En sortant un petit scrambler, Royal Enfield cherche à conquérir les jeunes urbains branchés plutôt que les vrais amateurs de off-road. Mais la Scram 411 a des arguments, la preuve, elle me fait de l’oeil ! Oui, je me considère comme jeune et branché, quoi qu’en pense mon entourage.
Himalayan des villes
Commençons par la question qui fâche : est-ce un coup marketing des Indiens pour vendre plus d’Himalayan ?
Au premier coup d’œil, la ressemblance est évidente et l’on retrouve les principales caractéristiques du petit trail. Le moteur refroidit par air/huile de 24,3 ch (à 6 500 Tr/min) est le même. Ce n’est pas le moteur le plus excitant du monde, avec des performances très raisonnables (31 Nm de couple vers les 4 000 tr/min). Mais le monocylindre est éprouvé et fiable et vous emmènera partout, tant que vous n’êtes pas trop excité.
Si l’allure est aussi très ressemblante, c’est parce que la Scram a gardé le cadre dessiné par Harris Performance. Ensuite, la moto reprend les codes esthétiques de l’Himalayan qui ont beaucoup plu, notamment en Europe. Mais c’est la selle, en une seule pièce, qui trahit la première le Scrambler.
Quand un trail devient scrambler, c’est pour faire de la ville. Logique, non ?
En se rapprochant, les différences avec l’Himalayan se font jour. Pour “scrambleriser” son trail, il fallait d’abord faire passer la roue avant de 21 à 19 pouces. Ce qui devrait lui faire gagner en réactivité sur le bitume. Car malgré les pneus mixtes, ce sera sa vocation première : être une moto polyvalente et à l’aise en ville.
Mais rassurez-vous, la fourche avant de 41 mm et 190 mm de débattement, devrait vous permettre d’encaisser un peu d’action sur les routes non-conventionnelles, type chemin, voir plus, selon votre optimisme ou vos talents. Il faudra cependant rester sage, car la Scram sera vite limitée, à l’image du garde-boue en position basse qui sera rapidement saturé de cochonneries.
D’ailleurs, la Scram est plus basse que l’Himalayan, logique. Elle perd 20 mm de garde au sol, 10 mm de course d’amortisseur en moins et une selle qui culmine à 795 mm. La Scram est plus accessible, mais les Indiens promettent qu’elle est aussi facile à piloter assis que debout !
T’as le look coco !
Finalement, c’est une Himalayan qui soigne un peu plus son look. Et il est très réussi, avec de jolis détails. On appréciera notamment, le compteur de vitesse rond avec un petit écran LCD à l’intérieur, que l’on espère pas trop petit quand même. Il affiche rapport engagé, jauge essence et rappel des entretiens. Il y a aussi le “Tripper” made in Royal Enfield pour la navigation connectée au smartphone. Tout cela confirme que la marque indienne augmente la présence de l’électronique sur ses machines pour se moderniser et monter en gamme.
La Scram 411 possède 5 coloris différents qui pètent bien au niveau des couleurs et qui jouent habilement avec les codes du néo-rétro. Le catalogue d’accessoires sera bien fourni d’après Royal Enfield, d’autant que vous pourrez piquer certains éléments sur les Himalayans de vos potes.
Le prix ? Aucune annonce officielle, mais la Scram devrait tourner autour des 5 000 euros comme l’Himalayan 2022. La moto sera disponible dès le mois de mai 2022, avec notamment une variante encore plus urbaine, peut-être avec des pneus au profil plus routier ?
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.