Un pneu longue durée et performant ?
Continental n’est pas une marque très répandue en France. Rarement présente en première monte, si ce n’est sur quelques KTM et BMW. Le manufacturier cherche à exister derrière les gros du secteur comme Bridgestone, Dunlop, Michelin ou Pirelli, en proposant un pneu sport-touring plus agressif en terme de performances : le ContiRoadAttack 4.
Hyper-touring pour hyper-marketing ?
Vous connaissiez le sport-touring ? Voici l’hyper-touring ! Derrière la surenchère des concepts marketing, se trouve un constat assez simple que met en avant Conti : depuis 2010 les motos ont rapidement évoluées et ont atteint des niveaux de performances élevées avec des puissances allant de 150ch à 200ch pour certains modèles de roadster ou de trail sportif à vocation GT. Des châssis performants, des freinages sur de courtes distances même à grande vitesse, et des pneus qui doivent pouvoir encaisser ces nouvelles exigences tout en proposant confort, sécurité, longévité.
Si la moto a évoluée vite et bien, Continental était plus attentiste avec un ContiRoadAttack 3 qui n’avait pas bougé depuis 2017, une éternité même si le Covid est passé par là. Les Allemands très fiers de leur produit, expliquent d’ailleurs qu’il a été difficile de faire mieux. Heureusement, ils y sont parvenus !
Le ContiRoadAttack 4 propose les qualités d’un pneu GT : longévité, stabilité et maniabilité. Mais avec , selon Conti, des performances proches d’un pneu sportif. Continental cherche ainsi a se démarquer des autres sport-touring en faisant moins de compromis sur les performances pour des motos qui ne font pas beaucoup de compromis non plus, comme la KTM 1290 Super Duke ou la BMW S 1000 R.
Nouveau composé, plus de sculptures
Considérant que le ContiRoadAttack 3 était une excellente base, les ingénieurs teutons l’ont fait évoluer en douceur, en proposant notamment un nouveau composé et un mélange de résines revu.
Premier impact, c’est sur la maniabilité à basse vitesse. Continental a apporté plus de silice à son composé, pour une gomme plus « souple ». Ce qui permet d’avoir un pneu qui rend la moto « légère » et maniable en ville par exemple.
Au passage, le composé plus élastique doit permettre une mise en température plus rapide. Continental parle de moins de 800m (selon les conditions) pour le CRA3, sans préciser pour le 4.
Comme beaucoup de concurrents, l’adhérence sur route mouillée est mise en avant, surtout au freinage avec l’ABS. Il y a aussi une augmentation du nombre de sculptures sur la bande de roulement pour une meilleure évacuation de l’eau.
Enfin, chez Conti il n’y a pas de bigomme ou trigomme. Le choix a été fait de travailler sur la cuisson du pneu, (technologie MultiGrip) pour rendre la gomme plus tendre sur les épaules et offrir ainsi plus de grip sur l’angle.
Trouver le bon angle
Sur l’angle justement. Continental a concentré les sculptures sur une zone spécifique, entre 10° et 40° d’inclinaison. Au-delà le pneu est laissé lisse pour améliorer son adhérence à l’attaque. Mais ça, on le retrouve aussi sur la plupart des marques.
La nouveauté intéressante, c’est l’apparition d’un GripLimitFeedback, une technologie qui doit vous permettre d’éviter de vous mettre au tas en vous alertant lorsque vous vous approchez de la limite de l’épaule du pneu. Il faudra voir si l’information est clairement perceptible en roulant et si elle n’est pas trop invasive.
La guerre du pneu
Continental cherche à exister sur un marché dynamique mais très concurrentiel. Les Allemands auront fort à faire sur le segment sport-touring : Bridgestone Battras T32, Dunlop Roadsmart IV, Michelin Road 6 ou encore Pirelli Angel GT II.
Le CRA4 est présent d’origine sur les BMW S1000R et XR, Kawasaki Z900 et sur les KTM 1290 Super Duke. Si vous souhaitez les acheter en deuxième monte, le prix est de 310 euros environ pour un train de pneus.
Dimensions disponibles au 1er février 2022 :
AVANT
– 120/70 R 17 58W
ARRIERE
– 160/60 R 17 69W
– 180/55 R 17 73W
– 190/50 R 17 73W
– 190/55 R 17 75W
Cet article a été écrit par Julien Muntzer: “Journaliste depuis 2010, j’ai d’abord été reporter pour France24 et TV5Monde avec beaucoup de voyages en Afrique. Mais comme je suis un peu farfelu et surtout obsédé par la moto depuis gosse, j’ai décidé de remonter en selle à la trentaine. La moto, c’est le fil rouge idéal pour vivre et raconter de belles histoires, en en prenant plein la gueule”.