Et mon cul c’est du téflon ?

Les américains aiment bien les défis un peu dingues. Et comme l’Amérique c’est grand, les amateurs de moto ont eu l’idée de créer une association pour célébrer l’endurance. Fondée dans les années 80 , l’Iron Butt Association, traduisez simplement « le cul de fer », n’est pas un hommage à Margaret Thatcher mais bien un collectif de volontaires qui a mis en place différents challenges pour tester votre résistance au mal et votre capacité à avaler du kilomètre. 

S’il n’y a pas de douleur, il n’y a pas de plaisir

Chacun des défis de la liste possède un nom poétique et qui évoque la douleur que votre corps ressentira selon la distance et la nature de l’épreuve. On appréciera le bruleur de miches (bum burner) ou encore la selle douloureuse (Saddle sore) pour les deux plus connus. Mais la liste est longue, très longue, et se décline presque à l’infini selon les distances, les thématiques et les lieux.

L’IBA compte désormais plus de 75 000 membres au postérieur endurci. Un succès qui est mondial puisque des IBA régionales existent un peu partout sur le globe et vous permettent de relever des challenges en Europe, en Australie, etc. 

Enfin, chaque année les membres se retrouvent pour l’Iron Butt Rally. L’occasion de rouler en groupe pour une fois et surtout d’enchainer les épreuves pour obtenir le plus de certifications possible. Le rêve américain !

Commencer en douceur : 1 600km en 24h

Pour vous initier à l’Iron Butt, il faut commencer par l’épreuve qui se veut la plus simple, le Saddle sore 1600K : 1 600km à parcourir en 24h. À partir de là, soit vous êtes dégouté à vie de la moto, soit vous enchainez les distances et votre vie de couple risque d’en prendre un coup. À chaque fois, il faudra repousser les limites un peu plus loin avec des défis toujours plus exigeants à l’image du Bun Burner 2500k qui vous fera rouler 2 500 km en 36H ou du Santa Sore 1000  (« la douleur du Père noël ») qui vous fera passer un noël unique, seul sur votre moto, loin de vos proches, dans le froid … le pied !

Plus de diplômes que Dr. House

Vous y gagnez quoi dans tout ça ? D’abord une fierté étrange que seul quelques initiés sauront apprécier. Ensuite, vos exploits pourront être certifiés par l’association et ainsi venir décorer les murs de votre maison, mais si rappelez-vous ! Ce lieu que vous squatter entre deux challenges. 

Les règles sont assez simple pour faire valider son défi : Un témoin au départ et à l’arrivée, le pompiste fera l’affaire. Photos du kilométrage au départ et à l’arrivée et l’ensemble des reçus lors du passage à la station-service. Mais l’on vous conseille de vérifier tout cela sur le site.

Bien battre le fer : partir préparé

Ce n’est pas parce qu’il faut avoir un pète au casque pour faire l’Iron butt, qu’il faut négliger les règles de sécurité les plus élémentaires. Il faut donc bien préparer la machine et le pilote avant de partir. 

  • Planifiez votre parcours, calculez les distances entre chaque étape et intégrez les pauses. Une fois en selle, veillez à vous en tenir au plan établi pour éviter les mauvaises surprises. 
  • Avant de partir, assurez-vous que votre moto soit en parfait état de marche. Les contrôles habituels (liquides, chaîne, pneus, etc.) mais pensez aussi aux lumières additionnelles car vous allez rouler de nuit. 
  • Ne sous-estimez pas l’importance du confort. Une bulle haute pour moins fatiguer, une selle épaisse, etc. 
  • Sur la route, c’est le pilote qui va souffrir le plus. Il faut donc prévoir l’imprévu. Vêtements pour la pluie, le froid, gants de rechange, kit pour faire de la mécanique sommaire, barres de protéine, hydratation, etc. 
  • Savoir faire des pauses et les optimiser pour bien récupérer de la fatigue. Pour le Saddle Sore 1600K, il faut compter 15 minutes (maximum) toutes les 2 heures. Et une bonne pause avec un repas chaud à mi-parcours.
  • Faites une petite visite de précaution chez votre médecin avant de tenter l’aventure, c’est plus prudent. 

Retrouvez tous les conseils sur le site de l’IBA à la rubrique tips.

Vous n’êtes pas seul !

Peut-être finirez vous par entrer dans le club très fermé (puisqu’il n’y a toujours personne dedans) du 100K Club, les riders qui ont réussi à parcourir 160 00km en un an. En tout cas, on vous le souhaite !

De son côté, notre cher Lolo qui ne fait rien à moitié, s’était fait un cul de fer sur-mesure. Il avait alors enchainé 4 saddle sore en 4 jours sans poser le pied à terre. Pourquoi faire simple quand on peut faire douloureux. 

Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.

Par |Publié le : 17 novembre 2021|0 Commentaire|

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