Ducati dévoile son trail DesertX

Il manquait une moto qui sentait bon l’aventure dans la gamme Ducati. Car avec la Multistrada, il fallait être un peu fou, très riche ou très Lolo pour partir à l’assaut des terrains difficiles en off-road. Alors, les Italiens nous avaient laissé fantasmer d’un Scrambler un peu énervé. 

Et voilà qu’à Bologne, ils ont décidé de ne plus rigoler. D’armer une machine pour conquérir l’océan de sable de l’autre côté de la Méditerranée, car le fantasme ultime c’est lui, le désert, quel qu’il soit.

La mode du trail bat son plein et le DesertX fonce dans la trace de la Ténéré 700. Une moto ostensiblement tournée vers le tout-terrain. Sa gueule ne passe pas inaperçue, un hommage aux monocylindres héroïques, rustiques et bourrus des années 80. D’ailleurs, avec sa belle robe racing aux touches noires et rouges, elle a comme un air de ressemblance avec une autre italienne fraichement revenue des enfers. 

Sur le papier, voilà une moto qui semble déjà être bien née. Mieux, sur les premières photos, la gazelle semble affamée, énervée et prête à dévorer tout ce qu’on lui mettra sous la roue. En même temps, ils ont laissé le guidon à deux vrais pilotes dont un petit français : Antoine Meo, champion du monde d’Enduro. 

Quand on regarde le moteur, on comprend que la DesertX ne vient pas de la famille des Scrambler refroidis par air. Non, c’est la même base que la Multistrada V2 avec ce moteur Testastretta 11° Desmodromique de 937cm3, à refroidissement liquide. Le même que l’on a vu aussi sur la Monster. Un engin bourré de caractère et qui devrait faire de la DesertX une moto très joueuse. Elle annonce d’ailleurs 110ch à 9 250 tr/min et couple de 92Nm à 6 500tr/min. Pas mal, car avec un poids de 223kg en ordre de marche, cela lui fait un rapport poids-puissance plutôt intéressant. 

Pour ne pas que vous soyez trop débordé par cette fougueuse italienne, Ducati a glissé un anti-wheeling (réglable et déconnectable) et 4 niveaux de réglages moteur : Full, high, médium et low, pour jouer sur la puissance et la réponse à la poignée. 

Mais contrairement à sa cousine MTS V2 plus routière, la DesertX possède des rapports de boîte plus courts (sauf la 6e) pour un comportement plus adapté à la pratique du tout-terrain. 

Ducati a fait une moto très Dakar, comme un avant-goût de moto compé-client.

Un cadre treillis en acier et un bras oscillant en aluminium tous neufs, des roues de 21 pouces à l’avant et 18 pouces à l’arrière avec des jantes à rayons tubeless, des suspensions Kayaba entièrement réglables avec un débattement de 230mm, une fourche inversée de 46mm avec un angle de chasse de 27,6° et une garde au sol de 250mm. Vous pouvez même rajouter un réservoir supplémentaire de 8 litres à l’arrière, que vous pourrez solliciter depuis un bouton sur le guidon. Si ça ce n’est pas un pousse-au-crime pour rouler n’importe où.

Mais à Bologne, on promet que la moto sera polyvalente, confortable sur les routes civilisées, juré sur tête des Pirelli Scorpion Rally STR !

Ce trail Ducati s’inspire clairement de la Yamaha Ténéré 700. Mais à l’image de l’autre trail italien, l’Aprilia Tuareg, il préfère ne pas renoncer à un certain niveau d’électronique embarquée.

Cette première version ne dispose pas de suspensions pilotées, ce qui pourrait changer avec une version sur-équipée à l’avenir, mais propose pas mal d’assistances avec un ordinateur de bord complet qui permet de faire la moto à sa main.

La centrale inertielle Bosch permet d’avoir un ABS actif sur l’angle et réglable sur 3 niveaux. Vous pourrez naviguer dans les interminables menus pour jouer avec le frein moteur, le contrôle de traction, l’anti-wheeling, le quick shifter, …

Pour vous aider, 6 modes de conduites sont programmés : sport, touring, urban et wet, pour les classiques. Et 2 modes pour aller mettre les roues en off-road, en fonction de votre niveau. 

Le mode Enduro pour les débutants, avec puissance réduite et assistances. Le deuxième mode s’appelle Rally, il est pour les doués du guidon, genre Amaury Baratin, des mecs qui n’ont pas peur de tirer le max de la moto et de désactiver toutes les aides, y compris l’ABS.

Enfin, les Italiens n’ont pas non plus renoncé à quelques règles élémentaires de savoir-vivre. Des freins équipés d’étriers Brembo M50 4 pistons, double-disques de 320mm à l’avant et simple disque de 265mm à l’arrière.

Devant les yeux, vous aurez un tableau de bord TFT 5 pouces couleur, orienté verticalement pour une meilleure lisibilité, même debout. Il embarque le « Ducati multi media Système » pour connecter son téléphone, écouter de la musique, afficher les appels et la navigation Turn-by-turn, si vous prenez l’option.

Ducati propose un affichage standard avec les informations habituelles et un affichage Rallye qui met en avant un trip master comme sur les motos de rallye-raid et qui permet de régler manuellement l’odomètre. 

Vous pourrez aussi rajouter une multitude d’options comme des poignées chauffantes pour survivre dans le désert à la nuit tombée, un échappement Termignoni pour éloigner les hyènes ou encore une bagagerie complète en aluminium. 

Et Ducati a même prévu pour vous le look de baroudeur échappé du 16e avec une gamme d’équipements pilote.

Le prix pour conquérir le désert  ?  À partir de 16 290 euros. Et en plus, elle est disponible en version A2.

Rendez-vous au début de l’été 2022 pour découvrir si cette Ducati tient ses promesses et parvient à nous faire revivre le Dakar africain, par procuration.