On a circulé entre des concrétions dans une roche hyper friable où il fallait faire attention à ne pas s’en poser une. »

“En arrivant ce soir, j’étais persuadé qu’il ne restait qu’une seule grosse étape de cailloux avec une petite journée ensuite. Sauf que je sais tellement plus quel jour on est que j’ai mal calculé. Il reste en fait deux jours et demi. J’avoue que ce soir, ça m’a baisé le moral. Ça m’a fracassé. En plus, ça change tous mes plans question entretien de la moto. Je pensais faire mes pneus ce soir mais je vais garder les mêmes pneus pour demain et je changerai demain soir. Il faudra que je ne rentre pas tard pour bien préparer la très grosse journée qui nous reste et qui est annoncée aussi dure et épuisante physiquement que la première. Tous les soirs, je n’arrête pas de me dire : c’est quand même hallucinant de pouvoir encaisser autant tous les jours et pourtant, je roule pour de vrai. Je mets du gaz.”

« Tu vois, jusque là, j’avais l’habitude de mettre sur un plan d’égalité le Dakar et l’Africa Eco Race mais cette fois-ci, c’est dur tous les jours. Imagine toi que ce matin, je suis parti du bivouac à 6h20 et je ne suis descendu de la brêle que lorsque je suis rentré au bivouac. T’as la moindre galère, c’est foutu, tu rentres de nuit. Tu ne peux pas rouloter, c’est impossible, faut en mettre tout le temps. Quand c’est des plateaux rapides, t’es à 135 / 140 km/h. Bien sûr que tu pourrais rouler à 110 mais je mettrais une heure de plus et je sortirais pas de jour. »

« Bruno Leblanc s’est fait la clavicule aujourd’hui. Il roulait derrière moi et d’un coup, je l’ai retrouvé au point essence avec le médical. Ça fait un ou deux jours qu’il est dans le doute. Quand il est rentré hier soir, il m’a dit « ça va pas ». J’ai vu qu’il était sur la réserve et à fleur de peau. J’ai essayé de lui parler mais j’ai compris que ce n’était pas la peine. Vraiment y’a pas mal de casse. Hier, c’est un savoyard, Michael Jacobi, marrant comme tout, qui s’en est posé une. Pneumothorax, il est parti à l’hosto. »

“C’est rare et tu sais que j’aime pas trop en faire, ça me saoule. Mais dans la liaison, je m’arrête faire une photo. En me tournant vers la moto, qu’est ce que vois, ça pisse l’essence sur mon bras oscillant comme si j’avais percé le réservoir. C’est le tuyau de trop plein de réservoir qui s’était fait éclater par la chaine. J’ai bien fait de m’arrêter. Je serais arrivé au bivouac mais c’est surtout pour demain. Du coup, j’ai été obligé de la coucher sur le côté alors que j’étais pas tombé aujourd’hui. Globalement, la meule et défoncée. … Le pot est dans le bras oscillant, l’arrière tient avec des rilsans. C’est une première main mais bon.”

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