Confidence

Je vais te faire un avoeu. Oui cette histoire de Paris-Atar-Dakar en petite 100 cm3 me faisait rêver mais oui, j’étais également et pleinement conscient de ses limites dans l’exercice que j’allais lui imposer. Du coup, je me suis dit: emporte quand même un ensemble cylindre piston et un embrayage, on ne sait jamais …

En double

J’ai tout de suite cherché sur le net, sur le site Yamaha pièces détachées. Y’avait pas mal de trucs en reliquat: pistons, circlips, segments … J’ai quand même passé commande sans trop savoir quand ça allait arriver. Alors, j’ai encore fouillé, ailleurs sur le web. Et j’ai trouvé un autre site qui s’appelle CMS au Japon et qui semblait avoir tout de dispo. J’ai fait une deuxième commande en me disant que, au moins, j’aurais un ensemble thermique mobile de rechange pour partir. J’étais sûr qu’en 7.000 bornes, chargé comme ça, j’allais forcément serrer. Au minimum un petite amorce quoi. Du quoi, toutes les pièces sont arrivées à temps. En double. Te dire si j’avais un léger doute sur l’issue de cette histoire.

Rien, non rien de rien

Sauf que, bah … rien. Ça fait déjà 5.500 kilomètres que je lui montre un manque absolu de respect. Que je lui tire dans la quiche, que je lui extorque le moindre pouillième de watt et rien. Rien. Elle gueule, râle, ronchonne, vibre mais accepte absolument tout. Incroyable. Elle vibre au point d’être venue découper deux petites rondelles parfaites autour des vis qui tiennent le cache sur l’échappement ! Merde, ils savent faire de sacrés moteurs chez Yamaha quand même. A croire qu’au Japon, la fiabilité du moindre 100 cm3 était aussi essentiel que celle des grosses cylindrées.

Enfin Noël ?

Quand même, à un moment, en voulant sortir du canyon de Touzount, fond de première, à l’assaut d’une dune haute se décomposant en trois paliers, j’ai bien ressenti un petit moment de faiblesse. Un truc qui me faisait dire que ça y était. On y était. Enfin !Je me voyais déjà déballer mes cadeaux de Noel mais nonc’était juste un passage en réserve. J’hallucine devant autant de résilience ! Depuis que je suis parti de la grande dune d’Azoueiga, la partie n’est pourtant pas simple, au fond de cet oued ensablé. J’essaie de surfer sur les bords mais ce n’est pas toujours facile de garder de la vitesse. Le moteur perd inexorablement du régime et je suis contraint de repasser la deux qui est bien trop courte et fait hurler le moteur.

La passe mythique

Puis la piste se transforme en un pierrier que je reconnais à 1000 pour-cent. Une piste de l’Africa Eco Race. Il n’y a aucun doute, c’est elle, et elle me mène direct vers la somptueuse passe de Tifoujar. Arrivé en haut, j’hésite un peu. Il y a bien un petit chemin qui descend mais il semble plus tortueux et escarpé que dans mon souvenir. Presque un sentier muletier. En fait, il faut contourner encore un peu plus le rebord pour atteindre la bonne passe dans laquelle je me glisse avec délice.

Je profite

Certains objectifs sont cons hein! Cette passe je l’ai déjà franchie sur l’Africa Eco Race avec ma KTM 450 Rally, dans le sens de la montée.Mais avec une telle facilité que ça n’avait pas suffit à gommer la sensation d’échec avec nos Transalp. Alors, être là, avec cette toute petite moto, avoir réussi un tel parcours (les guides à Atar m’ont juré que je n’y arriverais pas parce qu’ils venaient justement d’échouer avec quatre autres types avec de grosses motos) me remplit de joie. Je descends malgré tout la pente avec prudence, de vicieuses pierres se cachant sous le sable. Pas question de se sauver comme ça. En bas, à gauche , je marque une pause à l’ombre des arganiers,. Une pause pour goûter au silence, à la chaleur étouffante et à ce lieu.

C’est pas fini

Pourtant, je ne suis pas au bout. Je le sais. Il me faut relancer la machine, sortir les deux roues du sable et longer la falaise dans un sable mou, profond. Le gros avantage, c’est que là où tu passes en force avec une moto puissante, tu n’as plus d’autre choix que de lever le nez et de déchiffrer dans le moindre détail le terrain, avec une si petite moto. Réfléchir et prendre les bonnes options pour s’en sortir.Prendre les bords, les bords. Toujours les bords, quitte à légèrement venir prendre appui sur les dunes. Ça le fait et même bien. Prochain objectif et pas des moindres, le canyon de Touzount, là où nous sommes tombés et panne avec nos Transalp. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’il existe deux pistes pour en sortir.

La bonne sortie

Impossible de le deviner sans une bonne trace GPS car cette sortie du canyon qui donne accès ensuite à la piste la plus facile … commence par … un morceau difficile: une dune molle en trois paliers qui débouche ensuite sur un petit chemin. Je vais y passer un peu de temps, à pousser, tirer mon petit mono, fond de première. Mais ensuite, ce sera plus facile alors qu’avec nos Transalp où nous avions plongé bien trop tôt dans le canyon et nous étions jeté dans la gueule du loup.

Un Fragonard

Encore un petit effort pour sortir du canyon et le goudron pointe son nez. À droite sur le goudron, puis à gauche une dizaine de kilomètres après. Direction Mheiret, une sublime oasis qui se découvre en plongeant d’une falaise !!! Un soleil qui décline, des dromadaires et un troupeau de chèvres qui rentrent au village, le tableau est juste parfait. Je m’enfonce à droite dans l’oasis pour pousser jusqu’à l’auberge Toul. Un matelas, une tente, une douche sommaire mais que demander de plus après une telle journée?

Chacun ses soucis

Ha si ! Un peu d’électricité. Le village n’en a pas et l’électricité accumulée par le solaire dans la journée a déjà été consommée … je vois errer dans le village à la recherche d’une autre potentielle source d’énergie. Un habitant m’affirme qu’il a une énorme batterie reliée à un convertisseur. Ce sera 500 ouguiyas pour charger toutes mes batteries et surveiller que les enfants ne viennent pas y toucher. C’est un peu cher mais avec une double mission aussi complexe, j’accepte. Faut savoir se laisser faire et apprécier l’importance du service rendu parfois.

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DAKAR EN YAMAHA AG100

Par |Publié le : 2 mars 2024|0 Commentaire|

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