Une Ninja H2 SX SE et une Versys 650 nouvelles versions dévoilées à l’EICMA
Chez Kawasaki, ils ont la culture du secret. Peu d’informations filtrent sur les futurs modèles avant leur lancement. On sait que Kawasaki a lancé les grandes manoeuvres autour de l’électrique et de l’hybride mais rien n’a filtré pendant l’EICMA à Milan et nous voilà un peu frustré.
Pour rattraper le coup, Kawa a préféré dévoiler 2 modèles rafraichis pour 2022 : la Ninja H2 SX SE et le Versys 650. Juste de quoi patienter avant la vraie révolution verte promise par son président dès 2022.
Gueule de grande pour la Kawasaki Versys 650
Depuis 2015, Kawasaki n’avait pas touché à son petit Versys. Et cela commençait à se faire sentir sur certains équipements. Alors pour 2022, le Versys est enfin modernisé !
Rien de révolutionnaire, le petit trail ne fait qu’adopter le design de son grand frère le Versys 1000, avec une bulle ajustable sur 80mm qui offre plus de protection et un éclairage LED. Côté techno, il gagne un anti-patinage sur 2 niveaux (et désactivable) ainsi qu’une planche de bord TFT 4,3 pouces qui se connecte à votre smartphone, déjà présent sur les autres 650 de la marque.
Pour le reste, hormis les coloris, c’est la même moto, avec l’inusable moteur 649cc hérité de l’ER-6 et modernisé pour passer à la norme Euro5. Un moteur facile et plutôt joueur.
Un coup de frais qui fait gonfler le prix de 500 euros, passant à 8 600 euros pour la version de base.
Kawasaki Ninja H2 SX SE, le compressé qui aime voyager
Pour ceux qui ne connaissent pas la H2 SX SE, c’est une sport-GT sulfureuse, tournée vers la vitesse et dont l’objectif est de vous décoller la rétine sur de longues distances. Une machine à sensation avec un 4-cylindres en ligne de 998cm3 équipé d’un compresseur.
La moto a été revue avec pas mal de changements par rapport à la précédente version qui datait de 2018. Derrière la retouche esthétique, se cache l’ajout d’une grosse nouveauté : l’intégration de deux radars développés par Bosch. Du coup la Ninja H2 SX SE gagne un système d’alerte anti-collision et un régulateur de vitesse adaptatif qui permet de rester à bonne distance des c**, pardon, des automobilistes.
Notez aussi un TFT revu, un silencieux plus gros avec le passage du moteur à Euro5, des freins à étriers radiaux Brembo (Stylema pour la version SE) et double-disque de 320mm et pneus Bridgestone S22. Sans oublier le plus important : des poignées chauffantes de série.
La version SE possède en plus des suspensions pilotées Showa. Elle ne sera disponible qu’en vert pour des raisons de sécurité et de visibilité à haute vitesse.
Cette Ninja sera disponible début 2022 et il faudra débourser 24 000 euros pour la version standard et 27 200euros pour la SE.
Une bonne nouvelle pour les amateurs de GT qui voient ce segment reprendre des couleurs après être tombé en désuétude pendant la dernière décennie.
La révolution verte c’est déjà demain, promis !
Finalement, les petits hommes verts n’ont pas débarqué à Milan avec la technologie du futur. Mais ces simples évolutions cachent la vraie rupture technologique qui arrive avec la dizaine de nouvelles motos prévues d’ici 2025.
« Je voudrais maintenant partager avec vous un nouvel engagement : l’année prochaine, en 2022, nous présenterons un minimum de trois véhicules électriques dans le monde ». C’est la promesse du président de Kawasaki Motors, M. Hiroshi Ito, qui était présent à Milan.
Il a confirmé que Kawasaki ne travaillait pas que sur un avenir 100% électrique, avec plusieurs pistes évoquées pour rendre leurs motos compatibles avec la neutralité carbone : électrique, hybride, hydrogène mais aussi carburants de synthèse.
« Devenir une société neutre en carbone ne se fera pas du jour au lendemain. Nous devrons franchir de nombreuses petites étapes. Que ce soit du point de vue de la production que de celui de l’utilisateur, les motos produisent peu d’émissions de CO2 et sont donc respectueuses de l’environnement. En complément de nos véhicules électriques, nous continuerons à développer des machines innovantes fonctionnant à l’essence » a précisé M. Hiroshi Ito.
L’hydrogène semble être la piste la plus chaude, après l’électrique, si l’on lit entre les lignes du président de Kawasaki M.Ito, « le moteur à hydrogène est un exemple. Au Japon, toutes les industries soutenues par le gouvernement font de gros efforts pour faire de l’hydrogène une alternative viable. Le groupe Kawasaki joue un rôle clé dans ce projet, en ouvrant la voie à la production, au transport, au stockage et à l’utilisation de l’hydrogène ». Allant dans ce sens, Kawasaki a annoncé le 13 novembre, le développement d’un moteur hydrogène, en partenariat avec Yamaha.
Il faudra encore patienter quelques mois pour découvrir le monde de demain.
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.