MOMO AU DAKAR – SP 12 – MERCI CASTERA

“C’était cool, 170 km de piste rapide, une belle spéciale. Tu sentais que tout le monde était sur la retenue. Moi j’ai attaqué mais j’ai quand même réussi à me bouffer un arbre. On allait changer de vallée, j’étais sur mon road book, je lève les yeux et bam … dans un arbre. T’imagines, je me fais une clavicule.”

” Les gens ont tous été adorables avec moi. Maintenant, dormir deux nuits dans les dunes, c’est pas un truc incroyable non plus. Je pense juste que je n’ai pas le même seuil de peur ou de souffrance que beaucoup de gens. Je sais que toi ça ne t’impressionne pas. Quand on roule ensemble on roule, on vit au jour le jour. Il peut nous arriver plein de choses, on s’en fout. Un Dakar, je le vis pareil. y’a des pilotes qui sont venus me voir en me disant qu’à ma place, ils n’auraient jamais dormis dans les dunes. Je ne sais pas de quoi ils ont peur. Du noir, des bêtes, du froid … moi, c’était l’inverse. Un pur bonheur, c’est le seul moment de silence absolu que j’ai connu pendant tout ce Dakar car sur le bivouac c’est hyper bruyant.”

” Quand j’ai reçu ma médaille, j’ai remercié david Castera pour cette belle édition. En parlant de toi (je n’ai pas arrêté de dire à Amaury que c’était enfin un beau Dakar) je lui ai dit que les gens étaient contents de revoir une forme de rallye à l’ancienne avec ces journées difficiles et ces bivouacs dans les dunes. Je pense que ces bivouacs sont une bonne solution. Plutôt que de nous faire des journées marathon, ils devraient nous faire une 48 heures bivouac par semaine. Au lever, t’as mal dormi, tu pues, même pour les premiers, ça change un peu la donne.” Je pique un tout petit peu la parole à Momo pour confirmer que j’ai enfin repris du plaisir à regarder un Dakar. Exit les tentes blanches aseptisées des grosses écuries, retour aux fondamentaux, il n’y a que ça de vrai. N’en déplaise aux usines !

“Mais attention, c’était une édition de ouf. C’était top. Il n’y a pas eu de journée chiante. J’en ai discuté avec Jean Lou Lepan qui m’a dit que d’habitude, y’avait un ou deux coups de nave compliqué. Là, c’était tout le temps. Le Road Book, c’était un roman cette année. T’étais obligé de rester concentré. Et si tu ne sais pas piloter, tu n’as rien à faire ici. C’est fini cette image du médecin qui a un peu de thunes et qui vient se payer son Dakar. J’ai discuté avec deux autres jeunes qui font de l’extrême enduro tous les week-ends. Sans forcer, ils ont fait 30 et 31ème au Rallye du Maroc avec derrière eux des mecs qui savaient à peine faire de la moto. Ils s’attendaient à la même proportion sur le Dakar et ils se sont faits surprendre. ils ont trouvé le niveau stratosphérique.”

Après cette énorme parenthèse de rêve, Momo reprend l’avion demain soir pour revenir en France. “Laisse moi quelques jours et ça serait bien qu’on se fasse un petit “débrief live” avec tout le monde.” Vendu mais fais vite Momo car dans à peine 15 jours, c’est à mon tour de partir ;-)

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