Les parachutistes britanniques testent la Sur-Ron Firefly

Pendant que la plupart d’entre nous motards sommes en train de râler sur les motos électriques, les militaires britanniques eux, y voient pleins de bonnes choses à en faire.

Agile, silencieuse et facile à entretenir, la petite moto électrique Sur-Ron FireFly pourrait rendre de nombreux services sur un champs de bataille. C’est en tout cas ce que se disent les gars de la 16 Air Assault Brigade.

Ils ont récemment profité d’un petit exercice en France, qui a pris la forme de bain de boue collectif pour tester la Sur-Ron. Une journaliste de Motocycle News, Laura Thomson, était « embedded » avec eux, c’est à dire “embarquée” dans une unité et a pu raconter l’expérience. 

Une moto dans un corps de VTTAE

La Sur-Ron Firefly est une petite chose étrange, coincée quelque part entre une moto et un VTT à assistance électrique. Un moteur électrique de 6kW qui développe 8ch, rien d’impressionnant sauf que l’engin ne pèse que 47kg, développe 39Nm de couple et peut atteindre les 70km/h. Avec ses pneus de motocross et ses 200mm de débattement de suspensions, la Firefly est une machine à l’aise partout. Et c’est ce qui semble plaire aux Tommies. 

L’idée vient du capitaine Dan Lauder, motard de son état: « L’une des principales raisons qui nous a motivée c’est le besoin de portabilité aérienne, surtout pour le parachutage. L’avantage d’un petit véhicule, c’est que vous pouvez le mettre dans un hélicoptère ou juste l’hélitreuiller ». Le capitaine cherche donc une solution pour accompagner facilement la projection des troupes et qui permettra ensuite de gagner en mobilité sur théâtre d’opération au niveau tactique. 

« Les motos nous permettent d’être plus mobile, sur une plus grande distance, plus rapidement. Et pour les avoir vu en action, je pense que c’est une capacité militaire crédible » explique le commandant de la brigade de parachutistes. Futur engin pour la reconnaissance et l’infiltration, ou encore pour communiquer entre 2 positions si les moyens électroniques sont brouillés par l’ennemi, son usage peut s’adapter à de nombreuses situations.

Le champs de bataille devient branché

Le déploiement d’un véhicule électrique comme la Sur-Ron s’inscrit dans un plan général sur 15 ans d’électrification du champs de bataille, pour réduire la dépendance au pétrole de l’armée britannique.

 « Nous étudions comment les utiliser sur un théâtre d’opération au niveau tactique, les avantages que cela offre par rapport aux autres véhicules et surtout les implications pour parvenir à les alimenter en électricité ». C’est le principal défi des militaires: pouvoir intégrer des points de recharge à leurs infrastructures projetées. D’autant que la petite moto possède une autonomie limitée à 69km. Avec un soldat qui peut porter jusqu’à 30kg d’équipement voir plus, cette distance peut vite se réduire.« Si on les utilise à fond, on atteint 25miles, mais si on fait attention on double l’autonomie » explique le Caporal Duncan pendant l’exercice. 

À la recherche de la supériorité tactique et technologique, les armées doivent souvent miser sur les ruptures technologiques pour prendre l’avantage sur le terrain. Il sera intéressant de suivre ces essais car le monde militaire est souvent un accélérateur de développement technologique, dont nous pouvons bénéficier par la suite.

Et comme l’armée britannique n’est actuellement pas engagée sur un théâtre d’opération, ils ont le temps de réfléchir les Tommies …

Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.

Par |Publié le : 13 janvier 2022|0 Commentaire|

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