Lucky Explorer déjà un gros carton ?

MV Agusta avait frappé fort à l’EICMA en présentant non pas un mais deux trails. Le 9.1, équipé du moteur trois-cylindres 930 cm³ de la F3 et le petit 5.1, qui reprend la plateforme du QJMotors SRT 500, plus connu chez nous sous le nom de Benelli TRK 502. MV Agusta qui produit habituellement des motos sportives et exclusives, a décidé de prendre un petit chemin de terre pour faire revivre une vieille gloire italienne des années 80 et 90 : la Cagiva Elefant, comme nous en avions parlé sur le site à l’époque. Et les motos ont beaucoup plu lors de la présentation à Milan.

Varese future place forte de l’industrie moto ?

À peine trois mois plus tard, le président de MV Agusta annonce que Varese a reçu 15 000 précommandes ! Un véritable carton pour une marque qui ne vend habituellement que 5 000 motos par an. 

Le flamboyant milliardaire Timur Sardarov, propriétaire de la marque avec sa famille, va devoir transformer son jouet pour riche, en une véritable usine pour produire toutes ces motos en deux ans. Mais ça ne semble pas l’inquiéter outre mesure : « Une fois les obstacles de la pandémie et les contraintes sur la chaîne d’approvisionnement surmontés, nous pourrons augmenter considérablement nos niveaux de production. ».

Quand on voit que la plupart des constructeurs japonais souffrent de problèmes d’approvisionnement en composants, alors que ce sont des machines industrielles bien huilées, pas sûr que l’optimisme de Timur suffise. Mais MV Agusta annonce être déjà capable de produire 9 000 motos en 2022, soit le double de sa production habituelle.

QJ motors, un allié précieux

Pour produire en masse, MV Agusta va donc très certainement s’appuyer sur son partenaire chinois QJ Motors, pour parvenir à honorer toutes les commandes. Le trail 5.1 doit servir à financer la production du grand frère 9.1. QJ devra juste faire attention à ne pas coller des logos Benelli. 

Mais la mission semble plus ardue pour le 9.1 qui se veut une moto haut-de-gamme fabriquée en Italie. À moins que le modèle de production du cousin Fantic ne soit adopté : importer des pièces chinoises et assembler le tout en Italie. Ils font des embrayages Rekluse chez QJ ?

Toujours est-il que le projet Lucky Explorer doit permettre à MV Agusta de conquérir de nouvelles parts de marché en rendant la marque plus accessible. Ensuite, Sardarov annonce de grandes ambitions pour la firme de Varese : « L’objectif pour 2025, c’est de faire entrer MV Agusta en bourse ».

Au-delà de la production de motos, MV Agusta prévoit aussi de diversifier la marque en se tournant vers la mobilité urbaine de demain : Vélos à assistance électrique, scooters électriques et une magnifique trottinette qui donnerait presque envie de devenir parisien, la Rapido Serie Oro.

Et si le futur, c’est de faire rouler tout le monde en MV Agusta, on peut s’entendre …