Restauration Ténéré 600 EP2 : c’est fait, c’est déjà parti en cacahouète !

Sauf que juin 2021, j’ai regardé dans mon garage et ma Ténéré 600 n’avait pas bougé d’un pouce. Sa patine d’ancienne était toujours admirable. Mais ses pneus toujours aussi plats et son moteur toujours aussi désespérément muet… il m’aura fallu 6 mois pour comprendre que je n’aurais, jamais, le temps de m’en occuper. Qu’elle allait devenir un vieux tas de rouille, qui servirait un jour de banque de pièces détachées à quelqu’un de plus obstiné que moi. Sans doute aussi ! Six mois pour réaliser que préparer un cadre pour une peinture époxy (remettre des vis dans tous les pas de vis puis passer un coup de tarot une fois époxy), bah c’est un vrai boulot. Que cette saloperie de jante avant était fissurée en deux et que ça allait pas être simple d’en retrouver une. Que recharger le bras oscillant (poncé par le repose pied arrière gauche) avec une soudure argon, bah, j’y connaissais rien. Que t’as beau faire un passage de tes carbus aux ultrasons et tout changer (pointeau, gicleur, aiguille, puits d’aiguille), une fois remonté et même avec les bons tours de vis à la richesse et au ralenti, ça ne marche jamais. Et des centaines d’autres choses comme ça. Bref que restaurer, c’est un vrai sacerdoce.

Je sais, ça partait mal. Même très mal. Mais il y a un truc qu’on ne peut pas m’enlever : j’ai de la suite dans les idées. Il était hors de question pour moi de ne pas aller au bout de cette histoire de restauration. De ne pas t’offrir le résultat final et son véritable coût. Alors j’ai pris le taureau par le cornes et… un peu par la facilité et le portefeuille. J’ai contacté Philippe Papazian (rien à voir avec les Volfoni), spécialiste de la bête et je lui ai “apporté mon oignon”. En tout bien, tout honneur hein ! Et on a fait le tour de la bête. Les premières constations étaient plutôt rassurantes. La moto était entière avec toutes ses pièces, y compris le petit porte-paquets arrière et la petite trousse à outils en plastique. Elle avait sans doute été mal stockée mais semblait être dans le kilométrage fièrement annoncé par le compteur : environ 20.000 kilomètres. Philippe et son fiston Victor, ont alors entrepris de la mettre en pièces. Sous mes yeux. Encore une bonne nouvelle, le faisceau électrique était en bon état et ne semblait pas avoir été traficoté. Le pignon de sortie de boîte n’était pas matraqué, non plus. La transmission semblait même d’origine. Certes, le joint de culasse avait été remplacé, mais sans doute pour réparer une légère fuite. Donc, c’était clair, j’étais tombé sur LA pépite. On allait ouvrir le moteur par sécurité, changer les joints et roulements principaux, procéder à un petit coup de Restom dans le réservoir, un coup de cuve à ultrasons pour les carbus et gaz… comme si elle était neuve. J’ai donc quitté les Papazian sur ces belles constatations. Et alors? Bah suspens. La suite au prochain épisode où je te ferai un rapport détaillé et chiffré d’une restauration qui s’engage bien !