MOMO AU DAKAR – SP2 – LAISSER PASSER L’ORAGE

A peine arrivé de cette deuxième spéciale, Momo s’est jeté au fond de sa tente pour donner de ses news et nous reparler plus en détails de cette spéciale infernale d’hier: ” Vraiment, c’était super dur. Du trial toute la journée à tout prendre dans les bras. On a vraiment fait 250 km dans un champ de pierres, on est resté super longtemps le long d’un champ de lave. Juste le simple fait d’essayer de regarder ton raod book te faisait prendre le risque de chuter à chaque fois. J’ai passé 8 heures debout sur la moto, à me battre, sans avoir quasiment le temps de boire.”

“Après ma chute, hier, quand tu me vrillais le genou, la douleur était horrible. Les médecins m’ont seulement fait une radio pour voir s’il n’y avait rien de cassé. Pour eux, c’est les ligaments internes qui sont touchés, pas les croisés car je n’aurais juste pas pu continuer. Du coup, ce matin, à 5h15, en me levant, j’étais un peu inquiet. Pendant la liaison, je n’arrivais juste pas à me mettre debout au passage des dos d’âne alors j’ai pris un cacheton contre la douleur avant et pendant la spéciale, et ça a été. Mais c’est vrai que je roule avec une petite appréhension, je roule pas mal assis en tirant juste sur les bras pour me relever. C’est fatigant mais ça m’a pas trop handicapé.”

Bon alors et cette deuxième étape, elle était comment Momo ? “C’était assez roulant. De la caillasse, un peu de dunes et beaucoup de navigation. J’ai un peu jardiné à un waypoint, au kilomètre 147. On était pas mal à jardiner mais il fallait insister pour le trouver. Comme s’il s’était décalé d’un bon kilomètre. J’ai roulé tranquille, je ne voulais pas m’en remettre une. Au classement, je pense que je suis à ma place, dans les 80.” J’ai fait remarquer à Momo que comme le disait si justement l’un d’entre vous dans les commentaires hier: “le Dakar ne se gagne pas, ce sont les autres qui le perdent.” Il a trouvé ça assez juste avant de me faire remarquer qu’il n’avait jamais vu autant de casses et de pannes que sur ce Dakar. “Ce matin, j’étais même pas entré dans la spéciale que j’ai déjà vu une moto revenir suspendue à un hélico. Une plaque jaune donc un top pilote.”

Bon, je vais te livrer mon analyse à deux balles de tout ça, et Momo pourra largement me traiter de con et me dire que j’ai tort (te gêne pas Momo). Je pense qu’il vient de passer un cap difficile comme jamais. Normalement, le Momo, quand il arrive, il jette son casque, sort ses outils et s’occupe d’abord de sa moto … bien avant d’appeler qui que ce soit. Là, j’ai eu l’impression qu’il était super soulagé de voir que son genou tenait la distance, que lui aussi tenait la distance et qu’il suffisait de s’éloigner de cette sale chute pour que ça aille mieux. Du coup, pour une fois, en arrivant, il a pris le temps de souffler alors qu’il avait encore un boulot de dingue sur sa moto: deux pneus, filtre à air, à huile, une commande road book qui déconne à changer etc … oui car demain soir, ce sera aussi l’étape marathon où personne n’aura accès à sa malle. Il faut donc que la moto soit préparée pour franchir les deux jours suivants. Allez Momo, est avec toi.

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